Un mercredi placé sous le signe de deux shojo manga et d’un seinen. Le premier avait été un coup de coeur inattendu de 2018, c’est donc en toute logique que je continue la série. Le second traite de l’idéalisation de l’amour quand on a été biberonné aux films et séries romantiques. Et enfin, le seinen est un one shot qui nous propose de découvrir un adolescent ayant le don de voir la mort de chaque personne qu’il touche. Tentant et effrayant à la fois, surtout si c’est la mort de la personne que l’on aime que nous percevons.
Merci à Solène et Mélanie pour l’envoi de This is not love thank you et One’s Last Moment
Disponible aux éditions Soleil Manga dans la collection Shojo au prix de 6,99€ ou sur Amazon | Également disponible en numérique sur izneo | LIRE MON AVIS SUR LES TOMES 1 ET 2 | LIRE UN EXTRAIT DU TOME 1
Le premier tome [mon avis] de This teacher is mine! avait été une jolie surprise de par son pitch, qui pour une fois voyait le garçon dans le rôle du « naïf » et la jeune fille dans la moins crédule. Humilié par celle qu’il prenait pour sa petite amie, Furuya va se voir « prendre en pitié » par la serveuse du restaurant, An. Pensant ne jamais revoir « ce pauvre type », An va tomber des nues quand elle découvre le lendemain qu’il est son nouveau professeur. Mal à l’aise, Furuya tente de ne pas prêter attention à son élève, mais très vite An va découvrir qu’elle n’est pas si insensible que ça à son jeune professeur. Par la suite, le tome 2 [mon avis] continuait dans la même optique en intégrant un concurrent à Furuya, Kimishima, l’adolescent traditionnel beau comme un cœur et impétueux. Très vite une complicité entre An et lui se tisse. Elle aime se confier à lui concernant son amour pour Furuya, et est à plusieurs reprises témoins des regards affectueux de ce dernier sur l’adolescente. Étant un shojo basique, on se doute qu’un triangle amoureux va se former, malgré le fait que An soit complètement hermétique aux petites attentions de Kimishima. C’est justement de ça que le tome 3 traite, avec un Kimishima ayant de plus en plus de mal à refouler ses sentiments. Après leur rendez-vous, Furuya se sent de très troublé par An alors même qu’il sait que c’est son élève. Si l’idée me dérange en principe, ici Yuko KASUMI arrive à ce que cette information s’éclipse hors de mon cerveau lors de la lecture. Cela avait déjà été le cas dans Love Under Arrest [Delcourt-Tonkam – mon avis] avec une adolescente amoureuse d’un jeune policier. Il y a aussi Après la pluie [Kana – mon avis ici] qui voit Akira, 17 ans, amoureuse de son patron divorcé de près de 40 ans. Pourtant si je devais pointer du doigts la série qui me met quand même mal à l’aise, ce ne serait ni Love Under Arrest ni This teacher is mine!. J’explique cela par l’écart entre les âges qui est moindre dans ces deux séries. Enfin bref, revenons à notre petite douceur manga. Le tome 3 voit An se sentant menacée par les autres filles du lycée qui offrent des cadeaux à Furuya. Est-elle simplement une parmi tant d’autres ? C’est ce que Furuya aura du mal à comprendre, mais son affection envers An va très vite compter.

FURUYA SENSEI WA AN CHAN NO MONO © 2016 by Yuko Kasumi / SHUEISHA Inc.
Nous rencontrons également les parents de la jeune fille, et on comprend très vite d’où elle tient son tempérament et sa fraîcheur. La relation amicale entre An et Kimishima est vraiment bien développée, à tel point que je m’attache réellement au garçon. L’humour est toujours présent et on se surprend à sourire ici et là, tandis que le trait de KASUMI vient enrober de douceur naturelle les personnages. Un shojo classique dans son exécution mais très mature dans ses propos concernant les sentiments que peuvent ressentir les différents personnages aussi différents qu’ils soient. J’apprécie également le travail sur les jaquettes par les éditions Soleil puisqu’elles ne reprennent pas les couvertures originales (exceptée celle du T3). En conclusion, ce troisième tome apporte une certaine évolution dans les relations entre les personnages, et je suis toujours aussi ravie de retrouver ce beau monde. Le scénario classique, l’humour, la bienveillance et la maturité du titre font que je suis avec un immense plaisir cette série malgré le fait que je ne reçoive plus les tomes en service presse.
Disponible aux éditions Soleil Manga dans la collection Shojo au prix de 6,99€ ou sur Amazon | Également disponible en numérique sur izneo | LIRE UN EXTRAIT ICI
This is nove love, thank you de Nojin YUKI – première publication en France – est un shojo paru en 2016 au Japon chez Shueisha, et terminé en 5 tomes. L’histoire est celle de Sara Izumi, 16 ans, aimant les histoires d’amour comme au cinéma. Rêvant de tomber sur celui qui fera battre son cœur comme nul autres, elle ne se laisse nullement troubler par Tsubasa Kujo, le bel adonis du lycée. Pourtant à la suite de quiproquos sur quiproquos, Sara va se laisser amadouer par le discours qu’il adresse à sa petite amie qui rompt avec lui. Elle sympathise avec lui pensant qu’il est différent des autres, alors qu’il la manipute. Serait-ce un simple jeu ? Cynique et détestant les gens qui idéalise l’amour, Sara va tenter de le prendre à son propre jeu en lui déclarant une petite guéguerre: un jour, il lui avouera qu’il l’aime. Qui craquera le premier ? La relation entre ces deux est pleine de dynamisme, de répliques cinglantes, et très compliquées. Même si l’on est en présence d’un shojo, on se demande si c’est lui ou elle qui posera les armes le premier.

