Critique manga #218 – Après la pluie tome 9, Banale à tout prix tome 6, @Ellie tome 3

Copie de titre manga (3)

Amour, introspection et jalousie sont les trois conséquences des titres dont je vais vous parler aujourd’hui. Banale à tout prix et @Ellie ont beau être des shojos ils ne sont pas moins sérieux que le seinen Après la pluie. Acteurs écrits par des plumes de talents et sublimés par des styles bien différents des uns et des autres. Trois titres à lire peut importe notre âge ou notre sexe. 

kanadargaudsuisse

Merci à Stéphanie et Anne-Catherine pour ces moments de lecture sous la pluie et le soleil


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Avant dernier tome pour le seinen Après la pluie (Koi ha ameagari no youni en VO), où l’on suit la jeune Akira Tashibana amoureuse de son patron dans le restaurant familial. Si avant ce neuvième tome je redoutais de voir la jeune fille nouer une relation amoureuse avec Masami Kondô, j’ai remarqué que cette appréhension s’était envolée après ma lecture. Pourquoi ? Difficile de l’expliquer. Je pense que c’est avant tout grâce à l’écriture de Jun MAYUZUKI qui a su faire évoluer ses personnages. Depuis plus d’un an qu’Akira travaille en tant que serveuse, le lectorat a pu la voir grandir même si nous ne le remarquons pas tout de suite. Mais de tous les protagonistes, c’est sans aucun doute Masami qui a le plus changé. Auparavant, du haut de ses 45 ans, seul sa carrure et son début de calvitie trahissaient son âge. Depuis, nous avons pu le voir se prendre en main, réfléchir sur ses choix de vie et sa situation de peur divorcé vivant seul. De sa maladresse toujours aussi présente, le lecteur a pu le découvrir philosophe et plus mature dans ses actions. Les relations sont également un point important du manga, et en dehors de celle de Akira et Masami, celles des autres personnages ne sont pas forcément mises au premier plan. En effet, dans ce tome 9 nous découvrons l’après rendez-vous amoureux de Yui et Takashi, amis d’Akira travaillant au même endroit qu’elle. Je me suis sentie un peu frustrée de ne pas avoir de raison concrète sur le fait que l’alchimie n’est pas prise entre eux, même si je me doute que c’est une conséquence après le discours de la sœur de Yui. Propos très pertinent cela dit, donc seule une demi-frustration au final. Autre amitié qui me tient à cœur est celle entre Akira et Haruka. Dans son scénario, la passion d’Akira pour l’athlétisme permet d’aborder le sentiment d’appartenance et aussi de liberté.

KOI WA AMEAGARI NO YONI ©2015 Jun MAYUZUKI/SHOGAKUKAN

C’est après une blessure au talon qu’Akira avait stoppé net la course, et finit par trouver ce travail au restaurant. Mais depuis que son corps est guéri, on sent que le traumatisme et la peur dominent le cœur de la jeune coureuse. Si elle se décide à renfiler ses baskets, Akira n’aura plus le temps de venir travailler, la contraignant à dire adieu à Masami et ses sentiments. Mais si elle ne fait rien, elle ferme la porte à une partie de son identité… Dilemme cornélien, n’est-ce pas ? Le dessin de MAYUZUKI possède la qualité d’exprimer énormément de choses sans que les mots ne soient nécessaires. Disons même que les bulles auraient gâché les émotions que dégagent les planches du mangaka. Les sentiments d’Akira envers Masami, et ceux de ce dernier envers elle, sont évidents mais il est appréciable de les voir rester sur la réserve. Les raisons sont certainement différentes pour l’un et pour l’autre, mais le lecteur pourra laisser libre champ à son propre avis sur la question. C’est une des forces de Jun MAYUZUKI : laisser le public lire entre les lignes et en déduire ce qu’il désir y voir. Le respect et l’amitié entre nos deux principaux protagonistes nous paraissent naturels et fort agréables à suivre. En conclusion, ce tome 9 d’Après la pluie m’a réconcilié concernant la possible issue de voir Masami et Akira s’engager dans une relation au-delà de celle de l’amitié. La plume parlante et muette de Jun MAYUZUKI est ce qui fait que cette histoire nous transporte et communique de nombreux messages, dont nous sommes les seuls traducteurs. Un récit simple mais intelligent porté par des personnages profonds.

