Publié en 2006 au Japon, Kingdom en a parcouru du chemin avant d’arriver sur le marché français. Adapté en anime, et à présent en film live-action, l’épopée narrée par Yasuhisa HARA nous plonge au cœur de l’ancienne Chine quand la guerre entre les différents royaumes faisait rage. Découvrons ensemble les tomes 9, 10 et 11 de ce manga qui continue de me captiver comme lors de ses débuts !
Disponibles aux éditions Meian via Anime-Store ou sur Amazon au prix de 6,95€ le tome
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Merci à Valérie pour cette lecture qui me rend à chaque fois encore plus dingue !
Si vous me suivez depuis quelques mois, vous savez que le manga Kingdom de Yasuhisa HARA a su me surprendre dans sa narration percutante, intelligente et addictive. C’est en tout cas le goût que m’avaient laissé les deux premiers tomes fraîchement édités en VF par les Éditions Meian. Mais à cette époque je m’étais posé la question du ressenti sur la durée. En effet, avec plus de 50 tomes en cours au Japon, la peur de voir le scénario tourner en rond et la narration s’essouffler étaient présentes dans mon esprit. Force et de constater qu’après 11 tomes – je ne suis pas encore à jour sur ma lecture – l’épopée contée par n’a rien perdu de sa saveur. Au contraire ! Parce que oui, Kingdom est une épopée comme peut l’être une série télé telle que Game of Thrones ou Viking, pour rester dans le style historique.
Dans le tome 9, on suit le roi Ei Sei, qui malgré le fait qu’il est retrouvé son trône, n’est pas forcément accepté de tous. C’est en tout cas ce que laisse à penser la vague d’assassins envoyés par un mystérieux ennemi, avec en son sein Kyoukai, qui éveille notre curiosité à la lecture. Pourquoi fait-il cela ? On ne le sait pas encore à ce stade, mais heureusement pour Ei Sei, ses sens sont aux aguets et il peut compter sur notre cher Shin. Comme annoncé dès le départ par le roi, l’unification de la Chine est un travail laborieux et de tous les instants. Si le danger présent sur le champ de guerre est bien ancré dans l’esprit du lectorat, nous avons tendance à oublier que dans les coulisses se jouent parfois des batailles plus périlleuses et de plus grandes envergures. C’est ainsi que le scénario de présente l’assaut visant à éliminer le jeune roi loin du regard de la population. Shin reste la pierre angulaire du récit, toujours avec autant de charisme et de force de volonté. Si son côté tête brûlée rentre souvent en conflit avec le rationnel, nous savons qu’il est capable de savoir reconnaître quand une situation est difficile à désamorcer, surtout pour lui. Les tensions politiques rentrent directement en conflit avec l’action des combats, offrant une lecture haletante et prenante du début à la fin.
Dans le tome 10, sans trop vous spoiler, les choses sont redevenues moins instables, mais uniquement en apparence. En effet, l’entrée en scène du Chancelier Ryo vient ébranler les murs du palais royal… Si la clairvoyance du récit pique au vif durant la lecture, le rythme n’est pas en reste puisque les événements s’enchaînent facilement et restent complètement crédibles. La comparaison plus haut avec un Game of Thrones n’est pas là juste pour donner du cachet au titre de Yasuhisa HARA, mais totalement fondée. Et si vous en doutiez, la récente arrivée de son adaptation live-action sur la plateforme de streaming Netflix est là pour le rappeler. Certains moments dans ce dixième tome se jouent aussi sur toute la tension silencieuse émanant entre les personnages, Ryo en tête de gondole. Rien que sa présence impose un certain degré de respect difficile à ignorer. De plus, les personnages – pas uniquement Shin – continuent d’être développés en annexe du scénario, ce qui n’est pas forcément une action facile à faire en simultané. On peut souligner ici l’avancée de Karyo Ten qui arrive presque à nous faire oublier l’espace d’une seconde notre Shin… le passé de simple acolyte issu d’un village des montagnes semble s’éloigner pour laisser place à quelque chose de plus grand, central au récit même !
