Critique comics #031 – Batman Le Chevalier Noir intégrale tome 1, Wonder Woman Rebirth tome 1

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Cette année, Batman souffle ses 80 bougies et il est loin de prendre sa retraite. Comme nous il va devoir travailler encore bien longtemps avant de partir sur une île et se dorer la pilule. En attendant, on le retrouve en ce #JeudiComics avec le volume 1 d’une intégrale consacrée au titre Batman Le Chevalier Noir chapeauté par David Finch, Paul Jenkins et Gregg Hurwitz. Arkham est en état de siège avec un Bruce Wayne face à des vilains sous l’emprise d’une étrange substance et une Lapine sensuelle qui l’emmène droit dans le trou d’Alice au pays des Merveilles. On continue et termine avec le tome 1 de Wonder Woman Rebirth écrit par Greg Rucka qui excelle quand il parle de la Princesse Amazone. 

 

Un grand merci à Anne-Catherine pour l’envoi de Batman Le Chevalier Noir


Disponible aux éditions Urban Comics dans la collection DC Renaissance ou sur Amazon au prix de 28€ | LIRE UN EXTRAIT ICI

Depuis quelques mois, Urban Comics réédite certains de ses titres issus des New 52/DC Renaissance dans des intégrales qui 1) font économiser des sous et 2) font très joli dans la bibliothèque. Avant Batman Le Chevalier Noir il y a eu Aquaman de Geoff Johns, Wonder Woman de Brian Azzarello, et plus récemment Green Arrow et Batman & Robin [mon avis ici]. Ici, Batman Le Chevalier Noir est une série qui se déroulait en parallèle du run de Scott Snyder sur Batman, en 2011, mais sans aucun lien avec cette même série. Chose assez compliquée quand on sait que la ligne directive des New 52 était d’avoir un univers connecté et cohérent. Précédemment publié en 4 tomes simples, cette version intégrale tiendra en deux tomes, puisque dans ce premier volume nous avons les 15 premiers numéros de la série, ainsi que le numéro #0. Le premier arc co-écrit par David Finch (Cyber Force, Brightest Day) et Paul Jenkins (Hellblazer) place l’asile d’Arkham comme terrain de jeu, avec les super-vilains de la galerie du Batverse qui vont tenter de mettre Batman à genoux. Wonder Woman, Flash ou encore Superman seront des guests dans cette histoire. L’intrigue de ce premier arc rappelle l’histoire Hush (ou Silence en VF) qui s’appuyait déjà sur le concept de voir tous les personnages de l’univers de DC (ou presque) prendre part au récit. C’est un moyen de plaire aux lecteurs certes, mais faut-il encore savoir les utiliser à bon escient. Alors que les patients d’Arkham se font une joie d’aller prendre l’air, Batman arrive juste à temps pour constater que certains d’entre eux semblent avoir pris une substance les rendant physiquement plus fort et psychologiquement encore plus instable. À la lecture on pense tout de suite à Bane ou à l’Épouvantail (Scarecrow en VO) mais pas au Lapin Blanc. Une jeune femme inconnue du bataillon qui aurait pu très aisément poser pour le magazine Playboy. Non, je ne dénigre en rien la demoiselle, mais c’est une constatation évidente quand on voit le design et son manque de caractérisation. Si l’histoire n’est pas des plus originales elle a au moins le mérite de présenter une flambée de personnages aux nouveaux venus et de ravir les fans de la première heure. La narration est fluide et on se laisse facilement porter dans notre lecture.

