Ce mois de novembre aura été placé sous le signe de la Chauve-Souris et autres grand super-héros de chez DC Comics avec la sortie du film Justice League au cinéma. Après le Batman : The Dark Prince Charming 1 de Enrico Marini, KANA a eu la bonne idée de proposer un récit plus accessible aux moins experts en comics que certains. Batman and the Justice League sert de présentation des poulains de l’écurie DC Comics tout en amenant une nouvelle approche sur ces héros vieux de 75 ans.
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Lire le chapitre 1 en cliquant ici.
Merci à Stéphanie et Anne-Catherine pour cette revisite originale du DC Universe
Shiori Teshirogi est une mangaka née au Japon dont la carrière a débuté en 1997 dans la partie manga de chez Enix. En 2004, elle sort Kanojo ga Tonda hi, puis Kieli – les morts forment sous les terres sauvages en 2006. Souhaitant développer une longue série c’est avec Saint Seiya : The Lost Canvas – La Légende d’Hadès, spin-off du titre Saint Seiya, que son souhait va se réaliser. La série paraîtra en France chez Kurokawa ainsi que son titre dérivé Saint Seiya : The Lost Canvas – Chronicles. Entre temps, Teshirogi sorti deux one-shots Delivery, et High Speed inédit en France. En 2017, DC Comics et Akita Shoten se lancent dans une version manga des célèbres héros du DC Universe. Shiori Teshirogi travaillant chez cet éditeur depuis 2003, c’est à elle que les deux maisons vont faire appel pour concocter un titre autour des sept membres (Batman, Superman, Aquaman, Wonder Woman, Green Lantern, Flash et Cyborg) de la Justice League, avec une prépublication dans le magazine Champion Red. Ce premier tome est paru le 3 novembre en France chez Kana et compte actuellement un tome relié au Japon également.
Le début de l’histoire commence avec le jeune Rui Aramiya arrivé à Gotham City avec l’idée en tête de retrouver ses parents disparus depuis l’explosion d’une usine dans la ville. Arrivant comme simple touriste un peu naïf, Rui va vite apprendre à ses dépens que Gotham n’est pas une ville paisible et calme comme il le pense, puisqu’elle est la ville des États-Unis ayant le plus fort taux de criminalité. Corruption, vols, Gotham n’a jamais aussi bien porté son titre de ville sombre. Agressé par des policiers véreux, Rui va démontrer des talents de combatintéressants, et comptera sur l’intervention de Batman pour le sauver. Ce dernier mettra Rui en garde et lui conseillera même de quitter la ville. Mais c’était sans compter sur la détermination de l’adolescent de faire la lumière sur la disparition de ses parents. Sa quête de vérité va le mener à rencontrer deux des plus gros vilains de l’univers DC, c’est-à-dire le Joker et Lex Luthor. Si ce dernier officie principalement à Metropolis (qui abrite le super-héros Superman), il se retrouve ici aux côtés du Joker, le Prince Clown du Crime.
Suivant le Batman by Marini (ma critique ici) chez Dargaud, cette nouvelle publication aux couleurs des héros DC est là pour coïncider avec le film Justice League au cinéma depuis le 15 novembre dernier. Mais alors, est-ce simplement une envie de DC Comics de surfer sur ses fers de lance ? Pas vraiment. Ici, Shiori Teshirogi représente un véritable atout à l’histoire parce que outre son talent indéniable de dessinatrice, elle possède aussi une belle palette d’idées concernant la narration. Pour les plus puritains des lecteurs comics – dont moi – le scénario ne repose pas simplement sur la présence des héros et des vilains pour une énième confrontation. Non. Avec Teshirogi aux commandes on a le droit à une incursion dans l’univers DC assez originale, où elle tente de s’approprier une licence connue dans le monde entier et offrir sa vision. Et on peut dire que malgré un début difficile, la sauce monte au fur et à mesure.
Parmi toutes ces têtes de chez DC, la mangaka a eu la présence d’esprit d’y ajouter de la science et de la culture japonaise avec les « ley lines ». Mais c’est quoi ? Les « ley lines » sont une notion souvent controversé des lignes d’énergie reliant différents points géographiques sur la planète, connu souvent à l’époque des druides, par exemple. Et comme par hasard, le point de convergence se trouve à présent sous la ville de Gotham. Fidèle à sa réputation, Lex Luthor est celui qui veut grâce à elle changer le monde en repartant de zéro, soit un reboot de l’humanité toute entière. Pas mégalomane pour un sous le monsieur. Le Joker lui, suit le pas car il souhaite s’amuser mais représente clairement une menace pour Luthor s’il vient à considérer qu’il ne s’amuse plus. On peut aussi parler du fait que le Joker cache plus d’un tour dans son sac, et qu’une boisson de sa création fait des ravages en ville. Mais pourquoi ? La présence d’une mystérieuse jeune femme en tenue traditionnelle et aux longs cheveux blancs ne semble pas y être étrangère. Mais telle une belle au bois dormant, le silence est sa seule parole. Si au premier abord toutes ses mini-intrigues ne semblent pas avoir de lien entre elles, on finit vite par comprendre que si.
