Il y a parfois des choses que l’on ne contrôle pas. Et ce n’est pas Thibault, le personnage de Bouts d’ficelles qui viendra dire le contraire. Alors qu’il ne voulait que rentrer chez lui, il se retrouve ballotté contre son gré dans une nuit périlleuse et pleine de rebondissements aussi fous les uns que les autres. Olivier Pont imagine un héros simple comme vous et moi, une nuit où le karma joue son rôle. Alors, en cette rentrée 2018, soyez aussi le témoin d’un destin imprévu mais bienveillant.
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Merci à Anne-Catherine de Dargaud Suisse pour cette lecture détonnante
Olivier Pont est un dessinateur et scénariste français qui, en 1991, remporte le concours BD Fnac. Il co-signera les trois tomes de Cap’taine Kucek avec Georges Abolin aux éditions Vents d’ouest entre 1993 et 1996. Chez le même éditeur suivent les albums La Honte (1997-2003) avec Jim, et Arthur et les pirates (1994). À partir de 2004, Georges et lui se retrouvent sur Où le regard ne porte pas (Dargaud), et Totale maîtrise. Après plusieurs projets télés, radiophoniques, et au théâtre, Oliver Pont revient à la bande dessinée avec le recueil DesSeins (avec Laurence Croix) chez Dargaud, et à présent avec le récit complet Bouts d’ficelles.
L’histoire est celle d’un jeune homme banal du nom de Thibault. Dans le métro, son regard se perd sur le visage d’une jeune femme qui lui plaît à l’en faire rougir. Quand cette dernière descend à sa station, il prend la décision de la suivre à la dernière minute. Mais au milieu de la cohue il entre en collision avec une autre jeune femme et ses sacs de courses. Il se propose de l’aider, Judith accepte, et les voilà en route vers l’appartement d’une vieille dame les bras chargés de sacs contenant de litière pour chat. En voulant simplement aider de bon cœur une personne, Thibault se retrouve embarqué pour une folle nuit où les évènements en “bouts d’ficelles” viendront donner naissance à une nouvelle perception de la vie pour Thibault.

©Dargaud 2018
À la fin de l’album, Olivier Pont nous explique comment il a procédé pour écrire et dessiner sa bande dessinée. Il a commencé par de simples dessins dans des cases, en laissant l’histoire se dérouler de son propre chef sans jamais faire appel à plan de travail initial. De ce fait, Bout d’ficelles forme un récit où la logique des choses viennent former une note souriante et amusante, avec comme pilier le personnage de Thibault. Cet homme est le genre de protagonistes qui, sincèrement, inspire la sympathie. On s’attache à lui immédiatement tout en sachant qu’après les 128 pages du récit on ne le reverra plus. Il est serviable et sans mauvaise intention, et malgré sa bonté d’âme il va être mêlé à des situations atypiques mais pleines de réalisme. Plus on avance dans la lecture, plus on se demande comment Olivier Pont va réussir à finir son histoire. En tournant la dernière page, nous sommes forcés de constater que oui, l’auteur arrive à satisfaire son lectorat, et propose du coup une petite leçon de vie sur le karma. Cambriolages, comptine pour enfants, chats, toits, policiers, soirée de sosies dans un club, ces seuls mots résument le récit. Mais comment ? Je vous laisserais le soin de le découvrir par vous-même. Est-ce que le jeu en vaut la chandelle ? Oui, promis.

©Dargaud 2018
Au niveau du dessin d’Olivier Pont, le rendu va de pair avec l’histoire. Le charme du trait presque griffonné mais soigné et la douce précision opère très vite. Thibault ne possède pas le physique d’un acteur de cinéma, mais il a tout de même son petit charme, très probablement grâce à sa personnalité et sa bouille pleine d’innocence. Les cases s’animent au fil des aventures de la soirée, où la colorisation de Laurence Croix passe par des nuances de gris jusqu’à arriver à du rose fluo qui ne pique pas la rétine. L’édition de Dargaud est de qualité. L’encre ne bave pas, le papier est de très bonne qualité, et la couverture rigide tient très bien la route. une édition sobre mais efficace.
En conclusion, Bouts d’ficelles a été une lecture pleine de surprises, de charme et d’une fraîcheur bienvenue. En ne suivant pas les règles d’une construction narrative typique, le malin Olivier Pont a laissé ses personnages parler pour lui avec une simplicité étonnante. Une lecture rythmée par le tintamarre d’une ville, où les chats et les chapeaux de paille nous emportent de toit en toit pour une soirée inoubliable.