Critique manga #172 – Kingdom tome 1 et 2

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Kingdom est le manga que de nombreux lecteurs français attendaient. Mais avec une cinquantaine de tomes en cours au Japon, les éditeurs étaient très hésitant à se lancer dans ce défi et cette entreprise. Ce sont finalement les Éditions Meian qui se sont attaquées à ce monument qui nous emmène dans un récit historique basé sur la Chine Antique bien réelle, où la fiction donne lieu à des moments de grandes intensités au fil des chapitres. 

 

Acheter les tomes de Kingdom sur le site des éditions Meian via Anime-Store ou sur Amazon
 

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Yasuhisa HARA est un mangaka japonais ayant débuté sa carrière en 1999, en étant l’assistant de Takehiko INOUE (Slam Dunk, Vagabond, Real). La prépublication de Kingdom débute en 2006 dans les pages du magazine Young Jump de Shueisha, et est toujours en cours avec 51 tomes. En 2012, le manga est adapté en animé, mais reste inédit en France. En 2013, le titre remporte le Prix Culturel Osamu Tezuka. Actuellement il est possible de trouver le manga en librairie pour 6.95€ ou en abonnement avec 4 tomes chaque deux mois et ses ex-libris offerts. Pour avoir plus d’informations rendez-vous sur Anime-Store

Kingdom c’est un peu le manga que tout le monde voulait lire depuis des années, et qui au fil des parutions et des années s’est forgé une réputation de champion. Il faut dire que c’est l’un des mangas les plus populaires et acclamés au Japon. C’est finalement grâce aux fans de la première heure qui n’ont cessé de solliciter les éditeurs mais aussi d’autres lecteurs, que les Éditions Meian (EgregorThe Breaker).  Avec sa belle réputation et un lancement en grande pompe en avant-première à Japan Expo, est-ce que Kingdom en vaut vraiment la peine ?

Alors, n’y allons pas par quatre chemins, oui Kingdom vaut la peine qu’un éditeur prenne le risque de le publier, et oui le lecteur se doit de le lire. Le récit se passe au Vème siècle avant J-C, en Chine et plus particulièrement dans l’État de Qin, où les orphelins Shin et Hyou ont été recueillis par le chef d’un petit village après la guerre mais qui les utilise comme larbins. Rêvant de pouvoir retrouver leur liberté et surtout de devenir d’importants généraux des armées de l’Empire, ils ne cessent de s’entraîner aux combats dans des duels où ils laissent leurs forces s’exprimer. C’est lors d’un de ces affrontements qu’ils sont repérés par Shobunkun, en provenance du palais royal de la Capitale, souhaitant emmener Hyou avec lui. Ce dernier accepte, mais fait promette à Shin de le retrouver, pour devenir les hommes qu’ils rêvent d’être. Mais un jour tout bascule, et Shin va se retrouver à devoir aider le jeune Ei Sei, futur roi de Qin, souhaitant reconquérir le trône que veut lui ravir son frère cadet…

Un synopsis reprenant le contexte historique où la Chine n’était pas encore unifiée mais séparée en sept royaume que l’on nomme la période des Royaumes combattants. De plus, les noms des personnages sont basés sur des personnes ayant réellement existé, mais cela s’arrête là, puisque l’auteur ne prend que ces informations comme un point d’appui à son manga. Le scénario de HARA est bien plus complexe qu’un récit de guerre où le sang coule à flots. Il y a certes beaucoup d’action, mais il y a de la stratégie et des personnages hautement attachants. Shin, malgré son caractère impétueux, possède une écriture qui lui confère une dimension particulière. À ses côtés, il y a Hyou, un garçon réfléchi et stratège qui contre balance parfaitement avec la personnalité de Shin. L’amitié entre ces deux orphelins et frères de cœurs est profonde est le vrai moteur de l’intrigue. Autour d’eux vont très vite apparaître des personnages tout aussi attachants et intéressants, qu’il est difficile de nommer puisque cela reviendrait à vous spoiler l’histoire. Et vous ne voudriez pas voir votre lecture gâcher par mes soins, non ? Je peux cependant vous dire que chaque échange entre les personnages, cités ou non, est organique et pertinent.

L’univers qu’a su tisser Yasuhisa HARA est grandement prenant, et monte en intensité à mesure que l’on avance dans la lecture. Le récit commence de manière classique, mais très vite une légère tension et un côté dramatique s’installent pour ne plus s’arrêter. Toutefois, il est important de signaler que l’auteur maîtrise fort bien les éléments émotionnels sans jamais en abuser. C’est dosé de façon à ce que cela paraisse crédible aux yeux du lecteur. Ainsi, l’immersion dans le récit se fait très vite et même si les deux tomes ne sont qu’une introduction, le tout fonctionne à merveille. En effet, il est impossible de lâcher la lecture avant d’avoir atteint la dernière page. Et c’est même à regret qu’on referme le tome 2 puisque l’on ne souhaite qu’une chose : avoir la suite. Le côté historique est tout aussi équilibré, HARA ne nous inflige pas une avalanche d’informations d’un seul coup. Le moins adepte de ce genre de manga pourra ainsi facilement s’aventurer dans ce récit, sans avoir peur de trouver cela ennuyeux. Les péripéties que rencontrent les personnages sont nombreuses mais ne viennent en rien gâcher la trame installée par l’auteur, bien au contraire.

 

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Pour le dessin, les ayants droits ne souhaitant pas voir les scans de leurs planches exposés, je me contenterais de vous mettre les couvertures des tomes, ainsi que les ex-libris offerts. Mais sachez que ce que vous voyez à l’extérieur et pareil à l’intérieur. Le style rappelle parfois le trait de Takehiko INOUE, mais avec la personnalité propre de Yasuhisa HARA. Les scènes d’action sont trépidantes, lisibles et puissantes. Le design des personnages, notamment sur les visages pourra légèrement dérouter, mais au final cela participe grandement à l’identité du titre et on est ravi de voir ce style. Les émotions sont palpables tout comme la violence qui se montre sanglante colle au contexte. Le découpage est dynamique et met bien en avant le trait expressif du mangaka. L’édition de Meian est d’une qualité exemplaire. La typographie est appropriée avec un rendu d’impression en gravure dorée de toute beauté également présente au dos. Le papier est de qualité, l’impression est propre, les jaquettes le sont tout autant, sans oublier et la traduction sans pépin de Rémi Buquet.

En conclusion, en seulement deux tomes, Kingdom prouve que depuis 2006 son succès n’est pas une légende urbaine. L’historique du récit riche n’en fait jamais trop, c’est passionnant, les personnages sont tous fascinants, intrigants et attachants. La narration de Yasuhisa HARA monte en intensitée, et on se dit que les bonnes choses ne font que commencer. Alors, remercions les éditions Meian et longue vie à Kingdom !

18blanc

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6 réflexions sur “Critique manga #172 – Kingdom tome 1 et 2

      • Non, je ne l’avais pas chroniqué. (Moi aussi, je suis à la traine lol)
        J’avais trouvé que la narration manquait un peu de fluidité. Je n’avais pas accroché aux dessins et le contexte guerrier me parlait peu…

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  1. Content de voir que tu as aimé ce titre, pour moi, c’est ma meilleure lecture de l’année 😍😍
    Je sais pas si tu as avais vu ma chronique, mais on est d’accord sur pas mal de points 😁

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