Trois séries de chez Ototo Manga sont au menu du jour. En entrée on attaque avec le tome 6 de Alderamin on the Sky qui est l’un de mes titres préférés de la maison d’édition pour ne pas dire THE préféré. L’avancée du récit sur fond de guerre civile prend un virage dramatique ou personne n’est épargné. Le plat principal se trouve être le pimenter Bungô Stray Dogs qui voit les choses s’intensifier encore plus et créer la surprise. Et pour terminer, en dessert, nous avons le troisième tome de Grimoire of Zero qui ne nous laisse pas un goût mémorable mais qui complète de manière correcte ce menu manga-stronomique.
Disponible aux éditions Ototo dans la collection Seinen au prix de 7.99€ ou sur Amazon | LIRE MON AVIS SUR LES TOMES PRÉCÉDENTS | LIRE UN EXTRAIT | VOIR LE TRAILER | TOMES VO & VF: 7 (terminé)
Dès le tome 1, Alderamin on the Sky s’est révélé être un manga extrêmement prometteur. Cette sensation s’est confirmée au fil des parutions avec un scénario riche en aventures et l’écriture de personnages. Le sixième et avant-dernier tome de la série n’échappe pas à la règle, et va même jusqu’à être encore meilleur que les précédents. Ici, Bokuto UNO mise sur le dramatique pour éveiller l’intérêt du lecteur, qui franchement était déjà bien séduit par le scénario. Le héros central, Ikta va être porteur de ce sentiment tout du long, renforçant ainsi l’affection que l’on peut ressentir pour lui. La guerre civile continue de faire rage avec les forces de l’Empire tentant de calmer la révolte de la tribu Shinaak. Ikta, se questionnant de plus en plus sur les origines de cette situation va se voir ganger par le doute. Mais il devra tout de même se résoudre à prendre une décision qui ne sera pas sans répercussions. Heureusement, il est peut compter sur le soutien de ses amis aussi membre des forces de l’Empire. En sachant que le light-novel se poursuit au-delà de ce que nous propose son adaptation manga en 7 tomes, on se demande sur quelle note ce seinen se terminera. Les événements de ce tome 6 sont installés de manière naturelle dans sa majorité, même si certains points sont un peu trop précipités. Un sentiment certainement dû au fait que la fin est toute proche. Par contre, cela n’empêche pas de passer un excellent moment en compagnie de nos héros de l’Empire.

ⓒ BOKUTO UNO/TAIKI KAWAKAMI
KADOKAWA CORPORATION ASCII MEDIA WORK
J’ai particulièrement apprécié la façon dont le récit dresse le portrait de la guerre, entre violence et héroïsme, laissant libre choix au lecteur de se faire son propre avis. Les disparitions de certains personnages, notamment secondaires, nous touchent et qu’on ne peut que se dire que finalement être un héros ce n’est pas forcément payant. Enfin, je vous laisserai seul juge lors de votre lecture. Du côté des personnages, l’évolution la plus frappante est celle de Ikta, qui dit adieu au jeune homme fainéant rencontré lors du tome 1 pour être à présent quelqu’un sur qui on peut compter, mais passablement ébranlé par ce qu’il vit. Les autres tels que Igsem et Tetridch – pour ne citer qu’eux – sont de véritables atouts pour ce manga, et ce n’est pas ce tome 6 qui nous dira le contraire. Le style de Taiki KAWAKAMI ne change pas d’un pouce, et reste très bon dans son exécution. Le trait est parfois tremblant mais c’est ce qui fait son charme selon moi. Les personnages nous sont devenus familiers donc facilement reconnaissables, avec un charadesign séduisant. Le découpage offre une lecture lisible et colle bien au récit. L’ambiance pesante de la guerre et la détresse sont bien retranscrites, nous mettant ainsi les deux pieds dans les situations se présentant sous nos yeux. En conclusion, plus qu’un tome avant de dire adieu à Alderamin on the Sky qui devrait être tout aussi bon que les 6 tomes précédents. Le scénario de Bokuto UNO ne fait pas dans le répétitif et offre des moments poignants et durs, avec des personnages toujours aussi attachants. Si vous n’avez pas encore découvert ce manga, sachez qu’il est encore temps et que vous ne serez pas déçu. Parole de lectrice.
Disponible aux éditions Ototo dans la collection Seinen au prix de 7.99€ ou sur Amazon | LIRE MON AVIS SUR LES TOMES PRÉCÉDENTS | LIRE UN EXTRAIT DU TOME 1 | VOIR LE TRAILER | ACHETER LE COFFRET DES TOMES 1 À 4 | TOMES VO: 16 (en cours) – TOMES VF: 9 (en cours)
Huitième tome et pas un raté, pour le manga de Kafka ASAGIRI adapté du light novel par ce même nom. Entre action et suspens, Bungô Stray Dogs ne laisse souffler le lecteur à aucun moment, mais on ne va certainement pas s’en plaindre. La Guilde souhaitant détruire la ville de Yokohama amène l’Agence des détectives particuliers et la Mafia tenter de joindre leurs forces afin de les contrer au plus vite. Malheureusement, cette rencontre va se solder par un échec, aucun chef ne tombant d’accord sur la meilleure façon d’y arriver. La tension est très présente dès les premiers chapitres, et on se dit que cela peut vite dégénérer et provoquer de sérieux dégâts. Atsushi se sentant de plus en plus à sa place dans cette famille atypique d’adoption, pourra compter sur Dazai pour calmer le jeu. C’est même lui qui apportera une idée, mais tout de même dangereux et le chemin pour y parvenir sera semé d’obstacles: Steinback et Lovecraft de la Guilde. Après huit tomes, le récit adapté du light novel du même nom, arrive encore à me surprendre et toujours en bien. Si dans un ou deux tomes précédents la dynamique était moindre, depuis quelques chapitres le scénario a retrouvé un rythme nous happant complètement.

