Critique #061 – Avant d’aller dormir de S.J. Watson

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 Que faîtes-vous avant d’aller dormir ? Avez-vous des petits rituels ? Repensez-vous à votre journée, aux choses que vous regrettez, aux bons moments ? Avant de se laisser aller dans les bras de Morphée, le cerveau a tendance à divaguer parfois vers des chemins que l’on croyait condamnés. Entre peurs, doutes et amnésie, Avant d’aller dormir ne vous laissera pas fermer les yeux de si tôt.

 

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S.J. Watson de son nom complet Steven J. Watson est un écrivain britannique spécialisé dans le thriller. Ses études, Steven les effectue à l’université de Birmingham sous l’option physique, puis déménagea à Londres, où il travailla dans plusieurs hôpitaux en audiologie, diagnostiquant les problèmes de surdités surtout chez l’enfant. En 2009, il se met à écrire et à prendre des cours à la Faber Academy, qui donna naissance à son premier roman Avant d’aller dormir (Before I go to sleep) publié en 2011. Son ouvrage fut acclamé par la critique et les lecteurs, ce qui lui valut d’être traduit dans plusieurs langues. Il remporta le prix du New Blood Dagger Award et celui du prix SNCF du polar, à la suite de sa publication chez Sonatine en 2012. Le roman fut adapté au cinéma par Rowan Joffé avec Nicole Kidman, Mark Strong et Colin First au casting. Le deuxième roman de Watson, Une autre vie (Second Life) paru en 2015.

Avant d’aller dormir est l’histoire d’une femme d’âge mûr, Christine Lucas, qui se réveille amnésique tous les jours depuis plus de vingt ans à la suite d’un grave accident. Chaque matin en se regardant dans le miroir c’est la même chose. Elle ne se reconnaît pas, ni sa maison, si on mari et ne possède aucun souvenir. Dans son esprit seul subsiste le souvenir d’une jeune femme dans la vingtaine, célibataire avec la vie devant elle. Son dernier espoir pour l’aider à assembler les pièces du puzzle de sa vie e trouve en son nouveau médecin Ed Nash. Depuis qu’ils se voient, il lui conseille de tenir un journal intime afin d’y noter les souvenirs de la journée et toutes les bribes qui lui reviennent. C’est alors qu’au fur et à mesure elle va constater des incohérences entre son journal, ce que lui dit son entourage ses rares souvenirs. Mais Christine est loin de se douter dans quel engrenage son existence va basculer…

Ce thriller me faisait envie depuis un long moment, et j’en avais encore plus entendu parler lors de la sortie du film. Pourtant, je ne me suis pas tout de suite décidé à le lire. Mais un matin alors que je n’y pensais plus vraiment, je me suis demandée ce que je pouvais lire et ce titre m’est revenu. J’ai donc décidé de faire plus ample connaissance avec Christine et essayer de découvrir ce qui lui était arrivée. Le récit débute par le réveil de la jeune femme dont on sent très vite l’incompréhension et la peur l’envahir. Chaque matin, elle a le même rituel sans le vouloir. Pour l’aider, sur le miroir de la salle de bain se trouvent quelques photos où on la voit avec son mari Ben, etc. Ce dernier, patient comme un saint prend toujours le temps de lui expliquer ce qui lui est arrivée. L’accident, l’amnésie, les journées dans le brouillard, etc. Si à première vue, Ben a tout de l’homme parfait on note toutefois à travers ses paroles et ses actions un certain doute. Tout comme Christine, on se méfie tout en lui faisant confiance puisque rien d’autre n’a de sens dans sa vie. S’ensuivent les appels de Ed, son médecin, qui lui explique également la marche à suivre, où se trouve son journal, les entretiens avec lui, etc… et là où on l’angoisse monte c’est quand elle découvre écrit noir sur blanc dans son journal de ne surtout pas faire confiance à Ben. Mais pourquoi ?

C’est ce que S.J. Watson invite le lecteur à découvrir en tournant les pages. Si la première partie est assez répétitive avec les journées qui recommencent à chaque fois pour Christine et pour nous. Souvent, un détail en plus vient se greffer à ses souvenirs couchés sur papier, sans que pour autant une solution à ce qu’est devenue sa vie ne se dessine. Si la narration est lente, c’est justement pour mieux présenter les différents personnages à travers les yeux de cette femme, autrefois auteure d’un seul et unique roman, qui se retrouve femme au foyer sans choix d’avenir du jour au lendemain. Autre fait troublant est le fait que l’on n’ait jamais retrouvé le responsable de son accident. Étrange, non ? Ce qui frappe ici est le sentiment d’impuissance qui habite le personnage et qui devient vite contagieux, puisque l’on se sent dans le même état qu’elle. Comme elle on voudrait comprendre, tourner la page et la découvrir avoir un déclic sur quelque chose qui pourrait enfin lui rendre ses souvenirs.

Le récit ce concentre principalement autour des trois personnages précédemment cités, ce qui donne une dimension de huis clos où l’on ne sait plus à qui se méfier. Watson les mène là où il veut  et on le suit tête baissée quitte, nous aussi,  à tomber dans des retournements de situations inattendues.

Arrive ensuite la deuxième partie du livre où le rythme est beaucoup plus rapide que sur la première, et c’est tant mieux. En tant que lecteur il est facile de compatir au sort de Christine et de se demander si elle va connaitre une certaine forme de paix et de stabilité. On se prend au jeu d’essayer de comprendre d’où peuvent bien venir toutes ses incohérences que l’auteure distille ici et là.  Les théories s’installent jusqu’au final qui, je dois l’avouer, m’avait effleuré l’esprit mais que j’avais vite mis de côté à cause de certains éléments amenés par l’auteur.

Malgré la qualité du récit j’ai ressenti de nombreuses longueurs, ce qui rendait la lecture un brin ennuyeuse par moment et inégale. Le style de S.J. Watson est calibré pour ce genre littéraire. c’est fluide est plaisant à lire. L’auteur a veillé à mettre l’accent sur les sentiments que peut ressentir Christine pour que l’on puisse compatir à son sort. Aurions-nous tous la même force de volonté que Christine face à son amnésie rare ? Comment en pas sombrer dans une spirale infernale de l’éternel recommence même si l’on n’en a pas le souvenir ? Et surtout, comment imaginer un avenir ? Des questions qui méritent réflexions.

En conclusion, pour un premier roman S.J. Watson s’en sort de façon remarquable. C’est intelligent et assez intense pour nous garder en appétit. Le gros point fort à mon avis réside dans la psychologie fait au niveau des personnages, rattrapant les longueurs ressenti au début du récit. Un bon thriller à la narration intelligente.15 sur 20Infos roman (15)

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