Critique manga #163 – Diver T1, Alice on Border Road T3, Tanya the Evil T2, Gantz:G T1 et 2

titre manga (1).png
Après avoir parlé de romance dans « L’été Delcourt-Tonkam » qui présentait les nouveaux shojo de l’éditeur, avec une découverte coup de cœur sur l’un des titres chroniqués. Pour cette nouvelle chronique spéciale autour des titres de l’éditeur, on se penche sur le côté seinen, où la maturité, violence et action sont de mise. De la récente nouveauté Diver au survival psychologique de Alice on Border Road, en passant par le récit de guerre de haute voltige Tanya the Evil, et le spin-off en trois de tome Gantz : G.

 

delton

Découvrir mes avis sur les tomes 1 de This Teacher is Mine!, et My Teacher,My Love, le tome 2 de Love Under Arrest, le one-shot Our Summer Love, et la duologie No Control


Manga - DiverDisponible aux éditions Delcourt-Tonkam au prix de 7.99 € ou sur Amazon||  LIRE UN EXTRAIT ICI

Diver (DIVER – Sotai Sennyuu Han) est un seinen manga en deux tomes terminés au Japon, écrit et illustré par Shuntaro OHSAWA, ayant connu son premier succès avec Gota (2008) en 10 tomes au Japon. Le premier tome de Diver pose les bases d’une histoire située dans la réalité puisqu’elle dévoile la création d’une brigade d’agent infiltrés, dit les Divers, entraînés à lutter contre les nouvelles criminalités du pays. C’est ainsi que l’on va découvrir l’agent Hyogo Kurosawa, décrit comme le plus pourri des infiltrés mais le meilleur Diver existant. Ce dernier sera en charge de faire tomber les têtes de la Team A, un gang d’escrocs avec à son bord des hommes intelligents et sans vergognes arnaquant les personnes âgées via virement bancaire. L’ambiance dans ce récit calque sur celle d’un thriller policer où l’on combat le mal par le mal. C’est clairement ce qui fait le charme de Diver, avec un personnage hautement qualifié pour le job. Il est manipulateur, calculateur et souvent imprévisible. Une sensation malicieuse se dégage de lui qui nous captive en quelque sorte. L’intrigue est écrite avec soin et l’action reste présente du début à la fin, donnant un bon rythme à l’histoire.

DIVER-SOTAI SENNYUHAN © 2014 by Shuntaroz Ohsawa/SHUEISHA Inc.

À présent, reste à savoir comment Shuntaro OSHAWA s’en sort avec un tel background pour un récit en deux tomes seulement ! Visuellement le mangaka fait du bon travail, avec un trait marqué et un charadesign soigné, réaliste. avec une sensation « rétro ». L’accent est porté sur les expressions machiavéliques de certains personnages, dont notre héros, ce qui amplifie le côté malicieux qui découle du titre. En conclusion, un premier tome efficace qui présente une bonne base de récit qui ravira les amateurs du genre, rythmé par un dessin propre et efficace.

15 sur 20

 

Manga - Manhwa - Alice on border road Vol.3Disponible aux éditions Delcourt-Tonkam au prix de 7.99 € ou sur Amazon, également en version numérique sur izneo || LIRE MON AVIS SUR LES TOMES 1 ET 2 || LIRE UN EXTRAIT DU TOME 1

Alice on Border Road est le manga spin-off de Alice in Borderland, écrit par Haro ASÔ et dessiné par Takayoshi KURODA, également disponible aux éditions Delcourt-Tonkam en 18 tomes. Après avoir bien implanté l’intrigue dans les deux tomes précédents [mon avis ici] ce seinen continue de suivre un groupe d’inconnus forcé à collaborer ensemble afin de se sortir de ce Japon mystérieusement devenu hostile à l’homme. Leur seul point de repère est la carte à jouer qu’il possède tous pour une raison inconnue. Lors de ma découverte de ce titre j’avais été happé par le côté manipulateur des personnages, même les plus innocents, mais surtout par la force de caractère d’Alice, lycéenne qui ne se laisse par forcement mener par le bout du nez. Son amitié, même si très précoce, avec Kina, est assez convaincante sur papier pour peser sur la balance concernant le choix de ne pas suivre le groupe de « survivants » en direction de Tokyo. Dans ce troisième tome, sur les huit que compte la série, les mangakas misent sur la dualité qui s’est créée entre certains membres du groupe pour transformer la lecture en un thriller psychologique où chacun à un rôle inattendu et complexe à jouer.

