Critique #043 – Un sac de billes de Joseph Joffo

TITRE PAGE
Le 13 août dernier, des visages déformés par la haine ont défilé dans les rues de Charleston, en Caroline du Sud. Des centaines de personnes brandissant torches et drapeau du Sud confédéré ont montré à quel point le cœur des hommes peut être noir comme le pétrole, regorgeant de haine de l’autre. Ces partisans Nazis, ces racistes et fascistes ont fait remonter à la surface de très douloureux souvenirs pour une multitude de personnes. Et c’est pour cela, que j’ai décidé de vous parler d’un roman qui parle de l’époque des Nazi, de la guerre et qui se doit d’être lu par le plus grand nombre. Pourquoi ? Découvrons-le ensemble.

 

Achetez  la réédition d’Un sac de billes sur le site du Livre de Poche ou sur Amazon.

Un sac de billes est écrit par le français Joseph Joffo, un auteur et scénariste présent dans le milieu de l’écriture depuis les années 70. Ce fil d’un déporté d’Auschwitz, a passé son enfance dans le 18ème arrondissement de Paris. Quand vint le temps de la guerre et l’occupation allemande, sa famille et lui sont persécutés en tant que Juifs. Son frère et lui fuient vers la zone libre, qu’il raconte justement dans Un sac de billes. Après la guerre, Joffo revient à Paris retrouver sa mère et ses trois frères. Il arrête ses études à 14 ans et va reprendre le salon de coiffure familiale avec ses frères. C’est à l’âge de 40 ans qu’il se met à écrire ses souvenirs d’enfance qui donneront vie au roman Un sac de bille. Ce dernier s’est fait refuser quatre fois par les éditeurs, avant de trouver oreille attentive aux Éditions JC Lattès. Son ouvrage est récompensé à l’Académie française en 1974, et l’année suivante Joffo est fait citoyen d’honneur de la ville de Rumilly, en Haute-Savoie. Il publiera par la suite de nombreux romans regroupant des moments de sa vie, mais aussi des témoignages comme Anna et son orchestre (1975), Baby-Foot (1977), La jeune fille au pair (1984) ou encore Agates et Calots (1995).

Un sac de billes a été adapté pour la première fois à l’écran en 1975, par Jacques Doillon sur un scénario de Joffo. En 2016, est sorti une nouvelle version du film signée Christian Duguay.

L’histoire d’Un sac de billes se déroule en France en 1941, où Joseph, âgé de 10 ans, raconte son enfance de petit parisien dans le 18ème avec sa famille composée de 7 frères et sœurs. Très vite, les Allemands présents dans la ville instaure le port de l’Étoile jaune (wikipédia), ce qui va pousser la famille de Joseph à prendre la fuite. C’est donc à travers les souvenirs de l’auteur que l’on découvre un récit ou la peur, l’angoisse et la souffrance vont venir tordre le cou à l’insouciance et l’innocence du petit garçon. Un sac e bille est un roman que j’ai découvert dans les années 90, et c’est l’un des premiers livres – avec Baby-Foot – que j’ai pu m’acheter avec le peu d’argent que j’avais réussi à mettre de côté. Et, aussi étonnant soit-il, je me revoie encore le choisir parmi les quelques livres disponibles dans le supermarché près de chez moi. Cette couverte m’avait interpellée car clairement destinée aux enfants et adolescents.

Je préfère raconter la suite au présent, cela rendra peut-être l’aventure plus anodine, lui retirera cette aura de sacré que confèrent les temps passés, de l’imparfait au passé simple. Le présent est le temps sans surprise, un temps ingénu, celui où l’on vit les choses comme elles arrivent, elles sont neuves encore vivantes, c’est le temps de l’enfance, celui qui me convenait.

J’ai vu que papa n’était plus là, j’ai compris qu’il n’y serait jamais plus … C’en était fini des belles histoires contées le soir à la lueur verte de l’abat jour. Finalement Hitler aura été plus cruel que le Tsar. C’est vrai j’ai grandi.

La lecture de ce livre, bien qu’elle remonte à plus de 20 ans maintenant (je me fais vieille u_u), m’a marqué de son histoire, de ses mots et moments difficile. Bien entendu, j’avais entendu parler de la guerre, de Hitler, des Allemands et des Juifs, et je me souviens que je ne comprenais pas comment une telle haine de l’autre pouvait exister. À mes yeux, ce texte est un classique de la littérature française, forte de par ses faits réels et de par ce quotidien d’une famille – et d’un quartier – qui vit dans la crainte tout en essayant de ne pas la transmettre aux plus jeunes.

9782253029496-001-TDurant le parcours de Joseph et de son frère, Maurice, dont il est très proche, on ne s’ennui pas. On ne peut s’empêcher d’avoir peur pour eux, de se demander si à la prochaine page le pire ne les attend pas. L’écriture de l’auteur est agréable et entraînante. De plus, en sachant que ses choses se sont vraiment passées, on découvre encore un bout de l’Histoire que nous avons tant entendue, tant lu, et que nous craignons de voir un jour refaire surface, surtout au vu de l’actualité. Les liens entre les personnages sont touchants, et l’humour y trouve sa place. Après tout, nous suivons une histoire racontée par un enfant, qui même si très malin, se perd dans l’incompréhension qui l’entoure. Il serait difficile pour moi de vous en dire plus sur ce récit sans vous spoiler. Mais retenez que c’est une aventure humaine que personne ne devrait jamais plus à connaître tant l’inconnu et la peur sont présents

En conclusion, je dirais que Un sac de billes est un classique que chaque personne en âge de lire devrait prendre le temps de découvrir. Par ce choix de roman, je vous demande de ne pas laisser la haine et la peur de l’autre vous guider dans votre quotidien. L’être humain se doit d’apprendre du passé pour ne pas commettre les mêmes erreurs. Un Sac de billes est un véritable témoignage de courage et de ténacité, une leçon de vie, un apprentissage, et une autobiographie qui saura trouver sa place aussi bien sur votre étagère que dans votre cœur.Sans titre 18

Infos roman

9 réflexions sur “Critique #043 – Un sac de billes de Joseph Joffo

  1. Je ne l’ai pas lu, mais j’ai vu l’adaptation au cinéma. Et qu’est-ce que j’ai pleuré … Je suis entièrement d’accord avec tout ce que tu en dis, tu as parfaitement retranscris ce qu’on peut ressentir. Tu as raison, c’est une histoire à lire ou à voir ! J’en suis encore bouleversée.

    Aimé par 1 personne

    • Je ne l’ai pas encore vu. Je le ferrai mais pas pour tout de suite. Je préfère garder mon sentiment d’enfant pré-ado qui découvrait cette lecture bouleversante à l’époque. Dommage que le lire ne soit pas lu et étudier à l’école.

      Aimé par 1 personne

      • Tu as raison, souvent ce sentiment n’en vaut pas d’autres.
        Je suis d’accord avec toi, c’est ce à quoi j’ai pensé tout de suite en sortant de la salle !

        J’aime

Laisser un commentaire