Critique manga #211 – Ragna Crimson tome 1, Dog End tome 3, Gleipnir tome 5

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Un #MardiConseil avec trois manga se classant dans la collection Dark Kana de chez Kana. Il y a d’abord la grosse nouveauté, Ragna Crimson, et son univers peuplé de dragons pouvant rivaliser avec ceux de Game of Thrones. Sombre, personnages complexes, et un bon potentiel réussite pour la suite… Vient ensuite le tome 3 de Dog End et sa chasse de mafieux assassins souhaitant éliminer une jeune héritière. Et pour terminer, le tome 5 de Gleipnir qui aborde les changements à la puberté, ainsi que la solitude, et les émois amoureux entre les lignes d’un scénario complexe. 

kanadargaudsuisse

Merci à Stéphanie et Anne-Catherine pour ces aventures chez Dark Kana


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Ragna Crimson est un shonen manga de Daiki KOBAYASHI lancé en 2017 au Japon, dans les pages du magazine Gangan Joker de chez Square Enix. Et c’est en ce mois de février que le tome 1 fait son entrée dans la collection Dark Kana de chez Kana, tandis que le Japon comte 4 tomes en cours. À noter qu’il est aussi disponible en édition collector – plus d’infos en cliquant ici. L’histoire prend place dans un milieu médiéval au léger accent futuriste (on verra pourquoi plus tard), où les chasseurs de dragons tuent leurs proies avec leur épée d’argent afin de toucher une récompense. Parmi eux il y a Léonica (alias Léo), 12 ans, une tueuse de génie qui a mis à terre plus de dragons que n’importe quel autre chasseur. À ses côtés, Ragna, qui désire plus que tout la servir pour toujours. Mais quand un ennemi impitoyable apparaît, le jeune homme va devoir repousser ses limites pour changer son destin avant qu’il ne soit trop tard. À la lecture des premières pages, on est surpris de voir à quel point Léo est une guerrière qui ne recule devant rien pour tuer les créatures qui adorent dévorer les humains. Encore plus surprenant, Ragna, qui possède quelques années de plus que la fillette est plutôt décrit comme “faible”. Afin de ne pas être un total handicap à son amie, Ragna s’entraîne durant la nuit à manier l’épée d’argent. Mais quand le sommeil le gagne, ses songes viennent toujours lui montrer un futur où Léo meurt suite à une attaque de dragons de classe supérieure, doués et pouvant prendre forme humaine. Un jour, Ragna reçoit la visite d’un homme qui prétend être son futur lui et bien décidé à garder Léo en vie. Le Ragna du présent pourra-t-il garder son amie en vie et tuer les créatures qui menacent ? Les événements s’enchaînent assez vite, permettant aux bases d’être plantées et de ne pas rendre ce tome 1 trop introductif, voire indigeste. Par la suite, le lecteur sera étonné du retournement de situation concernant Léo et Ragna, faisant aller le scénario vers une direction différente. Alors pourquoi, Ragna Crimson ? Eh bien, la réponse se trouve dans ce tome 1, soyez rassurés, mais ce n’est certainement pas moi qui vais vous donner la réponse. Cela reviendrait à gâcher la lecture.

© Daiki Kobayashi / SQUARE ENIX CO., LTD.

Le personnage de Ragna est sympathique et sensible quand il s’agit de la sécurité de Léo. La relation entre eux fait penser à celle d’un grand frère et sa petite sœur, nous attendrissant. Léonica nous est présentée comme une surdouée de l’épée d’argent, tranchant les dragons sans sourciller. Mais, le mangaka n’oublie pas de nous rappeler que sous cette carapace et cette force se cache une petite fille effrayée à l’idée de se retrouver sans Ragna. Les dragons sont regroupés par classes sous les ordres d’un Dieu des Dragons qui, las, va ordonner l’éradication des humains. Alors, la raison de cet ordre m’a laissé perplexe car je l’ai trouvé un peu absurde voire idiote. Néanmoins, on passe facilement outre ce détail, non pas sans avoir cligné des yeux plusieurs fois. Le scénario que nous propose Daiki KOBAYASHI est assez original pour le coup, et on devine qu’un univers très riche n’attend plus qu’à se montrer dans la suite. Il en va de même pour les dragons et la « hiérarchie » ainsi qu’avec les « métamorphes ». Le trait du mangaka est très précis, et les planches dégagent un énorme dynamisme. Le design des personnages est bon, mais ce sont surtout les créatures qui impressionnent. Les dragons sont très travaillés aussi bien dans leur forme d’origine que dans le côté machiavélique qu’ils dégagent en homme. En conclusion, ce tome 1 de Ragna Crimson se montre très intéressant grâce à un scénario qui s’ouvre sur une perspective de quête où l’action aura toute son importance. Le côté émotionnel sera certainement aussi au rendez-vous avec un Ragna en plein apprentissage et une Léo se battant pour retrouver son ami…

