Dracula inspire la peur depuis des siècles. Personnage fictif inspiré de Vlad l’Empaleur, il est devenu le Maître étalon du charisme dangereux de chaque vampire né dans les récits depuis. Mais avant d’être aussi méchant que tout le monde le croit, qui était Dracula ? Un enfant. Et c’est en se servant de la jeunesse du personnage que Loïc Clément et Clément Lefèvre prennent le temps d’écrire sur le harcèlement scolaire. Un fléau qui malheureusement existe encore en 2018 et qui fait des dégâts aussi physiques que psychologiques. Afin de sensibiliser les plus jeunes et les adultes, prenez le temps de lire cette bande dessinée et d’en parler autour de vous.
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Chaque jour Dracula est une bande dessinée écrite par Loïc Clément et mis en images par Clément Lefèvre. Avant de devenir scénariste, Loïc a exercé de nombreux métiers en rapport avec les livres (libraire, bibliothécaire, critique,etc). Shä & Salomé : Jours de pluie est sa première bande dessinée (parue en 2011). Sa deuxième bande dessinée, Le Temps des mitaines (Didier Jeunesse, 2014), a été dessinée par Anne Montel, et a été remarquée par la critique : elle a obtenu le prix D-Lire Canal BD et a concouru pour le Fauve jeunesse lors du Festival international de la bande dessinée d’Angoulême en 2015. Loïc Clément forme un tandem poétique avec Anne Montel, qu’il retrouve pour Les Jours sucrés (Dargaud) et la suite du Temps des mitaines. De son côté Clément Lefèvre a illustré plusieurs albums jeunesses comme La reine des Glaces (2008 chez Sed), Le Déserteur en 2009, Le pitou aux éditions Frimousses, et Thomas le Magicien en 2010. Chaque jour Dracula est le premier travail du duo, paru fin avril dans la collection jeunesse des éditions Delcourt.
Qui ne connaît pas Dracula, le célèbre vampire créé par Bram Stoker ? Mais avant d’être un être sanguinaire et terrifiant, Dracula a aussi été un enfant comme vous et moi. De ce fait il devait se rendre à l’école. Mais dans la classe de Madame Stoker, le petit Dracula déteint. Dents pointues, pupilles couleurs sang, silhouette longiligne, etc… eh bien cela agace ses petits camarades. Moqueries, humiliations cruelles et diverses, Dracula ne connaît pas la tranquillité. Son père, Vlad, ne sait pas ce que subit son enfant, qu’il élève seul depuis la mort de sa femme. Mais après un incident particulier, Dracula se renferme de plus en plus, jusqu’à ce qu’il finisse par craquer et tout avouer à son père.
À travers une narration fine et sensible, Loïc Clément expose le fléau qu’est le harcèlement scolaire. L’une des choses magnifiques de cet album est qu’il peut être lu aussi bien par un adulte que par un enfant, et même servir d’ouverture pour discuter de ce qu’est le harcèlement. Avec un personnage aussi montré du doigt et différent que celui de Dracula, le scénariste joue sur le ressenti de son lectorat en inversant les rôles. Le vampire cruel devient ici un enfant innocent ne comprenant pas ce qu’il subit. Cela détone au premier coup d’oeil mais de fil en aiguille, on ressent une belle humanité émanant du personnage et du récit en général. Les différences qui séparent le petit vampire de ses camarades humains sont flagrantes mais reflètent avec pertinence les préjugés que l’on peut avoir sur quelqu’un qui ne rentre pas dans le moule. Pour les harceleurs pas très futés, Dracula n’a rien de “normal” et doit donc endosser le rôle de “monstre” de foire. On le rejette, le maltraite et le traumatise.
Vlad est un personnage également très important au récit puisqu’il incarne non seulement le rôle de père mais aussi celui d’adulte. Quand il découvre le quotidien de son fils, il ne pourra s’empêcher de ressentir de la colère, du désespoir, et de l’injustice. Mais au-delà de tout ça, ce sont ses mots qui seront une véritable source d’inspiration. Ainsi, Vlad expliquera à son fils que ses différences sont sa force et lui montrera à travers un voyage particulier qu’il peut devenir qui il souhaite et que personne ne peut le juger. L’histoire se donne également le temps de faire des clins d’oeil aux divers récits vampiriques de la culture pop. Cette manière de faire permet d’inclure de l’humour qui fera sourire aussi bien les plus jeunes que les adultes.
Le dessin de Clément Lefèvre est d’une telle douceur que l’on en reste ébahi. On prend le temps de regarder très lentement les planches, afin de vraiment découvrir chaque trait de son dessinateur. Les couleurs sont somptueuses et donnent un résultat merveilleusement poétique. Les personnages sont expressifs et communiquent bien les émotions qui les habitent dans chaque case. Joie, tristesse, colère, rien n’est laissé au hasard par Lefèvre. La première page est d’ailleurs un très bel hommage au Dracula d’Hammer avec les affiches, ou encore la belle galerie de fin avec les portraits de vampires tels que Edward Cullen, Carmilla ou Lestat. C’est à la fois bien trouvé et amusant. L’album en lui-même est magnifiquement édité. La couverture est sublime et le tout est solide.
En conclusion, Chaque jour Dracula de Loïc Clément et Clément Lefèvre est à lire et partager. En prenant une figure comme celle de Dracula inspirant la peur de génération en génération, le lectorat jeunesse n’aura pas de mal à comprendre le sujet des différences et du harcèlement. L’adulte passera aussi un tendre moment de lecture fort en message de tolérance et d’acceptation de soi. Un bel ouvrage à mettre entre les mains de tout le monde mais aussi dans les bibliothèques municipales et les écoles.
Il faudra que je le lise à l’occasion. Je l’avais vu passé, mais je ne savais pas qu’il abordait ce délicat thème.
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J’aime beaucoup tes illustrations ^^
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