Après deux tomes d’introduction laissant entrevoir de bonnes idées, Seraph of the End avance de manière efficace et sans temps-morts. Les vampires reprennent du poil de la bête par rapport à leurs frères et soeurs de Twilight et autres histoires mielleuses. Si ici les vampires ne brillent pas au soleil, ils brillent en réalité par leur dangerosité malsaine et leur côté double-jeu même entre eux ! L’humain Yûchirô évolue de manière équilibréé avec ses nouveaux compagnons de routes afin de nous emmener vers les terres désolées du paysage japonais d’après l’apocalypse.
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! Attention aux SPOILERS !
Aux commandes de Seraph of the End, nous avons le scénariste Takaya Kagami, le dessinateur Yamato Yamamoto, et Daisuke Furuya aux story-boards. En France, Kagami est aussi connu pour le manga Dark Rabbit aux éditions Panini. Et en dehors de Seraph of the End, Yamamoto s’est illustré au dessin de Kure-Nai chez Kazé. Au Japon, Seraph of the End a été prépublié dès septembre 2012 dans le magazine Jump Square de Shueisha, et est toujours en cours de publication reliée avec 15 tomes à ce jour. Fort de son succès, le titre s’est vu adapté en série animée en 2015 à voir sur Wakanim en français), en ligh novels/romans, mais aussi en un manga spin-off (Serapuchi! – Owari no Seraph 4-koma-hen) et prequel intitulé Owari no Seraph – Ichinose Glen, 16-sai no Catastrophe. En France, le titre fait partie du catalogue des éditions Kana, qui publie également les romans.
C’est lors de la promotion lancée en janvier dernier par Kana que j’ai pu me procurer cette série. En effet, elle fait partie des séries cataloguées comme étant des indispensables par l’éditeur avec notamment Assassination Classroom, No Guns No Life, Death Note et Sky-High Survival. Et afin de les mettre en lumière, Kana a eu l’idée très sympathique de proposer les deux premiers tomes de chacune de ses séries pour le prix d’un seul tome. Impossible de passer à côté donc.
L’histoire de Seraph of the End se déroule dans un univers post-apocalyptique qui a vu une partie de l’humanité décimée par un virus. Par la suite, les vampires ont pu se dévoiler et prendre peu à peu le pouvoir. Afin de toujours avoir du sang à disposition, les suceurs d’hémoglobines ont pris soin de faire prisonniers les enfants (seuls survivants) qui élèvent à présent comme du bétail. Et si l’un d’entre eux meurt dans le processus ou par accident, eh bien tant pis. Pourtant deux enfants, Yûichirô et Mikael ont décidé de s’échapper en emmenant avec eux le reste des enfants de l’orphelinat dont ils faisaient tous partis. Tragiquement, seul Yûichirô arrivera à s’en sortir et se jura de venger les siens. Il rejoint alors les rangs d’un bataillon d’extermination de vampire.
Le troisième tome voit Yûichirô officiellement intégrer la Brigade Gekki, avec à sa tête Shinoa, la subordonnée du Lieutenant Glenn. On retrouve bien entendu le tendre et joviale Yoichi, le sérieux Shihô et une cinquième combattante, Mitsuba, pas des plus faciles à gérer niveau tempérament. Son arrivée provoquera des affrontements entre elle et Yûchirô que l’on connaît pour être assez tête brûlée parfois. Pourtant ils vont devoir très vite apprendre à travailler en tant qu’une seule unité s’ils veulent venir à sauver les humains gardés en captivité par les vampires dans la ville de Harajuku.
À leurs côtés, on découvre alors à quel niveau les villes sont devenues des villes détruites et fantomatiques. Dans ce tome 3 c’est la première fois que nos jeunes héros en herbe vont devoir affronter une horde de vampires et prouver leur capacité à les anéantir. Fini donc l’entrainement et bonjour aux vrais affrontements. Un nouvel arc qui laisse une belle place à l’action sans trop en faire, puisque l’on garde toujours cette touche intime avec les pensées des protagonistes. On sent très vite que le scénariste sait où il veut emmener son récit, mais ne laisse pas entrevoir les rebondissements que l’on rencontrera en chemin durant la lecture. La hiérarchie vampirique continue de se développer de manière inintelligente et vraiment rafraîchissante à découvrir. Tout en usant de leur charme, ils arrivent à garder ce côté vicieux de prédateur propre au mythe du vrai vampire.
