Critique manga #217 – Marry Grave tome 1, Moriarty tome 4

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Pour la découverte du nouveau shonen des éditions Kana, Marry Grave, je vous demanderai de sortir vos écouteurs et de chercher une chanson sombre à l’élégance gothique, comme par exemple du Placebo. Ok, le groupe n’est pas du tout gothique, mais il y a une certaine atmosphère qui se dégage de la voix de Brian Moloko que l’on pourrait lier à l’histoire de Sawyer. Amour perdu, mélancolie et un brin de folie. Trois adjectifs que j’associe volontiers au groupe de Brian. Allez, on s’écoute The Bitter End et on se laisse porter par le scénario. Parce que Sawyer vous touchera en parlant de sa Rosalie, alors qu’un sentiment à la Tim Burton se colle en arrière-plan. Le tome 4 de Moriarty, lui, vous donnera envie d’aller préparer un peu de thé et de voir la stratégie de l’Empire Britannique d’antan et la corruption germer parmi les peuples.

kanadargaudsuisse


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Marry Grave est un shonen lancé en 2017 au Japon et terminé en 5 tomes. Il est écrit et dessiné par Hidenori YAMAJI, connu en France pour sa trilogie Atlantid également aux éditions Kana. L’histoire se passe dans le monde des humains qui a été envahi par les démons et créatures aussi diverses que variées. Sawyer Riseman est un homme airant sur terre, apparemment sans but. Dégaine atypique, il se fait remarquer par le cercueil qu’il porte sur son dos. À l’intérieur se trouve la dépouille de sa femme, Rosalie. En réalité, Sawyer est à la recherche des ingrédients d’une incantation particulière, qui lui permettra de ramener Rosalie à la vie. Son chemin ne sera pas de tout repos, ses rencontres ne seront pas non plus toutes amicales, mais après tout ne dit-on pas que l’amour peut nous faire déplacer des montagnes ? La couverture interpelle le lecteur, et le synopsis pourrait rappeler un Beetljuice évoluant dans un univers de Fantasy avec ses orcs, fées, etc. Le personnage de Sawyer devient très vite attachant avec son humour décalé et la profondeur de son amour envers Rosalie. Les personnes qu’ils rencontrent sur son chemin lui apportent autant de bien que de mal. Certains reprocheront aux mangaka d’y mettre trop d’humour, mais personnellement j’ai trouvé qu’il était bien dosé, ne faisant pas d’ombre au sérieux de l’intrigue. D’ailleurs, s’il avait été moins drôle on aurait alors eu un Seinen à la Ragna Crismon [mon avis ici] ou Dusk Maiden of Amnesia [mon avis ici], et non plus un Shonen rappelant Fire Force [mon avis ici], par exemple. L’univers Fantasy en toile de fond est vraiment recherché, mais difficile de savoir si la part de danger deviendra plus grande par la suite.

© by YAMAJI Hidenori / Shôgakukan

Les morceaux de flashbacks apportent beaucoup au passif du héros, mais aussi à sa relation maritale avec Rosalie. On sent que le mangaka ne veut pas que l’amour entre les deux soit bâclé. Et pour ceux qui seraient allergiques à cela, rassurez-vous, cela n’entache en rien le reste de l’histoire. Visuellement, c’est du shonen maîtrisé et dynamique. Hidenori YAMAJI arrive à passer en clin d’oeil des mimiques humoristiques aux plus sérieuses, voire mélancoliques. Je trouve le charadesign excellent pour ma part, avec un côté moderne et rétro à la fois. Le bestiaire n’est pas en reste et ravira les amoureux du genre Fantasy, avec un gros soupçon d’art gothique pour faire la différence. Le décor est très bien travaillé, avec un souci du détail sans rendre l’ensemble illisible. Shonen oblige, le côté cruel et noir de l’univers ne ressort pas réellement, mais ce n’est pas foncièrement une mauvaise chose. Simplement si vous vous attendez à avoir une atmosphère obscure et malsaine, alors je vous conseille d’aller voir du coté de Gleipnir [mon avis ici], pour ne citer que ce titre. La qualité de l’édition est toujours au rendez-vous, mais rien d’étonnant quand on est un habitué des publications Kana. En conclusion, un premier tome énergique et légèrement surprenant. Une lecture faite avec envie laissant présager une (courte) aventure originale, et dont l’issue n’est peut-être pas un « happy end » ! Alors laissez Sawyer conquérir votre cœur et vous raconter son histoire à la manière de Les Noces funèbres de Burton.

