Critique manga #216 – Slam Dunk (Star Edition) tome 1 et 2

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Slam Dunk est un titre phare des années 90 transpirant le shonen et le sport à plein nez. Entre transpiration, coupes de cheveux typiques de cette époque rivalisant avec John Travolta dans Grease, le manga de Takehiko INOUE s’est inscrit au panthéon des classiques comme City Hunter (Nicky Larson en VF), Ranma 1/2, Battle Royale, Saint Seiya ou encore GTO. Vingt ans après son arrivée en VF, les éditions Kana offre une nouvelle jeunesse au titre dans une réédition « double ». Voyons ensemble pourquoi ce shonen a séduit autant de lecteurs de par le monde. 

 

Disponible aux éditions Kana dans la collection Star Edition ou sur Amazon au prix de 9,90€

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Écrit et dessiné par Takehiko INOUE (Real, Vagabond), Slam Dunk est un peu le mètre-étalon dans le manga sur le basket ball, comme l’est Battle Royale dans le survival. Pré-publié dans le Weekly Shonen Jump de 1990 à 1996, il faudra attendre 1999 pour le voir arriver en VF aux éditions Kana. Véritable succès, le manga a eu les honneurs d’une adaptation animé et de plusieurs films. La version simple se compose de 31 tomes – dont Kana a annoncé l’arrêt de commercialisation – avec l’arrivée de cette Star Edition, qui devrait se tenir en 20 tomes. Pour l’occasion, l’éditeur a offert un nouvel écrin au manga en changeant les couvertures, ainsi que le dos (la tranche pour ceux qui ne sont pas habitués au jargon). Bon, et le scénario dans tout ça, est-ce que Slam Dunk est vraiment un “incontournable du shonen” ? Pour Sakuragi il est l’heure de faire son entrée au lycée, et peut-être arriver à mettre un terme à la tendance qu’il a de se prendre des vents avec la gent féminine. Après son 50ème râteau, il rencontre Haruko, jeune fille dont il va tomber amoureux. Quand il découvre qu’elle aime le basket, il décide d’utiliser ses mains pour dribbler et non plus pour casser des têtes. Mais il n’avait pas prévu l’arrivée de Kaede, nouveau dans l’établissement, et talentueux basketteur faisant chavirer les cœurs. Celui de Haruko y compris. Si on est en présence d’un triangle amoureux, le récit est principalement centré autour du basket. Slam Dunk vient même de cette technique qui consiste à faire un « dunk » – suffit de regarder les joueurs sautant sur quelques mètres pour offrir un point à l’équipe. Pour ceux qui connaissent un peu ce milieu, ils y trouveront tout les codes propre à ce sport, et pour les non-aficionados il  servira de manuel d’apprentissage très fun !

L’un des premiers points marquants, est qu’il est rempli d’un humour n’étant pas inconnu aux lecteurs de City Hunter. Et c’est bien normal puisque le mangaka a été pendant de nombreuses années l’assistant de son créateur, Tsukasa HOJO ! À plusieurs moments, on a l’impression de voir Ryô Saeba s’essayer au basket. Cela se confirme avec les mimiques, qui personnellement me rendent nostalgique et qui me charment. Oui oui. L’autre trait de qualité du manga, est que INOUE n’a pas peur de jouer sur l’autodérision, rendant pour le coup ses personnages très attachants. Sakuragi a tout d’un “bad boy” que l’on peut voir dans X romans ou films, mais qui au fond est un sensible au grand cœur. Nous avons aussi le droit à des running gags qui fonctionnent, même si cela pourrait venir à lasser au bout de quelques tomes… À voir comment cela se ressent, surtout pour des lecteurs découvrant le manga pour la première fois. L’action qui se veut avant tout sportive et humoristique laisse une grande place au développement des personnages. Ces derniers apportent une véritable fraîcheur aux protagonistes parfois trop manichéens du manga actuel. Surprenant pour un manga de 20 ans, non ? Encore une fois, c’est dû aux personnages et à l’ambiance collégiale bonne enfant qui se confronte au sérieux du basket. Slam Dunk n’est pas un manga à prendre à la légère…
Le tome 2 de Slam Dunk poursuit l’apprentissage de Sakuragi dans le basket dont le réalisme est bluffant. Mais rien d’étonnant quand on sait que le mangaka a pratiqué ce sport dans sa jeunesse… L’esprit d’équipe est bien représenté dans l’histoire, les erreurs de parcours de Sakuragi et ses amis font partie intégrante de l’évolution du scénario. Nous retrouvons aussi chaque joueur important au bon fonctionnement d’une équipe, comme le leader. Chacun possède son importance, et l’auteur n’oublie pas de les développer petit à petit. Dans ce deuxième tome on aborde même le judo !  Maintenant reste à voir si ce manga peut arriver à séduire tout le monde ? Possible que certains ne soient pas sensibles au ressenti que procure la lecture. Mais il serait dommage de ne pas lui donner sa chance…