Dans le tome 4, la bataille entre les vampires de haut rang et l’armée Gekki, laissant présager des blessés inévitables. Les scènes de combat sont maîtrisées et sombres sans tomber dans la violence gratuite. Chaque coup porté à son importance dans l’avancée de l’histoire. On assiste aussi aux retrouvailles entre Mika et Yûchirô qui se révèlent à la fois touchantes et pleine de tension. C’est surtout Mika qui surprend très vite dans son attitude, puisqu’il s’éloigne très vite de l’éternel cliché de l’ancien humain et ami devenu ennemi. On apprend aussi avec entonnement la véritable définition du titre “Seraph of the End” donné au manga. Un apport intéressant et important au récit qui offre une belle richesse au titre. Puisque à présent on sait que le le scénario de Takaya KAGAMI peut aller dans n’importe quelle direction.
La tension et l’action redescendent d’un ton dans le tome 5, puisque l’on est ici dans les conséquences des événements des deux tomes précédents. Un aparté bienvenu puisqu’elle permet de se concentrer un peu plus sur l’aspect “diplomatique”et hiérarchique de l’Armée Démoniaque impériale du Japon, dont l’équipe Gekki fait partie. On fait la connaissance de la famille Hiiragi, très importante aux fondations de l’Armée. Le personnage de Yûichirô prendra dans ce tome une décision décisive et fidèle à ce que son cœur lui dicte. On s’y attendait un peu, mais cette facilité ne gâche en rien le plaisir que l’on prend durant la lecture.
Durant ces trois tomes, les personnages peuvent parfois sembler clichés et faciles dans leur manière d’agir, mais cela est simplement au premier regard. Plus on avance dans l’histoire, plus leurs pensées et émotions se dévoilent à nous. La dynamique de groupe fait son petit effet sur le lecteur puisque l’on finit par s’attacher à eux assez instinctivement. La mythologie de l’univers imaginée par KAGAMI, Yamato YAMAMOTO et Daisuke FURUYA et est de plus en plus construit avec parcimonie et cohérence. Difficile de prévoir certains éléments malgré les quelques facilités scénaristique ici présentes.
Les dessins de YAMAMOTO sont puissants et fluides dans les scènes d’affrontement, mais aussi très doux dans les moments plus calmes. Les expressions des personnages, bons ou mauvais, sont toujours un plus au récit qui s’appuie beaucoup sur la dualité malicieuse du vampire et le sentimental de l’humain. Le design des armes et leurs mise en avant sont tranchantes et impressionnantes. Les décors ne sont pas non plus laissés à l’abandon puisqu’ils arrivent à mettre l’accent sur le côté post-apocalyptique et la désolation qui habitent les rues.
L’édition de Kana est toujours aussi bonne puisqu’elle prend le temps de présenter chaque personnage et d’inclure les différents mots de l’auteur pour offrir quelques compléments à la compréhension de l’histoire. Et puis, chaque tome s’ouvre avec un mini-poster en couleurs à l’image des protagonistes ce qui est franchement très appréciable.
En conclusion, les tomes 3, 4 et 5 de Seraph of the End redoublent d’efficacité tout en apportant son lot de questions à l’intrigue. Les personnages mêmes les plus mauvais arrivent à nous interloquer et charmer, dont le trait de YAMAMOTO y est pour quelque chose. On est ici en présence d’un shonen d’action réfléchi sur le long terme, donnant un univers cohérent et diablement séduisant.
Je suis content que tu ai aimée! C’est mon petit peché mignon ce manga ! Hâte de savoir ce que tu vas penser de la suite car l’histoire va te reserver bcp de surprises !
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