KORE WA AI JANAI NODE, YORUSHIKU © 2016 by Nojin Yuki / SHUEISHA Inc.
Surtout, que le passé des deux adolescents est une clé capitale pour expliquer pourquoi Sara idéalise l’amour et pourquoi Kujo trouve cela ennuyeux. Le scénario de Nojin YUKI est assez bon dans l’ensemble, malgré quelques incohérences concernant la personnalité des personnages. Sara est aussi instable dans ses sentiments et son caractère qu’un volcan sur le point d’entrer en éruption. Kujo n’est pas mieux non plus cela dit. On s’attache très difficilement à eux, mais on est tout de même curieux de voir comment les choses vont évoluer surtout après les révélations de fin de tome. Il y a de l’humour et certains discours assez pertinents. Le dessin de la mangaka est propre, classique mais très joli. En conclusion, ce premier tome me laisse une sensation de brouillon, malgré son potentiel. Reste à savoir si dans les 4 tomes restants, Nojin YUKI réussit à trouver un juste équilibre entre son intrigue à plusieurs volets et ses deux héros se prenant le ponpon.
Disponible aux éditions Soleil Manga dans la collection Seinen au prix de 7,99€ ou sur Amazon | LIRE UN EXTRAIT ICI
In One’s Last Moment (shinigawa en VO) est un seinen one-shot de Kentarô FUKUDA sortie en fin d’année dernière aux éditions Soleil Manga. Au Japon il a été prépublié dans les pages sur Shonen Jump GIGA! des éditions Shueisha en 2016. Mamoru Kaname, 16 ans, peut voir la mort de ceux qu’il touche pour une raison inconnue. Au fil des années, il s’est vu affublé le surnom de “dieu de la mort”. Un jour, il tente de changer le funeste destin de Kana Shiraishi, une jeune fille qu’il aime en secret. Mais peut-il arriver à surpasser la mort elle-même sans en payer de sa personne ? Que dire sur ce one-shot, à part qu’il était trop court ! Le concept est vraiment bon, et on rentre tout de suite dans l’histoire. La narration va à 100 km/h ce qui pose problème puisqu’on referme le livre avec cette envie d’en vouloir plus. Kaname est un personnage avec qui le lecteur peut ressentir de l’empathie. Malgré le format étroit du one-shot, les personnages sont bien écrits et le destin du héros semble compromis à cause de son don (ou malédiction?). Si vous avez vu le film Destination Finale ou lu Death Note, le concept vous sera familier, et au vu de la qualité du récit on aurait vraiment voulu un ou deux tomes de plus. Ici, l’idée de la mort et confronter à celle de la vie. Si cette dernière inspire à l’être humain un sentiment de contrôle, la mort échappe à notre contrôle.

SHINIGIWA © 2016 by Kentaro Fukuda / SHUEISHA Inc
Difficile de ne pas envier le don de Kaname quand on débute la lecture, pour finalement se dire qu’il vaut mieux ne rien voir de l’avenir surtout si c’est pour qu’il soit aussi fatidique et violent. Le suspens est présent à de nombreux moments, mais encore une fois le format est un handicap pour le mangaka. Les pistes scénaristiques sont nombreuses et on est heureux d’avoir une fin qui se tienne très bien. Je ne vous en dirais pas plus pour que vous gardiez un minimum de surprise lors de votre lecture. Le trait de FUKUDA est vraiment excellent! Les émotions sont retranscrites avec véracités, le charadesign est sublime et on redemande. Le travail sur les regards et les mains du personnage principal est effectué avec précision. En conclusion, In One’s Last Moment est un thriller dramatique traitant de la mort réussissant à distiller de l’espoir de case en case. Kentaro FUKUDA aurait largement mérité plus de chapitres pour exploiter tout le potentiel de son idée, et on ne manquera pas de garder un œil attentif sur sa carrière.
J’ai bien aimé In One’s Last Moment, mais j’ai trouvé ça trop court, je suis frustré, il y avait matière à faire une série en quelques tomes *-* (oui, j’en veux toujours plus xD)
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Je viens de lire les premiers tomes de This is nove love, thank you cet après-midi et j’ai passé un bon moment, je dois dire. J’aime bien les personnalités décalés des deux héros et leur relation de chien et chat m’amuse. Merci pour cette découverte, je ne suis pas sûre que j’aurais regardé le titre sans l’avoir vu passer chez toi 😉
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Oui c’est assez amusant de les voir se prendre la tête, je lirais certainement le tome 3 si j’en ai l’occasion. Et si ma critique a pu te donner envie de te lancer dans cette lecture, j’en suis ravie. Même si ce n’est pas mon préféré dans les nouveautés shojo de l’éditeur, il est de bonne qualité ^^
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Par curiosité, quels sont tes shojo préférés chez l’éditeur ?
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