Critique manga #021 – Tenjin, le dieu du ciel tome 1 et 2

titre manga (17)
«  Allô la tour de contrôle, ici Charlie Bravo, vous me recevez ?  » « Ici, la tour de contrôle Charlie Bravo, on vous reçoit cinq sur cinq.  » Pour aborder cette lecture se déroulant en grande partie dans les airs, j’ai pu compter sur mon camarade Teddy d’Esprit Otaku (son blog) pour une lecture commune. Tenjin présente un thème très peu utilisé dans les mangas: celui de l’aviation. Loin d’être ennuyeux ces deux premiers tomes captives et promettent de belles balades dans les nuages. À vos casques, on embarque vers l’infini et au-delà.

 

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Le tome 1 est disponible au prix de lancement de 5.45 € jusqu’au 31.12.2017

kanadargaudsuisse

Merci à Stéphanie et Anne-Catherine pour cette aventure de haute voltige 


Tenjin – le dieu du ciel est un manga en cours au Japon avec actuellement neuf tomes de parus depuis 2013 dans deux magazines reconnus : Jump Live et Shônen Jump +. Sous le titre se cache trois personnes : Yoichi Komori (Umizaru inédit en VF) pour l’œuvre originale et le scénario, Muneaki Taoka pour le story-board, et Tasuku Sugie pour le dessin. À noter que ce dernier travaille ici sur sa première œuvre.

Les premières pages du tome sont une bonne entrée en matière puisque l’on assiste au crash d’un avion de chasse en plein cœur de la ville de Hamamatsu ayant causé la mort du pilote, mais aussi de civils. Désavoué par sa hiérarchie et se tenant pour responsable, le lieutenant-capitaine Sakagami démissionne et refuse d’expliquer les détails de cette tragédie qui a vu l’élève pilote qu’il avait pris sous son aile périr. Quatorze ans plus tard, on découvre le fils de Sakagami, Riku, qui depuis son enfance nourrie le rêve de devenir lui aussi pilote. Admirant son père depuis toujours, et nourrissant l’envie de rencontrer le dieu du ciel Tenjin, Riku a entrepris une formation de pilote pour intégrer la flotte aéronavale du Japon.

Dans ce premier tome on découvre l’univers de l’aviation qui est très obscur pour moi, tant je n’ai jamais eu l’idée ni même l’envie d’en savoir plus. Et de mémoire il est rare de voir ce thème dans les mangas. De plus, le récit intègre des éléments récurents dans les shonen comme l’initiation d’un héros à travers un nombre de challenges personnels et extérieurs, le dépassement de soie, l’apprentissage, mais aussi des valeurs universelles comme le partage, l’amitié et la modestie.

Pour ceux qui se demandent s’il faut avoir une connaissance minime sur l’aviation, sachez qu’il n’en ait rien. Le scénariste et les éditeurs ont veillé à intégrer des éléments de repères afin de nous aider à comprendre et apprendre de façon ludique la formation de pilote. J’ai grandement apprécié cet ajout qui non seulement m’a aidé à me repérer mais aussi à réaliser certaines choses. Par exemple, saviez-vous qu’une femme ne peut devenir pilote de chasse ? Cela peut paraître anodin et « logique » pour certains, mais j’ai réalisé que je ne m’en étais jamais rendu compte.

Le premier tome se veut introductif en présentant les lieux à savoir l’école de recrue où les futurs pilotes se forment mais aussi les personnages. Concernant ces derniers, le tome un les présente tous au fur et à mesure des pages. Dans l’école on distingue plusieurs groupes : Alpha, Bravo, Charlie, Delta, Echo et Fox. Ici, c’est avant tout le groupe des Charlie que nous découvrons. Il se compose des membres suivants : Noukôjirô Murata ami de Takayuki Sasaki, lieutenant diplômé de l’université qui a le sentiment d’avoir été relégué dans un sous-groupe en ayant intégré Charlie. Le réfléchi et amicale Ichirô Hasebe le leader du groupe, marié et père d’une petite fille. Nao Ooyasu, la seule fille, avec un sacré caractère qui n’aime pas se laisser marcher sur les pieds, et amie de notre héros Riku. Comme dans tout groupe ne se connaissant pas encore et où les personnalités sont différentes, la tension est très vite présente et créé quelques conflits. Notamment entre Sasaki et Riku. Ne cessant de parler du « dieu Tenjin », Riku s’attire les moqueries de certains de ses camarades jusqu’à sa rencontre avec Hayari Takaoka. Lui, c’est le prodige de l’équipe Bravo. Admiré par de nombreuses recrues comme Sasaki, Takaoka apparaît comme un jeune homme assez solitaire, calme, et sérieux qui s’applique depuis des années pour exercer ce métier.