Ce premier tome voit principalement l’introduction de la ligue au lecteur lambda qui souhaiterait se lancer dans cette revisite de la Justice League ne connaissant rien aux comics d’origine. Pour le moment nous n’avons encore que l’intervention de Batman et de Superman, laissant l’arrivée des quatre autres héros se faire désirer. J’ai apprécié le fait que Batman garde sa cohérence avec la personnalité de base qu’on lui connaît, à savoir par exemple qu’il ne tue pas. Jamais. Le Joker possède sa part de folie mais aussi de génie criminel, et Lex Luthor continue de se prendre pour celui qui changera l’univers, à savoir Dieu. Certains pourraient reprocher le fait que la mangaka y intègre (trop) de codes japonais et légendes, mais personnellement cela ne m’a pas choqué durant la lecture. Au contraire, j’ai trouvé cela rafraîchissant, et honnêtement si je voulais lire une éternelle confrontation entre les héros et vilains DC, j’ai de quoi m’occuper dans ma bibliothèque au niveau comics. Le personnage de Rui possède un potentiel sympathique et son parallèle avec Bruce Wayne concernant la disparition de ses parents n’est pas anodin. Toutefois, j’ai du mal à croire qu’il n’est jamais entendu parler de ces super-héros qui passent clairement leur temps à sauver la Terre. Certaines facilitées scénaristique sont affichées et on devine assez facilement deux ou trois futures idées de Teshirogi. Pourtant l’envie de connaître la suite est bien là.
La partie graphique est une version manga de chaque personnage sans pour autant les dénaturer complètement. Concrètement c’est aussi beau que dans Saint Seiya :Lost Canvas, avec une touche de candeur bienvenue. La mise en page est maîtrisée, dynamique et fonctionne aussi bien dans les moments les plus calmes comme les plus agités. Les pleines pages ou double pages sont très belles et mettent bien en valeur le statut d’être divins que peut, par exemple, occuper Superman au panthéon des héros. Le trait est précis et j’ai retrouvé quelques détails ici et là me rappelant vaguement les armures des Chevaliers du Zodiaque dans Saint Seiya. Les décors sont nombreux sans donner une impression de surcharge, c’est joli et lugubre à la fois.
L’édition de Kana est souple en main et dans la lignée de ses ouvrages de la collection Dark, à savoir sympathique et maniable. La présence de Batman et uniquement lui en couverture est totalement justifiée vu le contenu du tome. Néanmoins, je regrette le manque d’une ou deux pages en couleurs en début de tome. La traduction est assurée par Rodolphe Gicquel, œuvrant déjà sur le titre Gintama, donc pas de soucis de ce côté-là.
En conclusion, un premier tome introductif au scénario et à l’univers avec une évolution du en crescendo, mais qui garde encore beaucoup de mystère. Le dessin de Shirogi Teshirogi et sa capacité à revisiter ce classique de DC Comics apportent de la fraîcheur. Une lecture intéressante aussi bien pour les novices que pour le lectorat de comics qui souhaite explorer quelque chose de différent concernant nos héros, et qui peut arriver à nous surprendre si bien développé.
Ton billet me dis de me laisser tenter… En le feuilletant chez mon libraire ca a pourtant eu l’effet inverse ^^ Wait & see…
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Je partais du meme apriori que toi puisque les commentaire d’une grande partie des lecteurs de Comics crachaient littéralement dessus. Bah finale j’ai trouvé ça vraiment très sympa, et l’aspect japonais apporte une nouvelle dynamique même s’il y a encore énormément de mystère. Et graphiquement j’ai bien aimé aussi. Bon j’aime le travail de la mangaka sur Saint Saiya LC chronicles donc bon ^^
Lis-en peut-être quelques pages avant de te décider.
Apres j’attends de voir l’arrivée des autres membres de la JL
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Merci pour les précisions… Je le met sur ma liste et surement sur ma pile d’achat lors de ma prochaine visite chez mon libraire ^^
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