Critique #060 – City on Fire de Garth Risk Hallberg

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Avec plus de 1 200 pages, City on Fire nous livre une représentation vivante de la société des années 70 mais pas que, puisque de nombreux parallèles et critiques viennent faire miroir à notre mode de vie actuel. La ville de New York y joue une importance capitale et n’hésite pas à voler la vedette à la galerie de personnages qui défilent au fil des pages.

 

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MERIC AU LIVRE DE POCHE POUR (5)

Merci à Anne pour cette lecture qui m’aura fait les muscles


Garth Risk Hallberg est un écrivain américain né en 1978 en Louisiane, mais grandit en Caroline du Sud. Ses études d’anglais il les effectue à l’université Washington de Saint-Louis dans le Missouri et obtient un Master of Fines Arts à l’université de New York. C’est en 2001 qu’il rencontre sa femme, Elise, et tout deux vivent actuellement à New York. Son premier roman, City on Fire, est publié en 2015  et détient le record du manuscrit le plus cher de l’histoire de l’édition, qui a été acheté par l’éditeur Knopf pour 2 millions de dollars aux États-Unis, avant même qu’il ne soit achevé ! Les droits d’adaptation à l’écran ont été acheté par le producteur Scott Rudin (La Firme, Sister Act 2, The Truman Show, Sleepy Hollow, Zoolander, The Queen, The Social Network, Fences, …).

Lors de sa sortie au pays de l’Oncle Sam, la critique fut quasi unanime et plaça le bouquin de Garth dans des listes des meilleures livres de l’année, et devint rapidement un best-seller. En France, City on Fire fut d’abord publié chez Plon en 2016, puis chez Le Livre de Poche en mars dernier.

Avant de commencer à vous parler de ce livre, il est important de noter que j’ai mis pas mal de temps à le lire parce que ce premier bébé de Garth n’est pas un poids plume puisqu’il fait très exactement  1 248 pages. Attention aux poignets donc. Après un tel raffut dans le monde de l’édition, j’ai été plus que curieuse de voir ce que ce premier roman le plus cher de tous les temps dans l’édition avait dans le ventre.

City on Fire ouvre sur le soir du 31 décembre 1976 dans la ville de New York, avec les Hamilton-Sweeney qui se préparent à festoyer et ont invité tous le gratin de la haute société, des gens de pouvoirs donc. À l’autre bout de la ville, Charlie attend Samantha pour un concert punk, puis plus loin Mercer Goodman hésite à se rendre à la réception des premiers. C’est alors que dans le tumulte de la ville qui ne dort jamais retentisse des coups de feu, une femme est grièvement blessée de deux balles dans le corps : Samantha. De ce point de départ commence un chassé-croisé entre les personnages qui sont bien plus nombreux que ne le dit le synopsis.

Quand on est jeune et que le destin en explosant, creuse des cratères dans votre vie, on a les ressources nécessaires pour la reconstruire. Au-delà d’un certain âge, on dissimule simplement les dégâts en les oubliant derrière un mur.

City on Fire est l’un de ces livres que l’on appel un roman chorale et où les personnages sont développés à l’extrême. Mais ici, le plus important de tous est celui de la ville de New York. Oui, dans ce récit de plus de mille pages la Grosse Pomme occupe une place de prédominante, une reine endormie qui se réveille lentement sous les yeux des lecteurs. On y découvre différents milieux comme le mouvement punk, la drogue, l’alcool, les riches mondains, les parias mais aussi les lieux qui peuplent la ville. Entre policiers ripoux, groupe anarchistes, professeur afro-américain, artiste peintre, financier,… la liste ne cesse de s’allonger pour parfois devenir pesante. Oui, car si Garth décortique ses personnages, il est parfois très difficile de s’y repérer. À la manière d’une Tom Wolfe et son Bûcher des vanités, l’auteur a bâti une véritable saga familiale et sociétale. Il est bon de noter qu’il faudra avoir une sacrée mémoire pour vous souvenir des différentes relations qui lient les héros, puisque l’auteur va s’autoriser des flashbacks mais aussi alterner les points de vue jusqu’à arriver à la date du 13 juillet 1977. Pourquoi cette date ? Parce que ce jour-là, les New-Yorkais ont été plongé dans le noir total (un black-out) qui a vraiment eu lieu. De la nuit du 13 au 14, seul le quartier du Queens n’a pas été touché, son système électrique étant dépendant du reste de la ville. Cette panne sans précédent a provoqué de nombreux pillages, des émeutes où près de 4 000 personnes ont été arrêtées. Ce n’est qu’après 36 heures que la réalimentation en courant reprend. Ce soir-là, les pompiers ont enregistré plus de mille incendies. La perte économique a été estimée à 150 millions de dollars pour les commerces.

De ce fait, la construction narrative est ambitieuse, voir un peu trop par moment. Découpé en plusieurs parties (six), le récit est séparé par des sortes d’interludes présentant des articles de presse, des lettres, des images, des articles de magazine punk, etc. Ces petites « entractes »  viennent répondre aux questions que l’on se pose durant la lecture, sorte de compagnon de route livresque bien utile. Personnellement, je n’ai accroché réellement au roman qu’après environ 200 pages. Oui, sur plus de 1 000 c’est un bon ratio. L’auteur a également prit le soin de décrire les différents endroits de New York, ce qui pour ceux qui comme moi ne sont pas du tout familiers avec chaque recoin de la ville finiront par s’y perdre. C’est finalement muni de mon smartphone et de Wikipédia et d’un plan que j’ai continué à lire le roman.

L’écriture de Garth est très dense mais prenante, et on sent qu’il a investi énormément de temps pour tisser la toile que représente ce tableau roman sur la vie dans les années 70. Il arrive à aborder chacune des classes sociales en les faisant s’entrechoquer en veillant à intégrer de nombreuses références musicales, littéraires et cinématographiques. C’est beau et à la fois laid de par les secrets des personnages.

En conclusion, City on Fire est une lecture où la patience est de rigueur car il est possible de ne pas accrocher tout de suite. Néanmoins, après être rentré dans le récit on se laisse porter par la foule, non sans mal. Car si le style de Garth Risk Hallberg plaît, il perd aussi un peu son lecteur dans le nuage de personnages. Politique, musique, culture, religion, économie, crime,… des thèmes qui viennent nous rappeler à quel point la vie dans une grande ville comme celle de New York peut être difficile, et qu’il est important d’y trouver un sens pour ne pas perdre la raison. Une lecture qui retentira de façon différente selon celui qui décide de l’explorer.

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