Être parent n’est pas toujours de tout repos. Entre l’éducation, les dépenses, le travail professionnel en parallèle et les moments en famille, difficile de savoir sur quel pied danser. Le manga Ikumen After traite de tout ça à la fois en mettant en utilisant la question de la monoparentalité et l’homoparentalité. Un titre remplit de douceur, de psychologie et de positivité.
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Lire un extrait du tome 1, en cliquant ici.
Merci à Guillaume pour cette tranche de vie sincère et comique
Kazuma Kodaka est une mangaka japonaise née en 1969 à Kôbe. Depuis le début de sa carrière en 1989 dans le magazine Shônen Champions, l’auteure est connue pour ses manga Boy’s Love (yaoi) comme par exemple Kizuna, le one-shot Not Ready?! SENSEi ou encore Bad Teacher. En France, ces trois titres sont tous sorties chez Tonkam, dans la collection Boy’s Love. On peut aussi y retrouver BORDER, et Housekeeper of Business Suit. En 2013 sort le one-shit Sex Therapist chez Boy’s Love -IDP et Ikumen After chez Taifu Comics en 2016.
Ikumen After est un titre du genre shonen, tranche de vie et comédie. On y suit Asakura, trentenaire, veuf et père d’un petit garçon, Hiromi, qui vient d’emménager dans un nouveau quartier. Le petit Hiromi étant inscrit dans la nouvelle école maternelle, amènera son papa à rencontrer Kentarô, père célibataire du petit Motoki. Kentarô lui est à des années-lumières de Asakura puisqu’il travaille comme cuisinier dans un restaurant de bento, et a cumulé plusieurs jobs quand il s’est vu confier la garde de son fils.
De leurs éducations très différentes naîtra une complicité entre les deux hommes notamment par le fait que Hiromo et Motoko sont inséparables. D’entrée, Motoki annonce qu’il est amoureux de Motoki, du coup les papas n’ont pas trop leur mot à dire. Hormis la relation intime qui se nouera délicatement entre les deux hommes, Ikumen After traite plutôt de la question de la monoparentalité et de l’homoparentalité dans la société. Le quotidien des deux hommes est rythmé par les émotions de leurs enfants, mais aussi les leurs, ainsi que par le tracas des factures à payer et de l’éducation. Asakura est un père très inquiet puisqu’il n’a pas encore réussi à passer le traumatisme de la mort de sa femme ce qui se ressent sur la psyché d’Hiromi. Kentarô est un père plutôt jovial, serein malgré ses soucis concernant les dépenses au jour le jour. Mais à ses yeux ce qui compte le plus est de toujours garder une apparence positive face à son fils, et de passer de bons moments avec lui.
Ainsi la rencontre entre ces deux hommes verra chacun y trouver du réconfort, de l’attention et de précieux conseils. Grâce aux mots et la bienveillance de Kentarô, Asakura apprendra à lâcher prise et à profiter de l’instant présent avec son fils. La délicatesse et la tendresse qui se dégage de leurs échanges font plaisir à voir. L’insouciance des enfants apporte son lot de moments drôles, et une belle touche de fraîcheur au titre qui nous fera sourire. Le côté comique repose également sur le personnage de Haru, en charge de la classe de maternelle de Hiromi et Motoki. Ami de longue date de Kentaro, il connaît son passé compliqué d’homme marié ne découvrant son attirance pour les hommes que plus tard. Mais ici, la sexualité n’est pas la trame principale, même si les sentiments entreront souvent en ligne de compte. La partie dite boy’s love est douce et pas explicite.
Ayant grandi le plus clair de mon temps au sein d’une famille monoparentale, il est vraiment touchant de voir à quel point Ikumen After montre chaque contrainte que peut rencontrer un parent en s’occupant seul de l’éducation de son enfant. Encore plus quand ce dernier est encore en bas âge. Asakura et Kentaro sont des parents qui veulent avant tout le bien-être de leurs enfants. Au fil des pages, ils apprendront à relever les défis que la vie peut leur mettre en travers du chemin, et y trouveront une certaine morale après les avoir surmonté. La psychologie de chacun sonne très juste et permet de les faire évoluer aussi bien ensemble que séparément.
La part de tranche de vie se ressent énormément dans ce titre puisque la narration est assez lente mais crédible. Le lecteur est invité à avancer au même rythme qu’eux, à se préoccuper d’eux, et à rire avec eux. Petit à petit on s’attache à eux ainsi qu’aux enfants, et on ne souhaite qu’une chose : leur bonheur. L’intimité qui s’installe entre les deux hommes n’est pas précipité et se construit doucement en passant d’abord par l’amitié, puis par une attirance physique et enfin un attachement sentimental. Le scénario écrit par Kazuma Kodaka se veut construit de telle forme que le lecteur ne peut que se sentir concerné. La tendresse et la maturité qui se dégagent des pages sont évidente.
Le tome 2 introduit de nouveaux personnages, dont le jeune Hikaru. Ce dernier est un acteur très apprécié dans un certain milieu, et un admirateur depuis quelques années de Kentaro… Oui le papa de Motoki a par le passé accepté de jouer dans un film pour répondre à l’aspect financier puisqu’il venait tout juste de récupérer la garde de son fils. Ici, quelques points sur le passé de Kentaro et Asakura sont mis en en avant et répondent aux questions que l’on pouvait se poser dans le tome 1. Certaines ficelles sont visibles mais ne posent pas de gros soucis dans l’ensemble puisque la narration de Kodaka est bien pensée et crédible.
La douceur du scénario se ressent également sur le dessin. Le trait est harmonieux, sensible et possède une belle touche d’élégance du point de vue des visages des adultes. Le charadesign des enfants est tout simplement mignon et à croquer. En les voyant sourire on a envie de leur pincer les joues comme les grands-mères dans les films, et quand ils pleurent on a envie de les cajoler. Le découpage et les décors sont bien installés et servent à l’histoire.
En conclusion, Ikumen After est un titre tout en finesse et intelligence qui parle de l’éducation des enfants sans revêtir le rôle de gendarme. La partie sur la monoparentalité et l’homoparentalité est grandement bien exécutée, avec de beaux personnages. Un titre qui respire l’optimisme malgré ses passages plus dramatiques, où le bonheur et le bien-être de chacun passe par l’accomplissement de soi, mais aussi des liens avec les autres.
Oh ! On dirait bien que c’est le genre de titre qui pourrait me plaire, je vais m’y intéresser de près ! Merci pour cette chronique 🙂
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Mais je t’en prie. C’est vraiment une lecture toute doux et vraiment très intelligente sur le traitement des thèmes. J’en attendais beaucoup et je n’ai pas été déçue. Si tu le lis dis le moi, je serais ravie d’échanger avec toi dessus 💛
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Avec plaisir 🙂
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