 

Disponible aux éditions Kana dans la collection Shojo ou sur Amazon au prix de 6,85€ | Également disponible en numérique sur izneo | LIRE MON AVIS SUR LES TOMES PRÉCÉDENTS ICI  | LIRE UN EXTRAIT DU TOME 1 ICI | VOIR LA BANDE-ANNONCE ICI

Déjà le sixième tome pour le shojo Banale à tout prix (Futsuu No Koiko-Chan en VO) dont les deux premiers tomes ont été un immense coup de cœur [mon avis ici]. Surprise par les personnages, le style et les émotions simples mais sincères que dégageaient cette histoire, c’est toujours avec plaisir que je retrouve Koiko et Tsurugi. Si lors de la découverte du scénario de Nagamu NANAJI on découvrait les différentes notables entre les deux héros, on avait pu constater que derrière la façade de chacun ils étaient très semblables sur certains points. L’amour était l’une des différentes puisque pour Koiko ce sentiment était surfait et se devait d’être “banale”. Du côté de Tsurugi il était simple mais tellement effrayant, notamment quand on n’a jamais éprouvé cette palette d’émotions (très) déstabilisantes. Parce que oui, au final c’est bien une balade autour de ce sentiment universel que la mangaka nous propose d’en apprendre plus. Voilà à présent quelques semaines que Tsurugi et Koiko sont ensemble, mais ce n’est pas pour cela que la peur et les appréhensions se sont envolées. Au contraire, les deux sont tracassés et cogitent 24h sur 24h : Suis-je bien habillée ? Puis-je partager le même parapluie que lui ? Puis-je lui demander de m’embrasser ou de me tenir la main?

FUTSUU NO KOIKO-CHAN © 2015 by Nagamu NANAJI/SHUEISHA Inc.

Et notre premier baiser était-il à la hauteur ? Bref, que du rassurant vous voyez ! Et qui parle d’amour, parle dans 98% des cas de jalousie. Tsurugi va découvrir qu’il peut ressentir cette notion déstabilisante, quand il se demandera s’il est mieux que Sato, l’ex de Koiko. De son côté, Koiko réalise que certaines choses ont changé en elle par rapport à sa vision d’avant Tsurugi. D’ailleurs, ce fût assez plaisant de revoir Sato, et j’espère même qu’on puisse le voir plus souvent. Attention, je ne demande pas à ce qu’il vienne mettre le désordre dans la relation de mes bébés, mais j’aimerai qu’il puisse avoir sa propre évolution de son côté.  Le premier baiser qu’il partage déclenche en elle de nouvelles choses… Comme depuis le début, la mangaka distille ses idées sur l’amour et en particulier sur les nouvelles relations, sans jamais imposer sa vision. Libre est le lecteur de pouvoir voir midi à sa porte ou non. Le dessin reste une qualité importante puisqu’il transmet tellement de choses sans pour autant faire dans le fleur bleue inutile. Les émotions sont palpables dans le regard et les mimiques de chacun. Koiko et Tsurugi sont les acteurs principaux de cette fresque amoureuse que Nagamu NANAJI illustre avec honnêteté. Néanmoins, on aimerait bien qu’elle prenne le temps d’évoquer les personnages autour, même si cela n’est pas réellement dérangeant tant on adore suivre notre couple. En conclusion, Banale à tout prix continue son bonhomme de chemin sans en faire des tonnes, tout en sachant être touchant et universel dans ses sentiments.

 

@Ellie - Momo Fuji Disponible aux éditions Kana dans la collection Shojo ou sur Amazon au prix de 6,85€ | Également disponible en numérique sur izneo | LIRE MON AVIS SUR LES TOMES PRÉCÉDENTS ICI | LIRE UN EXTRAIT DU TOME 1 ICI | VOIR LA BANDE-ANNONCE DU MANGA | SUIVRE ELLIE SUR TWITTER (OUI OUI, POUR DE VRAI!)

