Avez-vous déjà regardé le film Contagion avec Matt Damon et Kate Winslet ? Ou bien Blindness de Fernando Meireilles adapté du roman du même nom de José Saramango ? Si oui, alors le manga Contamination vous parlera. Mais même si cela n’est pas le cas, le récit est à découvrir puisqu’il pose une trame dangereusement réaliste et oppressante. Pas de zombies, pas de vampires, pas d’autres bestioles de science-fiction ou surnaturelles. Simplement un bon vieux virus qui a fait décimer des millions de gens dans l’Histoire de l’humanité. Et il y a de quoi frémir…
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Également disponible en numérique sur izneo
Série en 3 tomes.
Le premier tome est au prix découverte de 5.95 € jusqu’au 31 décembre 2018
Ao ACATO est un mangaka japonais ayant débuté sa carrière en 2009 avec le recueil Kudan Sakashita Chronicle, écrit par plusieurs auteurs. En 2011, sort Final Phase suivit deux ans plus tard par Nemesis ni Tsue. Contamination (Rieux Wo Machinagara) est sa première histoire à faire plus d’un tome, publié aux éditions Kodansha il y a un an. C’est donc avec ce titre, que l’auteur intègre les rayons français aux éditions Kana dans la collection Big Kana. La série se tiendra en trois tomes.
Le récit prend racine à Yokobashiri, une ville située au pied du mon Fuji. Là-bas, un soldat des forces d’autodéfense s’effondre après une violente quinte de toux. Fait préoccupant, il s’est mis à cracher du sang. Très vite d’autres personnes semblent toucher par le même mal, et finissent par mourir. À l’hôpital central, Suzuho Tamaki, jeune médecin s’occupe des premiers patients, et va très vite découvrir que quel que soit le virus ou la maladie qui affecte la population, il va falloir trouver une solution rapidement avant qu’un désastre humanitaire à grande échelle n’est lieux.
Si certains chroniqueurs préfèrent révéler l’identité de la contagion qui prend place dans cette série, je préfère la passer sous silence, parce qu’elle n’intervient qu’après quelques chapitres. Cela reviendrait donc à vous spoiler. Toutefois, je peux vous assurer qu’ici il n’y a pas de zombies, de monstres, ou autre menace surnaturelles. Non, le virus fait partie intégrante de l’Histoire de l’humanité, que vous avez certainement étudié à l’école. La propagation du virus se fait assez rapidement, et même si pour le moment ce sont des gens lambda et des soldats qui ont été infectés, on devine qu’aucune classe sociale ne sera épargnée en temps voulu. Tamaki est une jeune femme qui se dévoue corps et âme à son travail, mais qui a des problèmes quand le relationnel intervient. Néanmoins, on ne peut pas la comparer à ses docteurs super célèbres du petit écran tel que Dr. House ou The Good Doctor. Elle est loin des clichés que ce genre de série a longtemps véhiculés. En l’occurrence elle se soucie de ses collègues, ce qui n’est pas le cas de House. L’énergie qu’elle dédie à ses tâches esz exemplaire, la rendant très vite agréable à suivre. En parallèle, nous avons le lieutenant colonel Komano, témoin par le passé de ce virus en action. Il sait donc ce qui attend la population si rien n’est fait. Le fait d’avoir le nom du virus ne veut pas dire que l’on puisse stopper sa progression ou sauver tout le monde. Et quand la population est avertie du risque sanitaire, c’est bien entendu le chaos dans la région. Les hôpitaux sont pris d’assaut, la panique est générale et il est difficile d’intervenir au mieux.
La narration se fait de manière progressive. Dans un premier temps, nous faisons connaissance avec les personnages aussi bien principaux que secondaires, les premiers signes de l’arrivée du virus se manifestent, ce qui contribue à intensifier le récit. L’ambiance devient vite angoissante et pesante, nous gardant ainsi en otage jusqu’à la dernière page. Le titre se tenant en trois tomes terminés, on se demande après toutes les révélations et complications dans ce début, comment l’auteur va pouvoir conclure son histoire. On se pose aussi des questions sur le retour de cette pandémie après des siècles d’absence. Les désaccords entre les différentes protagonistes, illustrent bien les proportions que peut prendre ce genre de cas. Il est très plaisant de suivre UNE femme médecin et non UN homme. Le manga aurait certainement été moins intéressant si les sexes avaient été inversés. L’intégration du colonel et d’un professeur spécialisé dans les virus permet d’équilibrer le tout.
Le dessin de ACATO est naturellement simple. Comprenez par-là que le mangaka dessine des protagonistes réalistes avec un trait vif et soigné. Les expressions sur les visages ainsi que les scènes où l’action est requise sont brillamment exécutés. On se croirait presque dans un épisode d’Urgence ou Grey’s Anatomy, où la vie du patient fictif est réellement menacé. Les décors sont hyper précis quand nous en avons besoin pour identifier un endroit, et mis en retrait de manière intelligente quand le récit ce concentre sur autre chose. L’édition de Kana est de qualité, et la traduction de Pascale Simon (Black Butler, Akuma to love song, Deadman Wonderland) ne souffre d’aucun pépin.
En conclusion, ce premier tome de Contamination pose les bases et l’action de manière efficace, où la tension va en crescendo. Le fait d’avoir une héroïne forte et déterminée contribue grandement à l’intérêt du titre. Ao ACATO imagine un scénario réaliste et angoissant pour nous pondre une menace que l’humanité pensait éradiquer pour nous rappeler que rien n’est jamais définitif.
Super critique !
Tu ne cites pas le nom du virus, mais de ce que tu en dis, c’est compliqué de ne pas deviner. x)
On se rejoint sur certains points, comme la tension qui monte crescendo, le personnage principal féminin qui est admirable et intéressant à suivre, etc.. 🙂
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Oh j’ai fois dans le fait qu’il y a eu beaucoup de maladies à travers les âges… peut-être la syphilis ? ;p
Oui, merci beaucoup de ton commentaire et de ta lecture. Elle est précieuse pour moi 😊
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Haha avec plaisir ! 🙂
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Pas un titre vers lequel je me serais spontanément tournée mais ta chronique donne envie de découvrir la manière dont la société va évoluer face à ce virus. Et puis 3 tomes, c’est raisonnable 🙂
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Décidément vous me tentez vraiment les uns et les autres avec vos chroniques sur ce titre. Je vais quand même attendre qu’il soit fini pour le découvrir 😉
Merci pour la chronique !
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Oh que non, je n’ai pas vu les films que vous citez – pas mon trip. Mais en manga (et sans vampire & co, alléluia !), oui, je suis pour tenter.
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Merci pour cette très chouette chronique ! J’ai très envie de découvrir cette série 😉
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