Dans ce récit on remarque assez vite que chaque élève souhaite devenir pilote pour différentes raisons. La motivation première de Raiku est sa rencontre avec Tenjin, alors que Takaoka, lui, veut avant tout pouvoir protéger sa famille et le peuple. Du coup, entre admiration, jalousie et incompréhension une certaine rivalité va s’installer provocant des étincelles qui vont devenir explosive durant le tome deux. Néanmoins, si le classicisme du rival versus héros est présent, on y voit plus les deux comme des challengers qui vont se coacher parfois sans le vouloir.

 » Ces sensations. L’avion accélère. Sur les côtés, le paysage se met à filer. Tout devient flou. Je tire sur le manche, et la gravité disparaît. Le ciel envahit tout mon champ de vision, il n’y a plus rien pour me gêner, aussi loin que mon regard se porte. Si ce n’est la joie immense d’être de retour là-haut. « 

Si après la lecture du tome 1 je ne savais pas quoi penser du récit, malgré ses qualités, le tome deux a su réellement me plonger dans l’histoire. À la toute fin du tome précédent, on faisait la rencontre de Suzu Seragaki, journaliste qui enquête sur le crash de Hamamatsu. Et pour en apprendre d’avantages elle va entrer en contact avec Riku et d’autres recrues. C’est donc avec le tome 2 que l’histoire développe ses qualités. Il y a pas mal de scènes de vol qui joue sur le charme de cet univers inédit, mais aussi des moments où l’on se demande si les héros vont en ressortir indemne. Les questions laissées en ouvertes précédemment viennent trouver une grande partie de leurs réponses dans ce deuxième tome, tout en ouvrant d’autres possibilités narratives aux personnages. Les liens de camaraderie ainsi que les conflits prennent de l’ampleur jusqu’à former une sorte de tension qui injecte de l’incertitude vis-à-vis du futur de chacun. Il est appréciable de lire que pour son manga Komori à collaborer avec le bureau du personnel aérien des forces d’autodéfense et la section des relations publiques. Ainsi, le mangaka nourrit son récit en reprenant des faits et règles du métier réel et cela se sent. On distingue aussi une nette évolution dans la psychologie des personnages, mais aussi la présence de failles dans ceux qui semblaient être les plus avisés.

Dans sa globalité, la partie graphique de Tasuku Sugie est sublime et donne une sensation de vitesse mais aussi de légèreté au scénario, tout en jouant sur la magie et l’immensité des paysages. Les détails sur les combinaisons et les avions sont saisissants. Par contre, le seul petit bémol que j’ai eu fut avec le charadesign des personnages quand ils sont à terre en « simple élèves ». Sur ces moments-là, j’ai trouvé que les visages notamment ceux de Riku et Sagaki sont un peu trop ovales et étirés à mon goût. Mais ce dernier point relève du personnel, et ne gâche en rien la lecture.

En conclusion, si le premier tome m’avait laissait mi-figue mi-raisin, le tome deux a su me montrer à quel point le scénario de Yoichi Komori était intelligent, réfléchi depuis le début et prometteur. Avec Tenjin le métier de l’aviation révèle ses secrets aussi bien aux amateurs de vol dans les airs que pour les débutants. Ce shonen reprend les codes du genre tout en y intégrant de la fraîcheur et une philosophie de vie. Nul doute que la suite des aventures de ce groupe de héros à en devenir sera aussi vertigineuse que palpitante.

17/20

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