©DC Comics/Urban Comics

En seconde partie de volume, on découvre une histoire écrite par Gregg Hurwitz qui s’était déjà attaqué à l’univers de la Chauve-Souris avec La Splendeur du Pingouin. On va aussi rendre à César ce qui est à César en citant le chapitre 8 écrit par Joseph Harris servant d’introduction à la nouvelle enquête.  Ici, l’ambiance est très différente due au fait qu’elle a pour acteur principal l’Épouvantail. Les clés de compréhension pour aborder sa psychologie sont écrites avec intelligence, et on sent très vite que Hurwitz a cerné ce qui fait de lui quelqu’un d’instable presque malsain. Pour faire court, Batman va en prendre plein la tête notamment en revivant le traumatisme de la perte de ses parents. L’intrigue se tient du début à la fin, et on en viendrait presque à avoir de la compassion envers Jonathan Crane… mais ça, c’est bien avant de voir ce que vit Bruce Wayne. Le numéro #0 s’intéresse au meurtre des parents Wayne, et je ne vous en dirais pas plus pour ne rien gâcher. Honnêtement, le deuxième arc est d’une noirceur qui fait froid dans le dos, tant on sent que psychologiquement Bruce et Crane sont à fleur de peau. Est-ce que les deux arcs se valent ? Non. Le premier semble avoir moins d’ambition, mais peut-être était-ce dû au fait que c’était un arc de lancement censé attirer de nouveaux lecteurs comme le voulait la ligne New 52. Mais, ce n’est pas mauvais pour autant. Visuellement, David Finch fait des merveilles tout comme Ed Benes (Justice League of America, Superman). Finch possède quelques traits rappelant Jim Lee tout en ayant son propre style. Le charadesign est plus que correct avec une tendance de rendre chaque personnage parfait, que l’on soit gentil ou méchant. Le travail sur les décors est à souligner ainsi que sur les détails ici et là, notamment au niveau corporel et visage. Les expressions transmettent bien les émotions. La colorisation joue énormément sur l’appréciation globale des deux arcs. Que ce soit dans l’histoire de Finch ou de Hurwitz, nous avons un filtre atténuant quelque peu les couleurs flashy des costumes de Flash ou Superman, tout en respectant l’atmosphère propre au Batverse. Les scènes de combat sont sales sans tomber dans l’exagération, avec une fluidité très appréciable. En conclusion, les deux arcs de volume ne révolutionnent pas l’univers de Batman mais nous font passer un très bon moment de lecture. Certes il y a des bas, mais les hauts font oublier les facilités scénaristiques de Finch et Jenkins. Un bon point d’entrée pour les novices avec une bonne origin story psychologique  sur L’Épouvantail.

 

À noter que vous pouvez commencer par le prélude Batman La Nouvelle Aube pour vous mettre dans l’ambiance, disponible en VF.

 

 

wonder-woman-rebirth-tome-1Disponible aux éditions Urban Comics dans la collection DC Rebirth ou sur Amazon au prix de 15,50 € | LIRE UN EXTRAIT ICI | LIRE MON DOSSIER SUR WONDER WOMAN

Après 5 ans de New 52, DC Comics décide de relancer son univers avec l’ère Rebirth Concrètement, les 5 dernières années ainsi que l’événement Flashpoint sont toujours inscrits dans la continuité mais avec pour objectif de synchroniser et harmoniser le tout. Après Brian Azzarello sur la Princesse des Amazones, l’équipe créative de cette nouvelle série voit le retour d’un habitué de la belle, Greg Rucka. En effet, il avait démarré sur Wonder Woman avec le graphic novel Wonder Woman: The Hiketeia et sur la série titre entre 2003 et 2006. À ce jour, Rucka reste un auteur emblématique de l’héroïne que vous pouvez retrouver en trois tomes dans la collection DC Signatures sous Greg Rucka présente Wonder Woman. Alors, que donne cette nouvelle série initiée en 2016 (2017 en VF) sur Diana ? Eh bien, du très bon ! Pas besoin de le cacher plus longtemps, puisque Rucka n’a pas perdu la main concernant ce personnage. Il la connaît et arrive encore à la développer, malgré le fait que ce premier arc soit une réécriture des origines de Wonder Woman. De ce fait, les débutants pourront aisément se plonger dans ce tome 1 sans craindre d’être largué, puisque la mythologie Amazone est expliquée et modernisée sans manquer de respect aux bases que les plus anciens connaissent. On retrouve aussi certains objets liés au passé de Wonder Woman oubliés dans les New 52, comme le jet invisible.

©DC Comics/Urban Comics

Diana découvre donc le monde des hommes avec une innocence naïve qui lui est propre, sans qu’elle ne perde ce qui caractérise sa force. À savoir ses valeurs. On la voit persévérer dans de nombreuses situations où beaucoup auraient laissé tomber. La confrontation entre la violence et l’injustice qui règne dans notre monde s’entrechoque avec l’héroïsme et le cœur de l’Amazone pour rendre la lecture vibrante d’humanisme. N’oublions pas les personnages secondaires, surtout les Amazones qui renforcent la richesse d’un personnage tel que Diana. Le graphisme de Nicola Scott est propre sans être transcendant. Son trait n’est pas toujours uniforme ce qui parfois pèche sur quelques cases. La colorisation est moderne et se marie bien avec le style de Scott, lui donnant même plus de consistance. On apprécie aussi le nouveau costume de Diana, même si j’avais déjà beaucoup aimé celui du couple Finch dans Wonder Woman déesse de la guerre [mon avis sur le tome 1]. En conclusion, ce tome 1 de Wonder Woman Rebirth est principalement destiné aux nouveaux lecteurs, mais reste une lecture très solide pour les amoureux du personnage. Greg Rucka reprend les bases de son héroïne afin d’approfondir son univers et sa caractérisation encore plus que ce qu’ont pu faire Azzarello et les Finch avant lui. De mes lectures DC Rebirth, Wonder Woman est celle qui m’a le plus enthousiasmé pour la suite avec Green Arrow Rebirth [mon avis ici].

18blanc

 

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