Un #JeudiBD avec un polar sombre où la drogue sème un chaos pas possible. Pour y mettre fin, une jeune flic se lance dans une enquête en immersion qui lui coûtera énormément. On finit par quitter les ténèbres de Spider pour rejoindre la luminosité du Louvre dans la nouvelle série du papa de Les Carnets de Cerise avec des souris !
Disponible aux éditions Soleil dans la collection Fantastique au prix de 14,95€ ou sur Amazon | Également disponible en numérique sur izneo | LIRE UN EXTRAIT
Après Olympus Mons, Christophe Bec (Prométhée) et Stefano Raffaele (New Gods, Birds of Prey, Batman) se retrouve sur une duologie avec Giles Daoust, réalisateur connu pour son film The Room) qui co-signe le scénario, et Marcelo Maiolo pour la colorisation. Spider est une histoire écrite comme un polar noir bien sombre, et sale parfois, avec des personnages que l’on oublie pas. Charlie, tout juste sortie de l’école de police, va collaborer avec l’inspecteur Brandt ayant déjà de la bouteille. Depuis des mois, les rues de Detroit sont sous l’emprise d’une nouvelle drogue, la Spider. Cette dernière provoque une addiction instantanée, des mutations, et la mort. La jeune flic va tenter de faire ses preuves sans réaliser qu’elle risque d’y laisser plus que son insigne… Ce premier tome s’ouvre sur une scène énigmatique de rituel particulier se déroulant à une date antérieure. L’univers mis en page par le quatuor prend les tripes aussi bien visuellement que sur le plan de la narration. À la lecture, on imagine très bien cet univers donnerait adapté en un polar noir aux contours de thriller ou en série télé. Charlie est une jeune femme qui débute mais qui possède un sens de la justice et une hargne sans limite. Peu à peu, Bec et Daoust montrent à quel point Charlie est complexe. Traumatisée par sa relation avec sa belle-mère, la jeune femme ne réalise pas à quel point cela peut lui porter préjudice dans son investigation sur la Spider. Elle y fonce tête la première, s’engouffrant dans ce qui n’augure pas un “happy end”. Nous avons aussi ce que l’on pourrait appeler “patriarchie”, avec l’inspecteur Brandt ayant une vision de Charlie très sexiste. Pour preuve, il n’hésite pas à lui donner le surnom de “Britney Spears” sans même l’avoir vu agir sur le terrain. Bec et Daoust n’hésitent pas à montrer la hiérarchie masculine comme elle est pour des milliers de femmes à travers le monde : dure et pleine de préjugés. Le rythme bénéficie du trait de Stefano Raffaele qui arrive à jongler entre le franco-belge et le comics. Le côté sale et vicieux du monde des stupéfiants est très bien mis en scène, ce qui encore une fois aide à nous projeter dans ce potentiel univers cinématographique. L’univers très noir le reste même dans les passages en pleine journée. Durant ces moments, une fausse impression de quiétude flotte au-dessus de la ville. C’est un peu comme si on était en plein brouillard, à la manière de Charlie. La colorisation de Marcelo Maiolo renforce le ton du récit, passant du sombre à l’éclatant avec aisance. En conclusion, ce tome 1 sous-titré « Rabbit Hole » introduit et lance l’intrigue avec une facilité déconcertante. La lecture est rapide mais immersive de bout en bout. Charlie est typiquement l’un de ces personnages que l’on aime voir, et qui s’accorde très bien avec l’univers. Alors n’hésitez pas plus longtemps et plonger dans le terrier du lapin blanc, et rendez-vous à « Wonderland« …
Disponible aux éditions Delcourt dans la collection Le Louvre ou sur Amazon au prix de 9,95€ | Également disponible en numérique sur izneo | LIRE UN EXTRAIT
Le scénariste de Les Carnets de Cerise revient avec Les Souris du Louvre, où la partie graphique a été confiée à Sandrine Goalec (Ateliers des détectives). Comme l’indique le titre, le décor est celui du prestigieux musé du Louvre, où le jeune Milo adore traîner. Sa mère y travaillant, le garçon a toujours baigné dans cette richesse artistique et c’est tout naturellement que son exposé traitera sur cet endroit. Derrières les anecdotes du gardien existe une toute autre histoire, celle d’une guerre de souris en provenance de l’Antiquité! Oui, rien que ça. Curieux, Milo va y mettre son nez sans savoir dans quel aventure il s’embarque. Surtout que Esope, un jeune souriceau l’observe avec curiosité. Que cherche-t-il ? Et pourquoi une telle guerre a-t-elle lieu sous la pyramide ? D’entrée de jeu, le scénario embarque le lecteur dans une épopée qui promet de revisiter, ou presque, quelques éléments de notre Histoire. En prenant le musée du Louvre comme terrain de jeu, Chamblain peut se permettre d’utiliser l’aura de mystère qui imprègne les galeries. Passage secret, histoire liée au tableaux, etc., le champ est très vaste pour l’auteur. Du coup, on peut vraiment s’attendre à avoir une suite bien palpitante. Que l’on soit âgée de 9 ou 30 ans, la narration nous fait passer un bon moment. En apprenant que les souris viennent du passé, on se demande comment cela est-il possible. Ainsi, l’intérêt du lecteur pour cette BD va en grandissant, et on ne voit pas la dernière page arriver. Le dessin de Sandrine Goalec est très dynamique et plein de douceur. C’est moderne sans tomber dans le trop moderne. J’entends par là, que le trait classique donne vraiment une belle identité à l’histoire. L’architecture du musé est travaillé, et les couleurs de DRAC (Robert Sax, Homicide) finit d’embellir l’ensemble avec finesse. Les cases sont lumineuses. En conclusion, ce tome 1 de Les Souris du Louvre est une très bonne découverte, pouvant être lu aussi bien par les enfants que par les adultes. Comme l’était déjà Mausart de Thierry Joor et Gradimir Smudja [mon avis ici]. Les secrets entourant la présence des rongeurs de l’Antiquité titillent la curiosité du lectorat. J’attends donc le tome 2 avec une vraie envie de continuer à décortiquer les secrets du musé en compagnie de Milo et Esope. Deux destins qui sont certainement liés l’un à l’autre.