Le tome 11 de la série bouscule un peu le scénario pour faire montrer encore d’un cran toute la tension qui émane de l’histoire écrite par Yasuhisa HARA. Et moi qui pensais que l’on ne pouvait pas faire plus dense et palpitant… grosse erreur de ma part, hein ! On ne sait pas comment, mais le mangaka arrive à avancer ses pions d’une manière déroutante, nous laissant parfois au bord de notre siège. Est-ce que c’est cela que l’on appelle le talent ? À vous d’en juger, moi j’ai ma réponse… Pour faire avancer un peu les choses, une ellipse de 4 mois entre la fin du tome 10 et le début de ce tome est appliquée. Bonne idée ? Oui. Nos héros ont pu évoluer et s’entraîner chacun de leur côté, et on peut déjà en ressentir les effets. Toutefois, la déclaration de guerre de l’État de Zhao à l’encontre du royaume de Qin vient mettre un frein à l’ensemble. Alors on ressort les armes, mais avec cette fois-ci le retour du mythique Général Ouki prêt à montrer toute la superbe de l’armée de Qin… C’est un peu à la manière des premiers tomes, que l’on revoit tout le monde reprendre les armes, et c’est très plaisant à revoir la dynamique de groupe se remettre en place. C’est rafraîchissant tout en apportant un vent de nostalgie. Bataille, tension bis repetita fois quoi ? 200, à présent ? Difficile d’appliquer un calcul savant ici, puisque l’auteur ne cesse de se renouveler malgré le contexte parfois compliqué qu’imposent les bases d’un récit historique. Les codes du genre sont là, oui, mais HARA les façonnent à sa manière sans jamais paraître hautain dans ce qu’il raconte. Les avances lentes ou rapides sont amenées de façon naturelle et sans hypocrisie. Les personnages sont des pions que le mangaka manie à la perfection, nous glaçant parfois dans les propos et les menaces sous-jacentes. La violence reste présente dans la globalité de Kingdom, mais il serait réducteur de n’associer que ce mot à ce Seinen. Passé ou présent, rien n’est laissé au hasard quand il s’agit de donner du volume aux protagonistes. Certes, parfois le côté politique et historique joue trop sur le côté « information », mais on se laisse facilement emporter par l’ensemble. Et si je parle peu de Shin ici, ce n’est pas pour montrer qu’il est en retrait, non, mais simplement pour omettre une grande avancée pour sa caractérisation, que je préfère ignorer afin de vous laisser le plaisir de la découverte se faire lors de votre lecture.
En conclusion, ces tomes 9, 10 et 11 de Kingdom continuent sans sourciller de montrer toute l’habilité de Yasuhisa HARA dans sa construction. Si vous aimez les récits historiques sur papier ou sur écran, Kingdom à tous pour vous passionner dès les deux premiers tomes. Action, enjeux politiques et personnels, complots, violence, personnages charismatiques et intrigants, ne passez plus à côté de Kingdom ! Je vous en implore !
Ce manga a été pour moi un véritable coup de cœur et je suis heureux de découvrir qu’il a réussi à trouver son public ❤
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Pareil que toi. Même si l’ambiance n’est pas la même, la découverte de Kingdom m’a plus passionée que celle de The Promised Neverland. Je comprends les qualités de ce dernier, mais à titre personnel Kingdom m’a complètement embarqué, alors que TPN je suis de loin et si je ne lis pas le titre ça ne fait rien.
Et comme toi je suis heureuse de savoir qu’il trouve son public. Un pari risqué pour Meian n’empêche mais qui semble porter ses fruits! Merci pour ton passage et lecture, je suis une fidèle lectrice de Nipponzilla 😉 au plaisir de te relire !
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