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Visuellement, le trait rappelle sans sourciller celui de Tsukasa HOJO. Impossible de ne pas voir en Sakuragi un Ryô plus jeune. Pourtant on ne peut pas dire que ce soit un simple copier-coller. Non, non. Le héros possède sa propre personnalité et touche de façon différente qu’un Ryô Saeba. Les planches où l’on voit les sauts et autres mouvements des joueurs montrent bien toute la grâce que peut représenter cette discipline. Bouger sur un terrain, ça s’apprend, un peu comme la danse classique. Les personnages – même s’ils sont nombreux à se présenter dans le premier tome – sont facilement identifiables, autre qualité du talent de INOUE. Le réalisme propre aux années 90 fonctionne bien pour moi, mais à vous de vous faire votre propre idée. Cette « Star Edition » de Kana est plutôt bonne dans sa globalité, et même si elle ne convainc pas tout le monde, je suis contente du résultat. À souligner que le dos formera une frise inédite dessinée par INOUE pour la VF. 

En conclusion, en découvrant Slam Dunk on comprend aisément pourquoi ce manga sur le basket en a convaincu plus d’un. On devine aussi qu’il a été une source d’inspiration pour les autres mangas du genre, notamment Koruko’s Basket de Tadatoshi FUJIMAKI, et Dream Team de Takeshi HINATA. La qualité du récit, le trait et la simplicité sincère – et non péjorative – des protagonistes font que l’on tient ici un classique du manga, sans l’ombre d’un doute.

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4 réflexions sur “Critique manga #216 – Slam Dunk (Star Edition) tome 1 et 2

  1. Avec la sortie de cette réédition, j’ai terriblement envie de relire mes tomes de Slam Dunk. D’ailleurs, je n’achèterai cette édition que pour compléter ma série. Je voulais la prendre dès le tome 1, mais j’ai été assez déçue du résultat pour ma part (petit format, illustration coupée, dos gris à cause de la frise, beurk !).
    Tu le compares souvent à City Hunter, à raison. Tu savais qu’Inoue avait été l’assistant d’Hôjo ? (si tu l’as dit dans l’article, je m’excuse de l’avoir loupé ><)

    Aimé par 1 personne

    • Oui je comprends qu’il y ait des déçus pour cette nouvelle édition. Perso elle me permet de me lancer sinon j’aurais jamais fait la démarche…31 tomes contres 20, c’est pas rien.
      Oui je le dis dans la chronique ahah pas de mal. Perso en le lisant – première fois – je ne le savais pas. Mais je me disais: il ressemble à Nicky dans ces mimiques miniatures, et le comportement avec les filles (même si c’est amoindri par rapport à Ryo). C’est en faisant des recherches sur le mangaka que j’ai découvert l’info ^^ hihi

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  2. Pingback: Throwback Thursday #2020-03 – Les Blablas de Tachan

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