Critique manga #150 – Dark Grimoire tome 1 et 2

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La magie est un élément très prolifique dans l’univers livresque. Dark Grimoire ne fait pas exception puisque le récit s’installe dans la lignée d’un Harry Potter (pour faire général) en plus sombre. Deux garçons, une tragédie, une solution aux répercussions imprévisibles. Un tome basique qui dévoile  un nouveau rythme en fin de tome, avant de grimper en puissance dès le second tome. Une série terminée en 4 tomes qui est bien parti pour nous divertir.
 
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Lire un extrait du chapitre 1 en cliquant ici

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Haru SAKURANA est une mangaka du Japon, ayant débuté sa carrière avec un one-shot Yaoi inédit Sensei no Koi Nikki en 2010. elle continue dans le même registre avec Piano Sanshi (2011), et Idol Ryou no Yokujou Rule (2015). Entre ces deux one-shots elle se lance dans l’adaptation manga du light novel Dress na Boku ga Yangotonaki Katagata no Kateikyoushi-sama na Kuden en tant qu’artiste, sur un scénario de Mizuki NOMURA. En 2016, paraît Dark Grimore (Grimoire no Niwa en VO) chez Kodansha en 4 tomes avec une prépublication dans les pages du Magazine Edge. Le titre est à découvrir chez Kana dans sa collection Dark Kana.

Le récit débute dans une école de magie dont la pratique n’est toléré qu’après obtention du diplôme. Dans ce monde, la magie est une source d’énergie faisant fonctionner le monde grâce à l’utilisation de minerais. Néanmoins, la magie possède ses limites, puisque la “magie interdite” ne peut être pratiquée  sous peine d’emprisonnement à vie ou, encore pire la peine de mort. C’est dans ce contexte que nus faisons la connaissance de Atli Gold, étudiant, qui un jour va découvrir un étrange grimoire dans sa chambre. Effrayé par le pouvoir qu’il peut contenir il tente par tous les moyens de le détruire, en vain. Lors d’un examen en plein air il se retrouve à faire équipe avec Léon Hardschoenburg, élève rivale, mortellement blessé par une créature inconnue. Désespéré, Atli va utiliser le grimoire pour ressusciter Léon sans se douter des conséquences désastreuses que la mort apporte quand on la défi…

Lors de ma lecture ce qui m’a le plus marqué, est le fait que ce duo de rivaux pour des raisons obscures finit par former une réelle connivence. Je n’ai pu m’empêcher d’y voir une sorte de “what if ?” qui verrait Harry Potter faire équipe avec Draco Malefoy. La dynamique est intéressante, laissant souvent place à des scènes comiques pour apporter un peu de lumière dans ce récit sombre. Oui, si au départ la magie est présentée comme un outil pour le bien, on se rend vite compte que l’on ne peut pas en faire n’importe quoi. Le mystère autour de l’origine du grimoire reste entier dans le tome 1 de cette série qui en compte quatre au total. L’univers installé par la mangaka est très riche en informations sans que des explications ne suivent. Par exemple,  si on sait que le monde fonctionne grâce à la magie et que l’être humain ne peut survivre sans, nous n’en connaissons pas les raisons.

Forcé à cacher ce secret, Atli et Léon vont devoir se serrer les coudes et faire à de multiples occasions dans le “poker face” pour ne pas se faire attraper. Mais Léon n’étant pas le plus habile des menteurs, la tâche va s’avérer difficile. Comme dit plus haut, les deux garçons sont présentés comme des rivaux, qui finalement par un concours de circonstances se retrouvent à devoir partager quelque chose de lourd. Au fil des chapitres nous en apprenons plus sur l’origine de la rancœur de Léon envers son camarade. Le personnage en devient plus profond et touchant, ce qui le met en miroir à Atli qui sous son air banal cache des stigmates liés à sa famille. Sa culpabilité face à la situation de Léon est réelle, et apporte un plus-value au scénario. Les adultes dans ce premier tome ne sont pas très présents, mais dès les dernières pages on comprend que certains vont tenir une place plus centrale dans la suite.

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Et c’est justement ce qui se passe, puisque le tome 2 introduit La Police de la Sorcellerie dont le charisme fait froid dans le droit. En particulier l’adjudant Indigo dont le sourire carnassier et le regard de renard ne présage rien de bon. Ayant des preuves relatives à l’utilisation de magie interdite durant ledit examen, ce dernier ne lâchera rien avant de mettre la main sur les coupables. Et on peut dire que l’étau se resserre très vite autour de nos deux étudiants. Heureusement, ils peuvent compter sur l’aide du professeur Keith qui a découvert le secret. Mais est-il aussi innocent qu’il n’y paraît ? Récupérer le grimoire et le mettre en lieu sur est-il ce qu’il souhaite faire ? Le tome 2 possède un rythme différent du premier. S’il était bien présent dès le départ, il était parfois entrecoupé de scènes plus lambda propre à la vie dans l’école de magie. Toutefois elles n’étaient pas dénuées d’intérêt mais rendaient le tout un peu trop convenu. Dans cette suite, nous assistons à une course effrénée autour du grimoire dont la magie semble s’éparpiller dans l’école, provoquant des accidents surnaturels inexpliqués. La stratégie trouve aussi sa place dans le récit, ce qui offre du bon suspens. En fait, si le récit fonctionne malgré le manque de précision concernant la nature de la magie dans ce monde, c’est simplement parce que Haru SAKURANA a pris le temps de construire une véritable entente entre Léon et Atli. Au fur et à mesure, on s’attache à eux autant qu’eux s’attache l’un à l’autre. L’accent est aussi mis sur le passé de chacun grâce à des flashbacks entre autres. Et puis, quand on découvre ce qui se passe avec le Léon revenus d’entre les morts, on se demande si à la fin Atli pourra trouver une solution pour ne pas le perdre.

Visuellement, la mangaka signe des planches propres et énergiques. Le trait de Haru SAKURANA est fin et délicat par moments, sachant faire dans la vivacité lors des passages d’action. Le design des personnages pourrait déranger les moins familiers avec le côté androgyne d’Atli et Léon, mais qui pour ma part ne m’as pas du tout dérangé. Après tout nous n’avons pas tous des abdos en béton et des muscles d’acier à l’adolescence. Les décors sont détaillés et soignés, donnant souvent place à des mises en pages douces et presque lyriques. L’édition de Kana est classique, la traduction de Miyako Slocombe (The Grim Reaper and and Argent Cavalier, Atom – The Beggining, No Guns Life, Le Pavillon des Hommes) est bonne. J’aime beaucoup le travail autour du visuel de la police du titre. Ah, et si vous enlevez la jaquette, vous verrez que le tome est au et à l’identique du grimoire dans le récit.

En conclusion, Dark Grimoire est un récit qui ravira les fans de magie qui auraient peut-être rêvé de voir un Potter & un Malefoy faire équipe. La dynamique et la sensibilité de leur relation nourrissent le récit dont le background manque tout de même d’approfondissement. Mais au final on s’attache tellement à la relation entre les deux, que ce défaut n’est pas plus dérangeant que cela. Une lecture où la magie, l’humour et le suspens s’assemblent, pour finalement montrer ses atouts dans le tome 2.

15 sur 20

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