@Ellie #jen’aipasdepetitami (Koi wazurai no Ellie en VO) est l’un des derniers Shojo nés aux éditions Kana, et dont la particularité principale réside dans le fait qu’il incorpore les réseaux sociaux dans son histoire. Ici, c’est le petit oiseau bleu qui prend la parole pour laisser Eriko Ichimura exprimer ses fantasmes sous le pseudo d’Ellie. Le sujet principal des rêves éveillés et émoustillants) de la jeune fille concerne Akira Ômi, le garçon le plus “populaire et beau” du lycée. Chaque fille souhaite en secret se faire remarquer par lui, alors qu’au fond lui, il a juste envie qu’on le laisse faire sa vie. Néanmoins, il est important de souligner qu’Ômi n’est en aucun cas un bad boy comme il est devenue (trop) coutume de voir dans les mangas ou les romans d’ailleurs. Ce tome 3 voit la relation entre Ômi et Ellie passer un nouveau stade, qui personnellement m’a pris au dépourvu. En effet, moi qui pensais que de les voir ensemble n’apporterait rien – limite ça m’ennuierait – j’ai été agréablement surprise de me réjouir pour eux ! En grande partie parce que la mangaka FUJIMOMO n’oublie pas de les faire évoluer en dehors du couple et au sein du couple.

KOWAZURAI NO ELLIE ©2015 Fujimono/Kodansha Ltd.

Ômi est un jeune homme qui soufflait davantage le froid (ou plutôt l’indifférence) chez moi, mais qui finalement se révèle être bien plus intéressant que l’on ne pouvait le croire. De son côté, la loufoquerie d’Ellie ne vient pas étouffer la partie sentimentale envers le garçon. Comme dans Banale à tout prix, la jalousie s’invite entre eux, faisant de chacun une boule de nerf nourrit par le doute. C’est dingue ce que ce sentiment non-désiré peut faire naître en nous, pas vrai ? L’humour est toujours là et utiliser avec parcimonie de la part de la mangaka. Les personnages secondaires sont un peu plus présents notamment Sara (l’amie d’Ellie) et d’un mystérieux soupirant assez amusant. La relation entre Sara et Ellie est vraiment sympathique, et joue sur notre attachement à elles. Le retour du réseau social Twitter dans le récit permet d’introduire un garçon qui sait qu’Ellie et Eriko sont la même personne, et on ne sait pas s’il est là pour jouer un mauvais tour à nos héros… Visuellement, le dessin de FUJIMOMO reste attrayant et bénéficie d’un charadesign moderne sans sortir des codes du shojo. C’est frais, simple, et c’est une très bonne chose ! En conclusion, avec ce tome 3 FUJIMOMO a enfin réussi à me prendre dans les mailles de son histoire ! Cela est dû en grande partie à la belle évolution des personnages d’Ellie et Ômi. Touchant, contemporain et sincère, la suite de ce shojo semble réserver quelques surprises…

17/20

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4 réflexions sur “Critique manga #218 – Après la pluie tome 9, Banale à tout prix tome 6, @Ellie tome 3

  1. Même si je continue à beaucoup apprécier les 3, je suis moins emballée que toi.
    Je trouve l’évolution d’Ellie de plus en plus classique même si ça reste mignon. Banale à tout prix l’est aussi mais il y a le truc en plus dans la restitution de leurs premiers émois je trouve. Quant à Après la pluie je suis très fan de ce dessin silencieux qui laisse libre cours à notre interprétation, par contre je n’arrive toujours pas à les imaginer en couple. Je bloque lol

    J’aime

  2. « il est important de souligner qu’Ômi n’est en aucun cas un bad boy comme il est devenue (trop) coutume de voir dans les mangas ou les romans d’ailleurs. » tout à fait, surtout que c’est limite parfois, on oublie le consentement qui est très important, vital, inoubliable.

    Aimé par 1 personne

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