À force de tomber sur des récits avec des vampires, je dois avouer que je sèche quelque peu pour vous donner une présentation différente. Alors, je vais rester simple. Strike The Blood est arrivée en France via l’adaptation animée avant que le manga ne lui emboîte le pas. Au menu, une île artificielle créée par le gouvernement où les créatures vampiriques, magiques et autres cohabitent avec les humains. C’est à cet endroit que l’on fait la connaissance d’un jeune homme fort attachant dont sa véritable nature pourrait venir à présenter un réel danger. Une jeune fille est alors envoyée pour le surveiller. Une héroïne assez bad ass pour le coup, qui plaira à de nombreux lecteurs, oui oui. Et puis mince ! Si vous aimez les personnages attachants, l’action, l’humour, et le surnaturel vous aimerez cette série en 10 tomes !
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Merci à Stéphanie et Anne-Catherine pour cette découverte du catalogue bien fourni de KANA
Strike The Blood est un manga écrit par Gakuto MIKUMO, auteur de light novel comme Assura Cryin’, originaire de la préfecture de Oita au Japon. En 1998, MIKUMO remporte la médaille d’argent Dengeki Novel Prize avec son premier roman, Called Gehenna. Il a également remporté le Japon SF Rookie of the Year en 1999 avec MGH, et un prix spécial lors des Sneaker Awards pour Earth Reverse l’année suivante. En France, il est connu pour les mangas Rumble Fish (3 tomes – 2006), The Mystic Archives of Dantalian (2 tomes – 2013), et Strike The Blood terminé en 10 tomes aux éditions KANA, collection Dark Kana. Cette dernière série a bénéficié d’une adaptation en série animée (+ 2 OAV) diffusée entre 2013 et 2016 en simulcast sur J-One et toujours disponible au catalogue d’ADN. Pour la version manga l’auteur est accompagné du dessinateur TATE, basé sur le charadesign de MANYAKO (artiste de la version light novel).
L’histoire prend place sur une île artificielle créée pour recueillir humains et créatures surnaturelles afin de tester la cohabitation entre les différentes espèces. Là-bas vit Kojo Akatsuki, un lycéen aussi lambda qu’un autre. Pourtant, le jeune homme cache un sombre secret qu’il ne peut expliquer à ce jour. Après une rencontre fortuite, il est devenu le quatrième Primogéniateur, c’est-à-dire un des vampires les plus puissants qui existent. N’ayant encore jamais goûté au sang humain, le garçon tente de vivre normalement malgré les questions qui le taraude sur cette facette qu’il cache à son entourage. Un jour il rencontre Yukina Himeragi, une adolescente habillée en lycéenne envoyée sur l’île par une organisation obscure destinée à surveiller les créatures dangereuses. Kojo en fait partie, et voilà que la jeune fille se retrouve confiée le soin de le garder à l’oeil et de l’éliminer si son instant primal se réveille…
Attention aux possibles spoilers ci-dessus !
De ce scénario classique à maintes fois exploiter le lecteur pourrait s’attendre à une énième série mêlant bestiaire vampirique et lycanthrope. Pourtant cela serait tendre à la facilité de jugement et ne pas laisser sa chance à ce titre qui un bon potentiel. De là à savoir ce que valent les 10 tomes, je ne saurais vous le dire pour le moment. Mais ne mettons pas la charrue avant les bœufs et parlons des deux premiers tomes, si vous le voulez bien. Le tome 1 nous présente bien le personnage principal de Kojo et les quelques amis qui l’entourent. Ni populaire ni impopulaire, le jeune homme se soucie pour l’instant de réussir ses examens. Plus on en apprend sur lui, plus nous avons du mal à nous dire que ce jeune homme au sourire joviale est la plus dangereuse bête aux longues canines… Le lecteur se prendra assez vite d’affection pour lui. Yukina est l’un de ses héros au féminin que j’apprécie de voir dans un récit. Forte, déterminée, drôle et pourvue d’une intelligence non négligeable. Ayant grandi dans un temple depuis son plus jeune âge, on constate très vite que la jeune fille ne connaît pas forcément ce qui fait les codes de la société, mais qu’elle ne demande qu’à être instruite. Le lien que les deux vont tisser est vraiment mignon. L’ombre de la romance n’est pas loin, on le sent bien, mais on se demande comment ils vont pouvoir s’en sortir si jamais Kojo se révèle être une véritable menace… Oui, en 10 tomes beaucoup de choses peuvent se passer.
