Critique #034 – Lucia, Lucia de Adriana Trigiani

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Après avoir découvert mon premier roman Charleston avec Les Lettres de Rose, qui m’avait vraiment touché, c’est avec grand plaisir que j’ai laissé Mathieu de la maison d’édition me surprendre par cet envoi « à l’aveugle ». C’est donc avec curiosité et envie que j’ai ouvert Lucia, Lucia, mais en ai-je pour autant apprécié le voyage ? 
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Un grand merci aux éditions Charleston pour cet envoi.


Lucia, Lucia est écrit par l’auteure américaine d’origine italienne Adriana Trigiani née en 1959 dans la ville de Big Stone Gal en Virginie, aux États-Unis. Inspirée par son héritage italien et américain, Trigiani arrive à New York en 1985, après avoir effectué ses études au Saint Mary’s College dans l’Indiana. Ses débuts elle les fait à Broadway avec sa première pièce Secrets of the Lava Lamp (1985) réalisée par Stuart Ross. De 1988 à 1998, elle écrira de nombreux scénarios pour des sitcoms comme The Cosby Show, son spin-off A Different World (1987), et pour les chaînes Lifetime et Showtime.

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Ses premiers pas dans l’écriture de romans, débutera en 2000 avec la trilogie Big Stone Gap (disponible chez Charleston) qui se déroule dans sa ville natale. Elle continuera par se faire un petit nom avec The Queen of Big Time (2004), Rococo (2005), The Showmaker’s Wife (2012) paru en français sous le titre de L’Italienne (disponible ici), ou encore All The Stars in Heavens paru en 2015. Lucia Lucia, est un roman paru à l’origine en 2004, acclamé à plusieurs reprises par la critique. 

L’histoire de Lucia, Lucia se déroule à New York dans les années 50, où l’on suit Lucia Sartori, jeune femme ambitieuse de vingt-cinq ans qui travaille en tant qu’apprentie couturière dans un magasin chic de la célèbre 5e Avenue. À cette époque, les femmes sont forcément amenées à se marier, et doivent alors mettre un terme à leur envie de faire carrière. Lucia ne va pas échapper à cette règle, puisque l’on découvre qu’elle doit épouser Dante DeMartino, son amour d’enfance. Mais au détour d’une rencontre, l’avenir tout tracé de Lucia va se retrouver remis en question. Elle devra alors choisir entre sa famille et ses rêves, et la vie que lui propose sa rencontre inconnue.

Ce que j’ai vraiment aimé dans ce roman, est la plume d’Adriana Trigiani que je ne connaissais pas. C’est imagé, fragile et fort à la fois. On sent beaucoup cette touche italienne qu’ont certains auteurs italiens comme Elena Ferrante ou Silvia Avallone. Mais il y aussi un soupçon de Jane Austen avec la thématique de la famille et de ses valeurs, les drames, l’amour et la question sociétale. Le récit se déroulant après la Seconde Guerre Mondiale, il est toujours saisissant de découvrir « le après », et cette population qui cherche à retrouver une stabilité rassurante tant désirée. Les passages descriptifs du paysage citadin, de la belle Italie et de ses terres sont forts en couleurs et transmettent un sentiment unique au lecteur

« Toute vie a ses hauts et ses bas. Impossible d’empêcher les coups durs, quant aux bons moments, je pense que c’est juste une question de chance »

L’autre point fort du récit réside dans ses personnages, surtout celui de Lucia, qui au-delà de sa beauté possède force de caractère et intelligence. Plus on avance dans la lecture, plus on découvre que cette jeune femme est une passionnée de nature qui se retrouve prise au piège dans ses traditions familiales si chères aux Italiens. Elle, elle veut vivre sa vie, gagner son indépendance et se construire une carrière en dehors de sa place de femme au foyer. Elle va alors devoir prouver à son entourage qu’elle possède toutes les qualités et l’audace pour ne pas dépendre d’un homme. J’ai vraiment adoré ces moments où l’on découvre toute cette société et ses rouages à travers les yeux de Lucia. On sent que l’auteure s’est vraiment investie sur cette partie, et sur le récit en général. Pour preuve, on découvre également les différents tissus et leurs fonctions, l’évolution des magasins à travers le temps, etc. Sur ce dernier point, certains pourront trouver qu’il y a trop de détails, ce que je comprends et partage en partie.  À certains moments, je me suis surprise à me détacher du récit malgré moi. Mais outre ce point négatif, à mes yeux, le roman se lit vraiment très bien et reste captivant.

Dans la galerie des personnages secondaires, nous avons les frères surprotecteurs de Lucia, le père boulanger attaché aux valeurs de la famille, mais aussi le patron de Lucia, Demarr, qui ne va cesser de lui témoigner son admiration. L’ambiance générale dans laquelle a grandi Lucia est vraiment belle, il n’y a qu’amour entre les membres de cette famille qui peuvent compter les uns sur les autres. La représentation de la famille colle vraiment avec le modèle de la famille du Sud à cette époque. Ma mère m’a souvent parlé de son père travailleur, strict avec ces cinq filles, parfois aussi avec son épouse, mais qui au fond possédait une douceur qui découlait dans les mots et les rires partagés chaque jour. C’est vraiment dans cet esprit-là que la famille Sartori évolue, et j’ai trouvé ça vraiment touchant à découvrir. Je me dois aussi de mentionner les amies de Lucia qui sont vraiment des femmes craquantes et attachantes.

En conclusion, Lucia, Lucia est une très belle découverte. Sorte de roman témoin d’un temps que nous n’avons pas forcément connu, et sur les traditions familiales, j’ai passé un très bon moment. On découvre les premiers émois de la mode, l’amour et le respect au sein d’une famille, et surtout une femme ambitieuse et forte que Adriana Trigiani a su mettre en valeur par sa plume et son cœur. Certes ce n’est pas un coup de cœur comme l’avait été Les lettres de Rose de Clarisse Sabard, mais c’est bien évidemment un récit que je recommande et qui est dans l’esprit des éditions Charleston : Fort et poignant de vérité.17blancinfos (19)

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