BUNGO STRAY DOGS © Kafka ASAGIRI 2013 © Sango HARUKAWA 2013 KADOKAWA CORPORATION
Les retours sur le passé des personnages, tels que Dazai lorsqu’il était membre de la Mafia, continuent d’alimenter en bien l’univers imaginé par ASAGIRI, faisant de ce manga un véritable petit trésor de lecture. La capture de Q n’est pas l’élément central, mais en occupe une bonne partie. C’est véritablement tous ce qui se passe autour aussi bien dans la tête des personnages des différentes équipes qui sont des moments charnières. La menace que représente la Guilde est de plus en plus palpable, nous faisant réaliser que personne n’est à l’abri. Les personnages bons et mauvais brillent par leurs propos et la manière dont ils sont écrits par ASAGIRI. J’aime toujours autant cette écriture originale des auteurs de la littérature. La fin du tome s’avère plus calme mais tout aussi passionnante, avec de belles promesses pour la suite. Le dessin de HARUKAWA 35 est propre, maîtrisé et très communicatif. Que ce soit dans les scènes dramatiques, d’action ou d’humour, le dessinateur arrive à donner vie aussi bien aux personnages qu’aux situations. En conclusion, pas le temps de reprendre son souffle entre le tome 7 et ce tome 8, puisque l’auteur a décidé de ne pas se reposer sur ses lauriers. Les révélations sur les protagonistes sont nombreuses, le scénario intrigue encore plus, et on a bien hâte de découvrir la suite.
Disponible aux éditions Ototo dans la collection Shonen au prix de 6.99€ ou sur Amazon | LIRE MON AVIS SUR LES TOMES 1 ET 2 | TOMES VO: 6 (terminé) – TOMES VF: 5 (en cours)
Après un tome 1 un peu trop bavard en explications à mon goût, mais un tome 2 assez intéressant, c’est avec un avis assez mitigé que j’ai attaqué la lecture du troisième de tome de Grimoire of Zero. On suit toujours le voyage de la sorcière Zero, du Mercenaire aux allures de gros chien tout mignon, et de leur nouveau compagnon de route Treize. Voilà que ce dernier, à peine arriver, s’entretient avec le Mercenaire pour le mettre en garde contre la perfidie de la sorcière. Il lui explique que contrairement à ce que lui a dit la jeune fille, il existe un autre moyen afin qu’il reprenne apparence humaine : utiliser une potion de sa concoction. Le doute s’installe alors dans l’esprit de notre Bestial (le mercenaire), ce qui le mènera à se séparer de Zero et entreprendre la suite du voyage de son côté, seul. Déçue de son comportement et de son manque de confiance en elle, la sorcière va tenter de retrouver sa place auprès de lui. Le scénario de Takashi IWASAKI se poursuit avec une dynamique bien divertissante, où les petits rebondissements apportent de l’intérêt au manga. Néanmoins, on lui reconnaît quelques facilités ici et là, mais globalement la lecture se passe sans accrocs. La première chose qui plaît se trouve dans le fait que l’on suive notre Mercenaire en solitaire, permettant ainsi de ne pas totalement concentrer l’histoire sur Zero, ce qui aurait pu ennuyer à la longue. De plus, d’autres personnages rencontrés précédemment vont venir se greffer à ce tome. La tendance de l’auteur à user du schéma explicatif comme dans le tome 1 est à mon grand regret de retour. À noter que ce point n’est pas forcément une mauvaise chose si vous l’avez aimé antérieurement. J’espère donc que cette manière ne soit pas récurrente.

© KAKERU KOBASHIRI / TAKASHI IWASAKI KADOKAWA CORPORATION
Heureusement, la dernière partie du manga vient casser cette routine qui alourdit la lecture pour passer en mode action. L’histoire redevient alors plus entraînante et presque plus divertissante. Trois thèmes majeurs sont abordés dans ce tome par IWASAKI : le mensonge, la confiance et la manipulation. Et malheureusement celui qui en fait les frais est le Mercenaire. Le développement de ce personnage est assez bien tenu par le mangaka qui prend toujours appui sur l’oeuvre originale de Kakeru KOBASHIRI. Concernant Zero, difficile de se prononcer puisqu’elle est en grande partie absente. L’autre point faible à mes yeux est le fan service que je trouve trop présent et qui franchement me met parfois mal à l’aise. La partie graphique assurée par IWASAKI reste charmant visuellement, avec un charadesign (de SIZUMAYOSHINORI) très bon et fluide lors des scènes plus mouvementées. Les expressions sont toujours aussi mignonnes, surtout quand elles se trouvent être sur le visage de Bestial. Les décors médiévaux-fantasy sont propres et présent dès que nécessaire. En conclusion, avec ce tome 3 Grimoire of Zero montre qu’elle est une série non dénuée de qualité, mais qui a tendance à se retrouver noyer sous trop d’informations. Toutefois, il faut reconnaître que la lecture se fait dans un bon rythme avec des révélations et des entourloupes plutôt convaincantes. À voir comment cela évolue.