Disponibles aux éditions Meian via Anime-Store ou sur Amazon au prix de 6,95€ le tome
Dois-je encore présenter Kingdom ? Écrit et illustré par Yasuhisa HARA le manga caracole en tête des ventes au Japon depuis le début de sa publication en 2006 chez la Shueisha. Et ce n’est pas prêt de s’arrêter puisque le manga est toujours en cours avec 54 tomes, et que récemment le mangaka a exprimé son envie d’aller jusqu’à environ 100 tomes. Note à part, il déclare ne dormir que 4 à 5 heures par nuit et fait parfois des nuits blanches. Allez, sans plus attendre partons en guerre contre l’État de Zhao avec Shin et ses hommes et ne nous laissons pas abattre… dans tous les sens du terme !
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Nouveau tome, nouvelle bataille ! Ce tome 12 de Kingdom ne ralenti pas le rythme de la série, et malgré le fait que l’on ait l’impression de faire batailles sur batailles, il n’en est rien. Dans ce tome 12, c’est au tour de l’État de Zhao de voir les forces armées de l’État de Qin l’attaquer avec Moubu en meneur. De son côté Shin et ses compagnons ont de quoi faire avec une mission particulière confiée par Oukin : abattre Fûki, le général ennemi… La narration de Yasuhisa HARA ne perd pas en qualité (le contraire aurait été étonnant) puisque les deux intrigues s’imbriquent bien ensemble. Faisant preuve de fluidité dans ces choix, le lecteur ne sera pas perdu face à l’histoire contée par le mangaka. Les adorateurs de Shin seront ravis de le voir un peu plus présent par rapport à certains moments dans les tomes précédents. C’est un peu de lui et ses hommes que la victoire dépend. Comme on a pu le voir, l’ennemi qui brandit la tête de son ennemi met tout de suite du plomb dans l’aile aux soldats qui souvent abdiques. Une boussole sans le nord n’est plus une boussole, non ? Comme à chaque fois l’importance du mot »stratégie » est primordiale dans chaque décision lors d’une guerre. Rien ne peut être laissé au hasard, sinon il y a de fortes chances que vous ne sortiez pas de là vivant. Shin se révèle être un meneur de talent et dont la perspicacité calme son côté tête brûlée. Les autres personnages sont tous bien présent, sauf Ei Sei par exemple qui ne s’est pas joint aux troupes. La place de chacun dans l’avancée de la guerre est bien travaillée, et le rythme est excellent. De ce fait il est difficile de mettre de côté la lecture même pour quelques minutes. Ce douzième tome est epic et digne d’un bon blockbuster mais intelligent pour le coup.
Le 13ème tome se déroule sur le même ton et rythme que le précédent. Les hommes de Shin ont eu raison de la tête du général Fûki. Mais pas de place pour la célébration puisque la guerre continue de faire rage. La solution logique serait de continuer dans la stratégie, mais voilà que le général Moubu lance une attaque de front… Quel en sera le résultat ? Ce tome se concentre un peu plus sur Moubu, un personnage qui dont la qualité principale est sa force brutale. Malgré sa faiblesse en défense, Moubu s’avère assez intéressant à regarder évoluer dans ce champ de bataille démesuré. De l’autre côté des lignes ennemies, Houken de l’État Zhao, opte pour une tactique bien huilée. Ces différences de la part des deux généraux font que le récit reste imprévisible. Certes on se dit que les hommes de Qin vont triompher, mais à quel prix ? Combien d’hommes vont encore tomber avant que le résultat ne soit payant pour eux ? Yasuhisa HARA possède une écriture fluide dont la qualité est constante depuis le début. Une telle narration pensée en amont et qui ne faiblit jamais est assez rare selon moi. Chaque petite chose possède un sens et apporte quelque chose à l’univers que construit pas à pas le mangaka. La tension est l’ingrédient principal de cette ambiance violente dont les enjeux politiques sont importants.
La bataille fait rage dans ce quatorzième tome où les pertes humaines sont considérables à ce stade. Alors que Moubu pense avoir l’avantage sur Houken et ses troupes de Zhao, ce dernier fait preuve d’une ruse sans faille: un piège sanglant… Dans ce tome, c’est le personnage de Houken qui montre tout ce don il est capable sur un terrain où la mort est un personnage principal également. Jusqu’ici nous avions l’habitude de voir nos héros toujours réchapper d’une mort certaine et s’en sortir face à n’importe quel ennemi. Mais fort et de constater que ce Houken est bien plus coriace et imprévisible. Dans ce tome nous tremblons pour chacun des personnages que l’on a pris le temps de suivre et de soutenir mentalement lors de notre lecture. Shin le premier. Mais quand Houken et se hommes entrent en action alors que Sin ne s’y attend pas, la sueur sur son front va perler autant que les gouttes de sang qui vont tomber sur le sol poussiéreux. Le mangaka n’oublie pas d’y injecter de l’émotion en nous montrant que personne n’est à l’abri. Que l’on soit d’un côté ou de l’autre, les personnages possèdent toujours autant de charisme et en impose physiquement. En effet, une certaine aura émane d’eux nous faisant presque craindre pour notre propre vie. Le trait de HARA est puissant dans ses scènes d’action, avec des mouvements énergiques. La violence est au cœur du récit par ses scènes qui tranchent dans le vif, mais à aucun moment nous ne rentrons dans le gore. Ici, la violence n’est pas gratuite puisqu’elle est indissociable du contexte historique de la Chine de cette époque. Le soin apporté au background avec tous ses hommes sur le terrain impressionne toujours autant. En conclusion, avec ces tomes 13, 14 et 15 Yasuhisa HARA ne cesse de prouver à quel point le succès nippon de Kingdom est justifié. Un récit haletant avec des personnages à la fois intrépides et réfléchis, nous assistons à l’épopée historique d’un manga que l’on ne peut que recommander !