Heartless: sans coeur, cruel ou sans pitié. Mercy: miséricorde, pitié, indulgence ou grâce. Voilà les traductions françaises de ces deux mots anglais utilisés comme sous-titres pour le premier tome de la saga écrite par Ker Dukey. Pour sa suite, l’auteure britannique a misé sur Despair, mot signifiant désespoir. Ce dernier est bien présent, mais comme on le découvre, Dukey l’écrit de tant de manière que ses personnages semblent prendre vie en dehors des pages. Puis, Vacant, sous-titre de la novella 2.5 de Heartless nous parle de ce sentiment de vide que l’on peut ressentir après la perte de quelqu’un, ou simplement quand on ne sait pas qui nous sommes. Magistral, effrayant, Ker Dukey possède une plume qui peut rivaliser avec Maxime Chattam et Stephen King, les maîtres du thriller racontant les êtres humains comme nul autres.
Disponible aux éditions Milady dans la collection New Adult ou sur Amazon au prix de 16,90€ – Le tome 2.5 est uniquement disponible au format numérique
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Merci à Anne-Catherine de Dargaud Suisse pour cette lecture
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! LECTURE POUR PUBLIC AVERTI – GARANTI SANS SPOILERS !
Disponible aux éditions Milady dans la collection New Adult ou sur Amazon au prix de 16,90€ | Également disponible en numérique
Heartless est un titre classé dans le genre de la Dark Romance, mais qui possède plus la notion de “Dark” que de “Romance.” Alors oui, elle est présente, mais Ker Dukey se focalise beaucoup plus sur toute la psychologie de ses personnages, leurs émotions et les liens qu’íls peuvent avoir avec ceux qui les entourent. Il faudrait donc dire que Heartless est plus dans la catégorie Suspense. Mais, la romance est tout de même présente. Car, ce sont bien la question des liens entre les êtres humains – famille ou pas – qui est mis en avant. Difficile de parler de l’intrigue sans vous spoiler. Je vais donc rester en surface tout en rappelant certains point de départ évoqué dans le tome 1. L’histoire est celle de deux frères, Blake et Ryan, dont l’enfance a été traumatisante en bien des points. Devenu policier, Blake a tout fait pour protéger son frère et subvenir à ses besoins au fil des années. Ryan, est un jeune homme brillant et qui comme son frère est charismatique. Conscient de l’effet qu’il produit chez les autres, Ryan va en abuser… Entre alors en scène Melody, camarade de classe de Ryan, qui se rapprocha de Ryan et de Blake. Alors non, que ce soit dans le tome 1 ou dans ce tome-ci, nous n’avons pas le droit à un éternel triangle amoureux. Ce deuxième tome se déroule 18 années après les événements du premier tome. On retrouve les personnages au quotidien mais dont le passé va revenir les hanter. Je ne dirais pas sous quelle forme – rien de paranormal cela dit – puisque c’est un élément principal que l’on découvre au fur et à mesure lors de la lecture du tome précédent. L’évolution des personnages est vraiment naturelle et brillante. Ker Dukey comprend ses personnages tout en les laissant la surprendre. Pour cause, après cette lecture je me suis intéressée à sa façon de travailler, et j’ai appris dans une interview qu’elle s’est laissée surprendre pas les personnages à bien des moments. Notamment Ryan, acteur mystérieux mais très déstabilisant dès le tome 1. Ici, l’auteure peut enfin explorer toute la complexité et la noirceur qui le façonne, et qu’est-ce que c’est subjuguant. Dès le début, Ryan met mal à l’aise mais excelle dans ses travers de psychopathe. Intelligent, sournois et bien plus, il est le genre de protagonistes que l’on adore aimer ou détester. On ne cautionne pas ses actions, mais on ne peut pas dire qu’il ne nous fait rien ressentir. Allant du malaise à l’enchantement, Ryan épouse très vite le rôle principal de ce second tome. Autour de lui, Blake et Melody sont toujours présents et on devine les séquelles laissés par les actions passées. Une nouvelle fait son entrée, Cereus, et on la découvre avec envie. Le fait de suivre durant 80% du roman les pensées de Ryan dérange mais nous garde captif de ses actions. La psychologie du personnage passe aussi par le concept de l’obsession maladive, dépassant le statut de prédateur guettant sa proie. Dans ce second tome, Ker Dukey continue d’explorer la notion d’amour toujours en passant par les protagonistes.
– Mon silence devrait te mettre sur la piste. Il devrait t’indiquer à quel point ta voix est chargée de mensonges qui te noircissent la langue, et de faire prendre conscience des dégâts qu’ils occasionnent.
