Critique manga #108 – Alice on Border Road tome 1 et 2

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La vie et sa routine monotone, les jours et les nuits qui se ressemblent, on peut tous se retrouver dans le personnage de Kina Sano. Mais le jour où elle se réveille projeter dans un monde dépeuplé et ou la nature a repris possession des villes, sa rencontre avec une certaine Alice va vite être du pain béni. Un groupe de personnes aussi différent que vous et moi, des esprits torturés, et de mystérieuses cartes donnent un savoureux mélange à ce « survival » qui se dévore.  

 

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LIRE UN EXTRAIT DU TOME 1

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Merci à Solène et Mélanie pour ce petit coup de coeur inatendu !


Haro ASÔ est un mangaka né à Osaka en 1980, vivant aujourd’hui à Tokyo. En 2004, il se retrouve publié dans les pages du magazine Shônen Sunday avec une histoire courte intitulée Yunge !. Par la suite, il devient l’assistant de Makoto RAIKU, auteur de Zatchbell, avant de se lancer dans Hyde & Closer (Juhou Kakiin !! Hyde & Closer) en 7 tomes. En 2010, débute l’aventure “Alice” aux éditions Shogakukan pour la série Alice in Borderland (Imawa no Kuni no Alice) terminée en 18 tomes. Depuis, il travaille sur le spin-off de celle-ci intitulé Alice on Border Road accompagné de Takayoshi KURODA aux dessins, comptant 8 tomes au Japon. En France, les deux titres sont disponibles aux Éditions Delcourt-Tonkam.

Le premier tome débute avec les pensées de la lycéenne Kina Sano subissant la vie plus qu’elle ne semble vouloir la vivre. Exaspérée face à cette routine sans âme, elle sera surprise de se réveiller dans un monde semblant avoir sombré dans une sorte de Japon abandonnée ou la race humaine semble ne plus exister. En explorant la jungle qui l’entoure, la jeune fille va rencontrer Alice Kojima, une autre lycéenne avec qui elle va se trouver des points communs jusqu’à très vite s’attacher l’une à l’autre. En discutant elles vont s’apercevoir qu’elles n’arrivent plus à se souvenir de la façon dont elles sont arrivées ici. Plus tard, elles tomberont sur d’autres “rescapés”, eux aussi démuni d’explications liées à leur présence. Un seul point commun les lie tous entre eux, ils sont tous munis d’une carte de jeu affichant soit la reine, le roi ou le valet. Ensemble il vont devoir découvrir ce que cache ce Japon sauvage, ce que veulent dire ces cartes, et pourquoi sont-ils là… 

En débutant ma lecture, je me suis demandée si j’allais comprendre le synopsis puisque je n’ai pas lu la série mère, Alice on Borderland. Mais à mon grand soulagement, il n’y a nullement besoin de connaître la série précédente, ce qui en fait un parfait point d’entrée pour cet univers qu’affectionne Haro ASÔ.

Si le synopsis laisse penser que le titre est uniquement un « survival », cela n’est pas tout à fait exact. Dans ce premier tome, l’histoire met l’accent sur la découverte de chacun des personnages au niveau de leur caractère. Si ils sont plutôt muets concernant leur travail et leur vie dans le monde “normal”, il est assez intéressant de voir ce que leurs décisions et paroles trahissent. Le groupe est constitué de sept hommes et quatre femmes, et tout autant de personnalités, si ce n’est plus pour certains. Décidant de rallier Tokyo, le groupe va très vite être confronter à ce Japon devenu très antipathique, et ou la végétation a repris ses droits. Le duo que forme Kina et Alice nous devient très vite attachant et semble être les personnages les plus seins d’esprit parmi tous le groupe. À côté, les deux autres femmes, des sœurs, sont aussi différentes l’une que l’autre. La première est arrogante, très forte mentalement et physiquement, alors que sa grande sœur est son total opposé, presque effacée. Les hommes ne sont pas non plus en reste, puisque nous avons dans le lot un mafieux, un leader né, un jeune homme à l’humeur trop joviale, et un homme trapu et maigrichon à qui personne ne confierait sa vie. 

 

Dans le tome 2, le mystère autour des cartes continue de s’épaissir, nous laissant dans l’ombre concernant leur utilité ou non. Tout ce que nous savons ici, est qu’elle est le seul lien qui fait en sorte que le groupe ne se tire pas dans les pattes…enfin, ça c’était avant ! Sans trop en dire, le rythme imposé dans le tome précédent se transforme ici entre un véritable survival psychologique qui va mettre certains des protagonistes à rude épreuve. En qui avoir confiance ? Nul ne le sait, et même si le bon fond d’Alice continue la seule part d’humanité encore dans ce monde, elle ne suffira probablement pas à maintenir la cohésion du groupe. Ayon, la sœur plus sauvage que son aînée, occupera une bonne partie du récit et se révélera être aussi redoutable qu’un puma des montagnes. Les caractères, vices et parts d’ombre de chacun, mais aussi les complexes d’infériorité, se dévoilent au fur et à mesure, et nous font nous dire que ce monde ne serait pas fait pour nous et que l’on est bien mieux chez soi. 

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Les dessins de Takayoshi KURODA servent très bien le récit, notamment les paysages post-apocalyptique de Dame Nature. Le souci du détail qu’à l’artiste concernant ce Japon dévasté donne du cachet à l’ensemble, nous laissant réellement sentir cette sensation d’abandon et d’inconnu que peut apporter une ville sans êtres humains. Le découpage est assez classique mais fonctionne puisque le style de KURODA arrive à séduire par ses décors collant bien au scénario de ASÔ. Le seul petit reproche que l’on pourrait faire ici, est le manque de profondeur aux expressions des personnages. Par contre, cette impression de “friser la folie” qu’ont certains est bien retranscrite, et on se laisse porter par le résultat. 

L’édition de Delcourt-Tonkam est soignée et ne présente aucune coquille. Avis aux lecteurs de Alice on Borderland, la traduction est à nouveau assurée par Ryôko SEKUHUCHI, qui fait du très bon travail sur ce spin-off. Le papier et l’impression est également de bonne qualité et nous permet d’apprécier la lecture comme elle se doit.

En conclusion, l’atmosphère qui se dégage du scénario de Haro ASÔ se marie très bien au style graphique de Takayaoshi KURODA, et nous donne ce sentiment d’oppression où rien ne semble présager un « happy end » pour Alice et Kina. Si pour le moment les allusions à l’oeuvre de Lewis Carol sont minimes, on ne peut qu’espérer en voir plus dans la suite.  Malgré le fait que le sang ne soit pas au rendez-vous dans ce titre dit de « survival », la mort l’est, et laisse présager que le pire reste à venir… Un coup de coeur donc pour ce titre mettant l’accent sur le psychologique, et où les rebondissements sont bien présents dans chaque tome !

 

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