Disponible aux éditions Kana dans la collection Dark Kana ou sur Amazon au prix de 7,45€ | Également disponible en numérique sur izneoLIRE UN EXTRAIT DU TOME 1 | LIRE MON AVIS SUR LES TOMES PRÉCÉDENTS

Le tome 2 de Dog End se terminait sur la présentation de plusieurs ennemis prêts à tout pour éliminer Mana, unique héritière de l’empire mafieux de sa famille. Wakatsuki/Black Dog et l’inspecteur Hatori sont toujours chargés de sa sécurité, sont à nouveau réunis. Je me souviens que dans le premier tome je reprochais le manque de travail autour du personnage de Mana, qui malgré le fait qu’elle soit le point central du manga, était simplement reléguée dans le fond. On en finissait même pour l’oublier. Cela avait été corrigé dans le tome 2, à mon grand soulagement, la voyant travailler en duo avec Black Dog. Malheureusement, ce tome 3 voit à nouveau la jeune fille retrouver son rang de spectatrice avec vraiment aucun dialogue. En fait, la lecture de ce nouveau tome s’est révélée un peu longuette. Pourquoi ? Simplement à cause de la succession de scènes d’affrontements entre les tueurs des factions différentes. J’ai trouvé cela vraiment répétitif, avec pour seul but de présenter les capacités de chacun. Au final, beaucoup trop de noms et beaucoup trop de visages, et je n’ai retenu personne.

DOG END ©2017 Yurikawa/SHOGAKUKAN

Dommage car le tome 2 donnait vraiment une bonne dynamique au récit. Même l’enquête passe un peu à la trappe tant elle est étouffée par les méchants qui se tapent dessus. Cela m’a rappelé le film Las Vegas 21 de Robert Luketic sorti en 2008, dont le scénario se reposait trop sur les combats. Néanmoins, ce troisième tome retrouve un petit peu d’intérêt dans le dernier chapitre avec l’arrivée inattendue de certains personnages, pouvant remettre l’histoire sur le bon chemin. Visuellement c’est agréable, mais l’ensemble souffre beaucoup de l’action omniprésente. Le rendu des personnages, surtout des assassins, sont originaux. En conclusion, je suis un peu déçue de ce tome 3, mais je continue de croire que le récit possède du potentiel. La galerie de méchant empêche le scénario de se déployer convenablement. Toutefois, je garde espoir en YURIKAWA pour la suite.

 

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Déjà le cinquième tome pour Gleipnir et son épopée de tous les dangers avec Shûichi et Claire. Toujours à la recherche des médailles de l’extraterrestre afin d’exaucer des vœux, nos deux héros peuvent compter sur le soutien du groupe d’aventuriers rencontré précédemment. Mais dans ces montagnes, il existe aussi d’autres créatures capables de tous pour pouvoir décrocher le pouvoir des médailles. L’ambiance dérangeante des débuts du manga semble s’estomper puisqu’ici, Claire n’est plus aussi sexualisée dans ses poses. L’intrigue est toujours aussi bien construite, et on apprécie de voir Shûichi s’affirmer un peu plus chaque jour. Sa relation avec Claire est toujours entre l’amitié et plus si affinités, mais on sent qu’ils se font mutuellement confiance. Claire va même jusqu’à vouloir préserver le sens moral de son ami afin qu’il n’ait pas la conscience souillée par ses mauvaises actions. Ici, la jeune fille se définit comme plus mature, rendant possible au lecteur d’avoir de l’empathie. Ce tome 5 dresse aussi des parallèles entre les deux groupes, où Sun TAKEDA montre que ses personnages sont bien plus complexes que l’on ne peut le croire.

© Sun Takeda / Kodansha Ltd.

Les scènes de flash back permettent de faire la connexion entre certains protagonistes, et on a hâte de découvrir le début de la tragédie liée aux médailles. Le groupe ennemi est constitué de caractère très différent, mais au final chacun rêve d’une vie différente où ils ne sont plus vu comme des marginaux. On peut le voir comme une métaphore au harcèlement scolaire, et à l’acceptation de son corps qui change. Le trait de TAKEDA est travaillé de manière à rendre les cases plus sombres, le bestiaire se développe flirtant avec l’horreur, même si on voit peu Shûichi sous sa forme de mascotte. En ne se concentrant plus autant sur l’anatomie féminine de Claire, le mangaka mise plus sur les sentiments que dégage chaque personnages rien qu’en les regardant. Et c’est tant mieux ! En conclusion, encore un bon tome pour Gleipnir dont l’équilibre entre les différentes phases du scénario est homogène, rendant la lecture entraînante. Le côté sombre est toujours là, mais on sent que TAKEDA ne voit pas son histoire que dans un seul prisme. La lumière n’est peut-être pas très loin…

17/20

2 réflexions sur “Critique manga #211 – Ragna Crimson tome 1, Dog End tome 3, Gleipnir tome 5

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