Imawa no Michi no Alice © 2015 Haro ASÔ, Takayoshi KURODA/SHOGAKUKAN

Les rebondissements sont façonnés de manière à donner un rythme de lecture où la tension nous happe pour ne jamais nous relâcher. De brefs retours en arrière sur le passé des personnages permet de mettre en lumière la psyché, par exemple, d’Alice, des sœurs Kim, etc. Par son trait quasi parfait, KURODA offre des planches de décors époustouflants au récit ce qui permet une immersion immédiate dans l’intrigue. Le design des personnages et bon, mais on regrette toute de même cette sensation « figée » durant certaines scènes. En conclusion, Alice on Border Road reste une petite valeur sûre, dont il n’est pas nécessaire d’avoir lu la série principale pour comprendre l’intrigue. Le duo de mangaka offre un jeu du « chat et de la souris » avec une psychologie assassine et rude que le lecteur appréciera de suivre jusqu’à la fin. 

 

Couverture Tanya the evil tome 2Disponible aux éditions Delcourt-Tonakm au prix de 7.99€ ou sur Amazon|| LIRE MON AVIS SUR LES TOMES 1 || LIRE UN EXTRAIT DU TOME 1 ICI

À l’origine Tanya the Evil est un light novel sous le titre japonais de Youjo Senki de neuf tomes au Japon, et cela ne semble pas prêt de s’arrêter face à la demande des lecteurs. En effet, la saga bénéfice d’une adaptation en série animée disponible sur la plateforme de streaming légal Crunchyroll depuis le début de l’année. Mais ce qui nous intéresse ici son adaptation manga, toujours écrit par Carlo ZEN avec Chika TOJO au dessin, reprenant le charadesign de Shinobu SHINOTSUKI, toujours en cours avec neuf tomes également. Rapidement le pitch de départ est celui d’un homme d’affaires arrogant qui après avoir provoqué la déchéance sociale d’un de ses employés en le renvoyant, se fait poignarder et au lieu d’être accueilli au paradis, il se voit réincarner par Dieu lui-même dans le corps d’une pré-adolescente en pleine guerre de 14-18. Sous son nouveau nom, Tanya , il  tente de gravir les échelons afin de préserver sa vie au sein de la Division Spéciale de l’Empire. Mais comme on dit le Karma et les désirs personnels ne font pas nécessairement bon ménage… Au début de ce deuxième tome, Tanya va démontrer qu’elle est digne du surnom qu’on lui donne, à savoir le « Diable du Rhin ». L’ascension du personnage est écrite de manière logique et crédible, mais non sans mal puisqu’elle devra prouver qu’elle mérite d’être ici et pas ailleurs. Le thème de la guerre est écrit avec réalisme sans jamais faire dans la violence gratuite.

Youjou Senki © 2016 Carlo ZEN, Chika TOJO / KADOKAWA

Véritable parallèle à l’Allemagne de cette époque, on sent très vite l’ambiance poussiéreuse qui s’en dégage. La majeure partie des scènes se déroule en plein vol, puisque comme expliqué précédemment, les personnages possèdent des talents liés à la magie leur permettant de voler sans jamais avoir besoin d’avion de guerre. C’est d’ailleurs l’un des atouts de séduction du titre, puisque cette diversification permet de vraiment sentir l’adrénaline durant ces séquences. Les discussions entre chaque protagoniste, de haut rang ou non, permettent de vraiment s’imprégner de toute la dimension (presque) politique et cynique du titre. Le dessin de Chika TOJO est toujours aussi excellent, avec des cases où la précision des détails est réellement saisissante. Le charadesign est le point d’orgue de ce récit avec un trait délicat et fort. En conclusion, si vous avez aimé les deux premiers tomes de Tanya the Evil, il n’y a aucune raison pour que vous n’appréciez pas ce second tome. Et si vous n’avez pas aucun franchi le pas, il n’est pas trop tard pour découvrir ce titre. L’histoire avance gentiment mais de manière efficace, avec des indices sur ce que Carlo ZEN réserve à son lectorat.

15 sur 20

 

Résultat de recherche d'images pour "gantz g manga"Disponible aux éditions Delcourt-Tonkam pour 9.35€ || LIRE UN EXTRAIT DU TOME 1