Si dans le premier tome, on se focalisait beaucoup sur l’amour entre Melody et Blake, c’est au tour de Ryan de nous montrer s’il est apte à aimer ou pas. Il aurait été simple pour l’auteure de le faire tomber dans l’amour cliché des romances, mais cela serait mal juger le talent de Dukey… Froid, calculateur et manipulateur sans scrupules, Ryan apparaît sans âme, et ne s’en cache pas. Plus Ryan s’enfonce dans ses jeux morbides et s’en délecte plus il nous hypnotise. Est-ce que quelqu’un de foncièrement mauvais peut-il changer et aimer réellement ? Surtout, mérite-t-il d’être vue autrement que comme le monstre qu’il est de nature ? Dans cette suite, Ker Dukey tire les ficelles de ses marionnettes, s’éclatent et nous plonge dans un univers mêlant notre réalité et celle que l’on peut fantasmer en silence… Même si Ryan m’a glacé par moment, il m’a fasciné ! C’est effrayant, mais je pense que chaque être est capable du bon comme du pire. La narration est addictive, la plume est bluffante de sincérité et de questions pertinentes concernant le fonctionnement des relations et de la société. Le rythme va en crescendo, et si dans le tome précédant j’avais ressenti quelques longueurs/répétitions, ce tome 2 en est totalement dépourvues. Les retournements de situations nous claquent en plein visage, on s’agrippe aux pages et on se laisse dévorer par le talent de Dukey. En conclusion, ce tome 2 de Heartless a été un coup de cœur magistral. L’auteure laisse Ryan diriger la partie entre suspense et psychologie du diable. Frénétique, angoissant mais une lecture humaine en bien des points. À lire d’urgence !
C’est un esprit très fragile, qui ne nécessite que de minuscules incitations pour rouvrir d’anciennes blessures. Je trouve ça fascinant de regarder son esprit tomber aussi facilement en lambeaux. Elle conçoit les rapports sexuels comme une façon de manifester son amour à l’autre. Du coup, elle rêve de rencontrer quelqu’un qui l’aimera de la bonne manière, et l’emmènera loin de cette vie.
Disponible aux éditions Milady au format numérique uniquement ou sur Amazon
Avant de se lancer dans l’écriture du troisième tome de la série, Ker Dukey a misé sur une “novella” – soit un récit plus court et intermédiaire – se déroulant juste après la fin du tome 2. Intitulé “Vacant”, on y suit le personnage de Cereus, où l’auteure peut lui donner la parole. En effet, jusqu’ici la jeune fille restait un mystère de son point de vue, et n’était décrite aux lecteurs qu’à travers les yeux de Ryan, Blake et Melody. En moins de 100 pages, l‘auteure britannique arrive à nouveau à cerner ses personnages, et c’est puissant ! En découvrant Heartless, j’étais loin d’imaginer tout ce que j’allais y lire. Dans le tome 1, la narration et les événements m’ont pris au dépourvu, sorti de ma zone de confort – ou en tout cas de celle que j’associe à la romance. Au final j’ai été propulsé dans un univers fait de psychologie dramatique mais sophistiquée. Impossible de dire que les protagonistes imaginés par Ker Dukey sont idiots. Au contraire, ils nous bousculent et nous entraînent de manière tellement facile que l’on ne voit rien venir. Cereus est comme l’indique l’origine de son prénom, une Fleur de Lune qui ne s’épanouit que dans l’obscurité avec pour lumière que cet astre silencieux. C’est une jeune fille qui fascine et envoûte le lecteur. Que le veuille ou pas, on s’attache à elle et aux autres aussi. Je vous mets au défi de rester insensible à Ryan par exemple… il est psychopathe mais on est séduit par sa manière de raisonner et ses agissements. Ker Dukey évoque le concept des âmes sœurs, qu’on y croit ou non. Personnellement j’y crois sans que cela ne devienne une idée fixe que je me fais autour de ce lien unique. Dans la définition d’âmes sœurs beaucoup y voit une attache romantique et sexuel. Mais la réalité, et qu’il est tout à fait possible de se sentir être l’âme sœur de quelqu’un sans qu’aucun sentiment propre à la romance ou au plaisir charnel n’y prenne vie. Ker Dukey évoque aussi la notion d’hérédité dans l’ADN transmis de génération en génération. Encore une fois, la lecture sera différente en fonction de celui qui découvre le récit. En conclusion, quand on pense que Ker Dukey ne peut faire encore mieux que le tome précédent, elle y parvient en un claquement de doigts ! C’est percutant, intense et les sujets abordés le sont fait avec une justesse das les mots que l’on en reste sans voix. Je ne peux que prier pour avoir le tome 3 très bientôt entre les mains.. patience, patience !
Quand le vent murmure à travers les arbres, j’imagine que c’est lui qui m’appelle, mais il se dérobe toujours à mon regard. Il se dissimule dans l’ombre de mes rêves. Et même quand mon esprit m’autorise à en explorer les recoins les plus sombres en espérant l’atteindre, les doigts écartés, tendus vers lui, je ne le trouve pas.