Deux romans contemporains écrits par deux plumes semblables. Sous le même toit de Jojo Moyes et Les jours d’après de Kristin Harmel entraînent le lecteur dans des paysages intimistes, ayant pour héros deux héroïnes sensibles, aimantes et humaines dans toutes leurs imperfections. Le côté paranormal des Jours d’après peut surprendre mais est l’élément-clé pour nous conter l’histoire de la vie de sa protagoniste principale.
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Sous le même toit est paru en 2008 en Grande-Bretagne, mais ce n’est qu’en 2017 qu’il a été édité en France. Bien entendu, le succès de la saga Me Before You alias Avant toi étant passé par là, il est tout naturel de voir apparaître le reste des titres de Moyes dans nos rayons. L’histoire est celle d’Isabel Delancey, mère de deux enfants qui depuis la mort de son mari se retrouver dans le rouge financièrement. C’est donc avec nul autre choix qu’elle part s’installer en campagne dans une maison de famille convoitée par certains habitant aux alentours. Alors qu’elle pense avoir ici l’opportunité de se reconstruire une vie avec ses enfants, Isabel va vite découvrir que certains secrets ne dorment plus autant. À l’image de ses précédents ouvrages, Jojo Moyes met en avant le côté tranche de vie de ses personnages qui sont aussi normaux que vous et moi. Isabel est une jeune femme attendrissante qui peut rappeler Lou d’Avant toi. Néanmoins, cette mère de famille possède quelques failles, notamment le fait qu’elle ne soit pas des plus présentes auprès de ses enfants. Par exemple, très souvent c’est sa fille Kelly qui va prendre les choses en main. Mais, dans cette relation familiale on ressent beaucoup d’amour et de chaleur humaine, qui fait terriblement défaut de nos jours. Chaque personnage apporte son grain de sable tout en ayant une évolution au fil des chapitres. L’arrivée de la petite famille met un coup de pied dans la vie de quartier de ces gens, avec une Jojo Moyes toujours soucieuse de décrire au mieux l’ambiance de la campagne anglaise. C’est intime, jovial, triste, maladroit… mais authentique. La plume de l’auteure est dans la veine de ce que l’on attend d’elle, c’est-à-dire toujours simple, drôle et séduisante. Mais si je devais émettre un petit bémol, c’est sur le fait que Moyes a voulu développer plusieurs personnages annexes en même temps, ce qui pèse un peu sur la lecture du personnage d’Isabel. En conclusion, encore une fois Jojo Moyes démontre que la simplicité et l’authenticité d’une histoire n’ont nullement besoin de faire dans l’extravagant. Sous le même toit charme gentiment de par ses mots et son rubik’s cube de personnages, de paysages intimistes, et de mots alignés sur le papier.
– Je n’ai pas de bonnes nouvelles à vous annoncer.
Isabel eut presque envie de rire. Mon mari est mort, pensa-t-elle. Mon fils est encore sous le choc et s’enferme dans le mutisme. Ma fille a vieilli de vingt ans en neuf mois et refuse d’admettre que les choses vont mal. J’ai dû renoncer à la seule chose que j’aime faire, à la seule chose à laquelle je m’étais juré de ne jamais renoncer, et vous croyez pouvoir m’annoncer de mauvaises nouvelles ?
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C’est sans le vouloir que j’ai enchaîné ces deux lectures avec le thème du deuil. Toutefois, malgré le contexte lourd et difficile, Les jours d’après regorge de positivité. Il faut dire qu’en y pétant attention, le style de Kristin Harmel se rapproche de celui d’auteurs comme Jojo Moyes et Cecelia Ahern. Le récit est celui de la vie de Kate Waithman qui a perdu son mari, Patrick, il y a une dizaine d’années. Malgré la douleur de la perte et l’impression de ne plus pouvoir retrouver l’amour, Kate va tomber sur celui qui s’apprête à partager sa vie. Brillant et beau, Dan a tout du futur mari « parfait ». Mais alors, pourquoi la jeune femme se met-elle à rêver de Patrick, où celui-ci n’a jamais eu d’accident, et qu’ils ont eut une fille ? Serait-il un signe pour revenir sur son “oui” ? Ou bien est-elle effrayée l’idée du bonheur, ou pire d’une nouvelle perte ? J’ai beaucoup aimé le personnage de Kate qui regorge de valeur et d’une complexité attachante. Généreuse par-delà les mots, sa sensibilité aimante touche à la lecture. Les personnages qui gravitent autour d’elles le sont tout autant, et on constate que sans eux Kate nous paraîtrait moins palpable au sein de notre imaginaire de lecteur. En contrepartie, Dan est plus nuancé presque antipathique. Il est même tout à fait plausible de ne pas l’apprécier, voire pas du tout. De mon côté, j’ai eu énormément de mal avec lui, surtout quand il s’offusquait de tout ce qui était en rapport avec Patrick. Sans vouloir trop en dire, le roman aborde plusieurs aspects liés à l’inconscient, et où le lecteur se demande comment chaque songe qu’elle a avec son défunt mari présent va se terminer. Les émotions fluctuent entre le flou et le palpable, permettant au lecteur se de laisser porter. En conclusion, Katrin Harmel livre ici un roman plein de positivité, qui vogue entre le paranormal de par son accès aux songes de Kate et son côté littérature contemporaine grâce aux tourments de la vie. Une belle histoire que je recommande avec cœur de par le message que sa lecture peut apporter.
Des heures durant, j’ai gardé les yeux rivés sur la porte, espérant que Patrick finirait par arriver et que tout cela n’était qu’une malheureuse erreur. Mais ce n’en était pas une. Lorsque minuit a sonné, je me suis mise à pleurer : c’était le premier jour de ma vie que je ne partageais pas avec lui.