Au commencement, il y avait Gantz de Hiroyao OKU, mangaka s’étant fait connaître  dès 1989 dans le magazine Young Jump. En l’an 2000, le mangaka lance la publication de Gantz, qui a su se forger une réputation d’acier. Depuis, il a continué de montrer son talent avec le titre Last Hero Inuyashiki terminé il y a peu en France. Fort de son succès, Gantz s’est décliné en série télé d’animation de 24 épisodes, 4 films [critique du film animé Gantz : O ici], 2 romans, et un jeu vidéo. Autant dire que l’arrivée de Gantz G n’est pas une surprise. Ici, le créateur s’est fait accompagner du dessinateur Keita IIZUKA, ayant débuté sa carrière en 2014 avec Blue Gralia, inédit en France. Dans ce spin-off, il n’y a nul besoin de lire la série mère, même si je vous recommande de le faire. En effet, ici l’histoire suit une classe d’adolescents victimes d’un accident de bus lors d’une sortie. Avant cela, les premières pages nous permettent de repérer les personnages qui seront le plus mis en avant durant le récit qui ne comptera que trois tomes au total. Ceux qui sont morts vont alors se réveiller dans une étrange pièce avec une sphère noire au centre, dont les deux garçons préalablement présents appellent Gantz. Les jeunes gens vont se voir confier une mission par la sphère qui consiste à éliminer les visiteurs extraterrestre présents dans un zoo. Dans ces deux premiers tomes, on retrouve bien l’ambiance de ce qui fait le charme de la série. C’est violent et stratège tout en respectant les codes de la saga de base qui elle-même s’inspirait du jeu vidéo d’action où les têtes explosent sous les tirs des armes spéciales.

GANTZ:G © 2015 Hiroya OKU, Keita IIZUKA/SHUEISHA

L’action est très présente, et on retrouve de léger clin d’oeil dans la psychologie de certains rappelant les personnages de Gantz. Toutefois, comme dit plus haut, si vous n’avez jamais lu la série, et que vous êtes curieux de découvrir de quoi il retrouve, cette petite trilogie indépendante devrait amplement suffire à vous donner une idée. Le dessin de Keita IIZUKA est bon et se calque très bien le charadesign de OKU. On notera tout de même le manque de décors la plus part du temps, qui auraient mérité d’être un peu plus travaillés. Les pleines planches et le découpage portent bien le trait de IIZUKA. L’édition de Delcourt-Tonkam est propre et soignée, et on n’en demande pas mieux. Petit point en plus pour les couvertures dans le même thème graphique que la réédition “Perfect” de Gantz [mon avis sur le tome 1]. En conclusion, Gantz G est un spin-off en trois tomes complémentaires à la série centrale, qui plaira aux connaisseurs et pourra servir de tremplin pour ceux qui souhaiteraient se lancer dans la découverte de cet univers riche en surprises.

Copie de lire en bulles

 

 

12 réflexions sur “Critique manga #163 – Diver T1, Alice on Border Road T3, Tanya the Evil T2, Gantz:G T1 et 2

  1. Parmi toute ta sélection, j’ai lu et je suis tout à fait d’accord avec tes avis sur Diver et Tanya the Evil. Il est vrai que le fait que Diver soit en deux tomes peut être étrange mais au vu des très bonnes qualités de ce premier volume il est tout à fait possible d’avoir une conclusion surprenante et convaincante.
    Je n’ai pas testé Alice on Border Road et Gantz:G mais je vais sûrement me laisser tenter ^^

    J’aime

  2. Figure toi que j’ai lu Diver tout à l’heure et je l’ai trouvé vraiment ennuyeux. Le travail sur les expressions des personnages est plutôt réussi mais j’ai trouvé le fond peu crédible et les criminels en carton. J’en attendais beaucoup et au final je suis restée sur ma faim. Pas convaincue le moins du monde ! Surtout qu’après j’ai lu Origin et pareil quel calvaire xD J’ai pas eu de bol dans ma sélection du jour x.x
    Heureusement j’ai enchainé avec un Teen Titan, le petit génie, ça a rattrapé le reste ->

    J’aime

    • Eh ben… t’as pas eu de bol ! Je pense que pour Diver t’en attendais beaucoup, alors que moi pas du tout ^^. Après en deux tomes je verrais bien…. Aarf, Origin j’ai lu le début et pas du tout accroché… outre le dessin je n’ai pas du tout été emballée, au contraire.

      J’aime

      • Moi même le dessin ne me parlait pas plus que ça c’est pas mon style du tout. Au final c’était plat, un propos pas original et un perso principal pas intéressant. Bien vite les nouvelles sorties pour me faire oublier ça 😂 Ouais comme tu dis j’ai pas eu de bol mais bon ça arrive hein :p

        Aimé par 1 personne

      • Dans le genre Il y a fools paradise chez Kana dont le 1 sort en septembre. Mais je te dirais quand j’aurais reçu. Ou alors contamination, le tome 1 sort ce mois et c’est en 3 tomes. Mais la encore j’attends de l’avoir entre le moins.

        Aimé par 1 personne

      • J’attends aussi tes chroniques maintenant avant de me lancer sur de nouvelles séries 🙂 Et l’avis de mon libraire. En juillet j’avais un peu tout acheté au feeling, j’admets x)

        J’aime

Laisser un commentaire