L’univers de Bungô Stray Dogs mêle habilement le contemporain tout en intégrant des références littéraires du monde entier. Entre Sherlock, Christie, Lovecraft, Fitzgerald et bien d’autres, l’équipe d’enquêteurs aux pouvoirs aussi surprenants que particuliers ne manquent pas d’humour, de sérieux et de réussite. Les affrontements entre les différentes guildes s’intensifient pour créer des moments de surprise.
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Ma chronique du tome 1 et 2 | Ma chronique du tome 3 et 4
Merci à Guillaume de me permettre de continuer à enquêter auprès de nos détectives
Cette série est écrite par Kafka Asaigiri et dessinée par Harukawa 35. Au Japon, le manga est publié depuis 2013 et compte déjà treize tomes. Si le titre commence à se faire une petite place sur le marché français, sachez qu’au Japon le succès du titre n’est plus à prouver puisqu’il a eu le droit à une adaptation en anime de deux saisons, une OAV et qu’un film a été annoncé pour 2018.
Avec l’arrivée de la Guilde campée par le charismatique Fizgerlad, comme écrivain à succès, le récit de Bungô Stray Dogs s’est retrouvé enrichi par une approche plus sophistiquée de par l’apparence du personnage. Si le côté romanesque, voire poétique, de l’ambiance est toujours présente et séduisante à la lecture, il est inévitable de dire que la Guilde apporte quelque chose de plus au récit. La complexité et les enjeux du conflit sont ainsi alimentés d’une plus grande importance, car il va être extrêmement difficile de savoir lequel des trois camps en ressortira le moins amoché. Oui, dans ce genre de cas, les pertes du côtés des méchants et des gentils est inévitable. Mafois, c’est le risque du métier ma petite dame comme dirait l’autre. En utilisant le passé de Kyôka, le scénario joue le carte de l’astuce sans réellement à insuffler le sentiment de compassion que le personnage ni tout blanc ni tout noir pourrait apporter au lecteur. Toutefois, l’écriture reste correcte et délivre au fil des pages une envie de vraiment sortir des sentierd battus.
Si au départ on pouvait s’attendre à tomber sur un enchaînement classique, c’était sans mesurer le talent de Kafka Asagiri et Harukawa 35, aux commandes du titres, pour venir retourner la situation et deviens assez imprévisible. Les Bungô vont-ils réussir à retomber sur leurs pattes ?
Dans le tome 6, la Mafia reprend du poil de la bête quitte à tout casser sur son chemin afin d’atteindre leur cible : Les détectives de l’Agence. On assiste alors à l’entrée en fanfare de John Steinbeck, auteur de Les raisins de la colère, mais aussi de Howard Philips Lovecraft ! De gros noms dans ses personnages inspirés par eux, et que l’on prend plaisir à suivre. C’est également le retour de Dazai, celui que l’on adore détester, puis aimer parce qu’il a la classe, mais qui est méchant quand même…enfin vous voyez, le genre de relation difficile que le lecteur peut avoir avec un personnage de fiction. Bref, on s’égare un peu… Le scénario avance dans la bonne direction en picorant des influences de la littérature, des combats classiques du genre, mais efficace aux yeux du lecteur. Les personnages, même les plus en retrait jusqu’à présent, sont exploités de la bonne manière et ne tombent pas dans des caricatures d’eux-mêmes. Même remarque sur l’humour toujours aussi souriant.
Du côté des dessins de Harukawa 35 que dire à part que c’est dans la même veine que les quatre premiers tomes. C’est visuellement beau, dynamique, rapide dans les combats tout en donnant une posture tintée de cette aura de noblesse. Les mouvements sont fluides et font leurs petits effets durant la lecture. Les expressions des visages sont parlantes au-delà des mots, et on devienne très vite les émotions de chacun. Le découpage des planches fonctionne correctement, même si elles souffrent parfois du manque de décors arrière-plan.
Petit mot rapide sur l’édition de Ototo Manga, et là encore que dire ? Rien, sauf peut-être que le travail apporté au bouquin est fait avec soin et que cela se voit. Les pages couleurs sont à encore là et on dit merci ! Les couvertures sont magnifiques, et la traduction respectueuse de cette identité propre que dégage le récit depuis le début. Un bel exemple à suivre.
En conclusion, les tomes 5 et 6 de Bungô Stray Dogs fonctionnent très bien et continuent d’offrir une belle palette d’action en veux-tu en voilà. L’écriture de Kafka Asagiri s’inspire de plusieurs univers tout en y imposant sa touche personnelle. La tension entre les différentes factions se fait de plus en plus sentir jusqu’à arriver à instaurer des éléments de surprise. Si vous ne lisez pas encore Bungô Stray Dogs, sachez que je suis scandalisée, et vous demande donc de remédier à cela le plus rapidement possible. Ce serait dommage pour vous de passer auprès d’un si bon titre.