17/20

 

Disponible aux éditions Kana dans la collection Dark Kana au prix de 6,85€ ou sur Amazon | Également disponible en numérique sur izneo | LIRE MON AVIS SUR LES TOMES PRÉCÉDENTS | LIRE UN EXTRAIT DU CHAPITRE 1 – TOME 1  | VOIR LA BANDE-ANNONCE | ANIME BIENTÔT DISPONIBLE – TRAILER JP

Au Japon, Moriarty confirme son succès puisque non seulement les ventes sont toujours bonnes – plaçant le manga dans le top publication -, mais que son adaptation en anime ainsi qu’un light novel [news ici] se profilent.  Pour ce tome 4, le scénario de Roysuke TAKEUCHI se concentre sur le personnage du colonel Sebastian Moran, s’étant montré plutôt discret jusqu’ici. C’est le MI6 sous les conseils de Moriarty qui demande à Moran de mener une mission bien spéciale. Au XIXème siècle, l’Inde est une colonie de l’Empire Britannique mis sous pression par la guerre avec l’Afghanistan au sujet de qui aura le contrôle des terres. Bref, rien que l’on ne connaisse rien avec les guerres actuelles, n’est-ce pas ? Dans ce tome 4, nous faisons la connaissance de Mademoiselle Moneypenny chargée de faire équipe avec Moran pour découvrir qui a tué un agent du MI6 à Calcutta. L’arrivée de ce personnage féminin nous fait nous rappeler que jusqu’ici nous n’avions pas eu de femme d’action… Comme dit plus haut, le passé de soldat de Moran est dévoilé petit à petit, mettant en lumière son traumatisme et pourquoi il prit la décision de se vouer corps et âme à la cause de William James Moriarty.

YUKOKU NO MORIARTY © 2016 by Ryosuke Takeuchi, Hikaru Miyoshi/SHUEISHA Inc

De ce fait, le personnage de William est très peu présent, et il faudra attendre le dernier chapitre pour le revoir, ainsi que Sherlock Holmes et John Watson. En détournant la lumière de sur les personnages principaux, TAKEUCHI donne de l’épaisseur aux acteurs secondaires qui deviennent importants à l’histoire. La trame se modifie puisque l’on casse le rythme de  »un chapitre-une mission » laissant ainsi le champ libre aux petits surprises lors de la lecture. Le scénario se veut toujours aussi manipulateur, et les coups bas ne sont jamais très loin… Le dessin de Hikaru MIYOSHI est toujours aussi rafraîchissant et propre au style Seinen du récit. En conclusion, un tome 4 offrant une vision plus étendue de Sebastian Moran, et en introduisant un nouveau personnage. À voir si Moneypenny se révèle plus qu’un simple personnage de passage… Action, mystère, trafic d’armes, guerre, la série Moriarty parle toujours aussi bien de son époque étant devenu le reflet de la nôtre…

7 réflexions sur “Critique manga #217 – Marry Grave tome 1, Moriarty tome 4

  1. J’avais lu le premier chapitre de Mary grave en ligne et ça l’avait complètement saoulée :/ l’humour était trop bateau et ça ne me donnait pas du tout envie. En lisant ta chronique j’ai limite eu l’impression qu’on ne parlait pas du même manga c’est fou xD Comme quoi les sensibilités ! Par contre j’ai acheté le tome 4 de Moriarty je me réjouis de le lire 😊

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    • Oui comme quoi les avis sont différents selon le lecteur ^^ Mais je comprends ta remarque, j’ai lu après coup chez certains que le côté humoristique ne plaisait pas forcément. À voir par la suite, parce que je n’aimerai pas qu’il prenne le dessus sur la partie plus dramatique. Moriarty est toujours aussi intéressant et bon, même si Moran n’est pas forcément le personnage que je préfère. Mais ça fait du bien de voir d’autres personnages en dehors de James et Sherlock. J’espère qu’il te plaira! Hésite pas à me faire ton retour dessus ^^

      Aimé par 1 personne

    • Qu’est-ce qui ne te tente pas dans Marry Grave ? ^^
      Ah oui c’est vraiment que je ne m’attendait pas à en savoir d’avantage sur Moran. Après je pensais que ça allait se concentrer sur Watson vu que c’est lui en couverture xD

      Aimé par 1 personne

      • Marry Grave a l’air très très shonen et j’ai un peu de mal avec ça. Je cherche des récits plus sérieux, moins barré ou du moins, moins léger. Ce n’est pas facile à expliquer lol

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