À cet effet, l’action joue bien son rôle et ne donne pas un effet trop précipité. Armée d’une arme redoutable destinée à éliminer le Primogéniteur, il est plus qu’agréable de voir Yukina la manier et tenir tête aux autres créatures. En effet, ce n’est pas parce que Kojo semble aussi doux qu’un agneau que le reste des monstres le sont aussi. C’est là qu’entre en scène un duo bien particulier, qui comme le reste des vampires, présente un “familier”, autrement dit une créature à l’origine de l’essence même de leur pouvoir. Si cela semble compliqué au premier abord, l’auteur donne les informations petit à petit pour ne pas perdre le lecteur. De plus, après chaque chapitre une brève explication de notions comme “familier”, “Primogéniteur”, etc vient nous guider. La mythologie vampirique est calquée à sa façon sur le récit, et même si ces êtres de la nuit peuvent se mouvoir au grand jour, ils éprouvent quelques difficultés par moments à pleinement agir normalement (chaleur intense, fatigue,…).
Le tome 2 commence en plein combat, et franchement ça déménage comme diraient les vieux de la veille ! On assistera même à la démonstration des pouvoirs de Kojo, dont la frontière entre le démon qui l’habite et son cœur (plutôt) innocent semble trouble… Par ailleurs, d’autres explications concernant les interrogations que l’on pouvait avoir durant la lecture du tome 1 nous sont données ce qui a pour effet de rendre le scénario plus profond. Le passé de Yukina est quelque peu évoquée, et on est encore plus enclin à adhérer à sa personnalité. Non, vraiment les personnages sont plus qu’attachants, malgré le fait que l’on sent bien que tout peut partir en vrille à n’importe quel instant. De ce point-là, l’auteur arrive à tenir son récit sur les rails. Les proches de Kojo, souvent en retrait, seront un peu plus présents dans ce second tome, et plus particulièrement Asagi, amie de longue date du garçon et qui visiblement en pince pour lui. L’île en elle-même devient un point central du manga puisqu’elle semble cacher des mystères qui pourraient vite jouer contre l’envie de paix entre les espèces…
Le dessin de TATE est très agréable. Le trait est simple mais efficace. Le charadesign de MANYAKO est maîtrisé et offre des personnages très facilement reconnaissables. Le bestiaire tantôt mystique tantôt sombre est extrêmement riche et bien exécuté. Les scènes de combat sont dynamiques et sanglantes quand il le faut sans jamais faire dans la violence gratuite. Les décors sont assez sobres quand l’auteur souhaite miser sur l’action, et plus développés quand ils doivent jouer un rôle plus conséquent. Le rendu est donc visuellement plus lisible et cohérent. L’édition de KANA s’ouvre sur une page couleur, classique dans son aspect mais très bon. La traduction de Julien Delespaul est moderne et lisible, mais ce n’est pas étonnant quand on sait qu’il s’occupe déjà de retranscrire les séries DevilsLine [mon avis sur le tome 1 et 2] et Tenjin [mes avis].
En conclusion, Strike The Blood est un titre quelque peu passé inaperçu lors de sa sortie mais qui a le mérite de présenter un scénario efficace malgré son classicisme. Les amateurs de shonen sombre pourvu d’humour et de personnages plaisants apprécieront la lecture. Nul doute que des surprises viendront rythmer le quotidien de nos héros.
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