Critique manga #131 – Tokyo Boy Meets Country

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« Les jolies colonies de vacances, merci maman, merci papa ! » Ce n’est certainement pas cette chanson de Pierre Perret que chante notre citadin Chiaki. Oh que non ! Envoyé à la campagne par son grand-père pour qu’il apprenne la valeur du travail, ce jeune héritier va notamment se voir confier des tâches des plus salissantes. L’air frais, l’odeur des vaches, la terre sous les ongles,… une nouvelle vie s’offre à lui et il pourra compter sur un fermier des plus ténébreux pour l’aider. Une one-shot plaisant à lire aussi bien dans un pré que dans le bus.

 

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Yuri TAKAYOSHI est une mangaka évoluant dans le registre Boy’s Love depuis près de 10 ans maintenant. On peut citer 108 Complex, Imma no Buka no Ayashikata, ou encore Takane no Otoko wa Hito no Mono. Malgré pas mal de titres, l’auteure était restée jusqu’à maintenant inédite en France. C’est finalement en mai dernier qu’elle a rejoint le catalogue manga VF des éditions Taifu Comics avec Tokyo Boy Meets Country. Un titre prépublié dans les pages de Comic Fleur de Media Factory en 2016.

Chiaki est un jeune homme dont les moyens financiers sont assez larges (pour ne pas lire sans limite) puisque son grand-père est le PDG d’une grande société à Tokyo. Ayant intégré il y a peu la société, il ne cesse de se montrer quelque peut hautain avec les autres, refusant de se plier aux taches “insignifiantes” à ses yeux comme aller acheter du thé pour les réunions. Trouvant que son petit-fils ne possède pas le sens du travail de groupe pour un jour reprendre l’entreprise, son grand-père décide de l’envoyer traiter d’un “grand projet” dans la sous-préfecture de Tokachi de l’île d’Hokaido. Mais ce que le jeune héritier ne sait pas c’est que bientôt ses chaussures cirées vont se retrouver enfoncé dans la bouse de vache… Eh oui, le voilà dans la campagne avec zéro argent pour payer son billet de retour (en avance) et devant travailler la terre avec un jeune agriculteur, Sôichirô

Avant de vous donner mon avis, évoquons rapidement le “problème” de ce one-shot : le fait que justement ce ne soit qu’un seul et unique tome ! Oui, comme pour d’autres titres avant Tokyo Boy Meets Country, d’autres histoires m’ont laissé un arrière-goût en bouche. Pas le genre d’arrière-goût acide et peu ragoutant, non. Mais celui qui semble manquer de sel et qui aurait mérité de se voir offrir un tome de plus, au minimum. De tête je peux vous citer The First Love Melt In Ultramine, Let’s Be A Family, Your Dream, Brother Auto Spot.  Comme pour ces récits, Tokyo Boy Meets Country est une histoire qui se suffit en elle-même mais qui pêche un peu au niveau du background des personnages. Notamment celui de Sôichirô qui gardera une part de mystère tout le long. De plus, j’aurais adoré continuer un bout de chemin avec ce duo en pleine campagne. Du coup, leur relation paraît assez rapide, alors que des semaines s’écoulent dans le manga, même si le lecteur n’a pas cette sensation due au fait que ce soit un one-shot.

Parlons maintenant des qualités de ce titre qui n’en manque pas. Il y a tout d’abord ce face à face entre le citadin moderne et le campagnard agriculteur qui apporte une idée rafraîchissante. Ensuite, on peut évoquer le fait que si au départ Chiaki ne pense qu’à rentrer à Tokyo le plus rapidement possible, il va assez vite se laisser charmer par les bonnes choses qu’apporte le milieu de la campagne. Pour bien apprendre sa leçon, il devra se mettre au travail et il est fort agréable de le voir se dédier aux tâches qu’on lui confie petit à petit. Fini les petits déjeuners faits de viennoiseries, les restaurants à la mode, les vêtements de luxe. À la place le réveil sonne avant que le soleil se lève, les cloques aux mains, les petits incidents liés à la nature… etc. C’est vraiment deux modes de vie qui s’affronte et comme souvent celui que l’on pense le plus pénible apporte de belles surprises. Le personnage de Sôichirô restera quelque peu trouble dans l’esprit du lecteur puisque peu d’informations le concernant nous sont données. En tout cas, ce que l’on sait de lui donne vraiment envie d’en savoir plus… et je ne vous dirais pas plus, mais sachez que certains éléments apportent des réflexions d’actualités. Malgré ce petit manque que l’on ressent ici et là, le duo devient vite très attachant de par leur différences qui créera une dynamique efficace et enjouée. Chacun apportera quelque chose à la personnalité de l’autre, et c’est agréable à voir.

 

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Visuellement le titre est séduisant du début à la fin. Le trait de TAKAYOSHI est fin et délicat mais possède une belle force. Les visages sont très expressifs, et les éléments de décor urbain ou campagnard sont assez présents et travaillés. Le découpage est classique mais jongle bien entre le côté paisible de la campagne et la sensation “futile” qui accompagne parfois les grandes villes. L’édition de Taifu Comics est comme toujours de qualité. Le soin apporté sur le logo du titre, la tranche et la traduction d’Isabelle Eloy est à souligner.

En conclusion, l’arrivée de Yuri TAKAYOSHI sur le marché du manga en France commence bien, puisque Tokyo Boy Meets Country est un one-shot apportant une belle originalité entre la confrontation de deux mondes, celui de la ville et de la campagne. Les propos abordés notamment sur ces deux façons de vivre, et sur la vision de l’homosexualité dans la campagne fait réfléchir. Un duo pour qui on se prend d’affection et qu’on aurait voulu suivre entre un ou deux tomes de plus. 

15 sur 20

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