Critique #184 – Toutes les couleurs de la nuit par Karine Lambert

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Karine Lambert revient avec un nouveau roman qui voit son personnage principal perdre la vue du jour au lendemain à cause d’une maladie congénitale, Vincent va devoir alors trouver un moyen de continuer sa vie du mieux qu’il peut. Mais comment y parvenir quand le désespoir s’installe en nous ? Et vous, comment réagiriez-vous à sa place ?
Disponible aux éditions Calmann-Lévy ou sur Amazon au prix de 18,90 €
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Merci aux éditions Calmann-Lévy et à Karine Lambert pour cette lecture et la dédicace qui me touche toujours autant


Toutes les couleurs de la nuit est le nouveau roman de la romancière belge Karine Lambert, disponible aux éditions Calmann-Lévy. Outre sa plume d’auteure, Karine est une photographe qui aime capturer de son objectif les moments de la vie fait d’éclats de rire, de sensualité, de fragilité et de vérité. Dans une interview de 2015, la romancière cite plusieurs livres qui l’ont marqué comme Les malheurs de Sophie de la Comtesse de Ségur, et L’écume des jours de Boris Vian. Son premier roman, L’immeuble des femmes qui ont renoncé aux hommes a été récompensé en 2014 par le Prix Saga Café qui couronne le meilleur roman belge. En 2016, elle revient avec Eh bien dansons maintenant ! chez JC Lattès [mon avis ici], puis avec Un arbre, un jour… aux éditions Calmann-Levy [mon avis ici].

Vincent, 35 ans, simple professeur de tennis voit sa vie basculer le jour où lui annonce que d’ici trois à cinq semaines il aura perdu la vue. Un traitement ? Il n’y en a pas. Assailli par les émotions allant du déni au désespoir en passant par la colère, Vincent va devoir se préparer à une vie qu’il n’attendait pas. Mais comment y parvenir quand on a vécu une trentaine d’années avec une santé de fer et une vue irréprochable ? Un sentiment d’injustice gronde en lui, tout comme son incapacité à demander à son amie Émilie de passer le reste de sa vie à s’occuper de lui. Gardant ce diagnostic pour lui, il se réfugie dans la campagne de son enfance, quand l’insouciance était encore présente.

Aborder le thème du handicap n’est pas chose aisée. Il faut savoir y aller avec tact, réalisme et ne pas tomber dans les préjugés que certains ont à l’égard des handicapés. Dans Toutes les couleurs de la nuit, Karine Lambert arrive à en parler sans jamais donner l’impression de rabaisser les personnages qui vivent avec un handicap, peu importe lequel. Vincent est un personnage écrit avec une sincère douceur qui voit sa vie changer, l’entraînant dans des pensées faites de violence et d’injustice. Perdre la vue peut arriver à n’importe lequel d’entre nous. Accident, maladie, vieillesse, etc. Personne n’est épargné que l’on soit riche ou pauvre. Comme on le dit si bien, la maladie se fiche bien de ton compte en banque. En décidant de faire passer Vincent par cet événement tragique, l’auteure développe une sphère émotionnelle avec laquelle le lecteur peut compatir. Oui, car à la lecture on se demande forcément quelle serait notre réaction si un tel diagnostique nous était donné. Le déni, la tristesse, la colère, la résignation, chaque sentiment lié à la thématique du deuil est écrit avec une plume authentique sans fausse note. Le fait que Vincent décide de partir à la campagne, et plus précisément dans la maison de son grand-père, peut être vue comme une manière de vouloir échapper à son destin. Mais, pas que. En effet, en renouant avec ses souvenirs d’enfance, Vincent va s’ouvrir à autre chose et surtout faire des rencontres. Deux points qui lui permettront de voir la situation autrement.

L’eau qui bouillonne à l’orée des avaloirs, cogne le zinc, éclabousse les trottoirs, tambourine sur les portes, chaque goutte, chaque clapotis, chaque ruissellement, dessine pour Vincent les contours de façon plus précise et jette des couleurs sur ce qui était invisible.

La particularité de la plume de Karine Lambert réside dans le fait qu’elle arrive à coucher sur papier les émotions de ses personnages à la fois avec force et délicatesse. Le récit pourrait être perçu comme trop feel good, mais je pense que malgré l’épreuve que traverse Vincent il y a un véritable message à propos de la vie et ses couleurs. C’est fluide, et on ne s’ennuie pas.

En conclusion, Toutes les couleurs de la nuit est une lecture qui envoie un message de courage et de ténacité malgré les épreuves imprévues de la vie. Une histoire écrite sans fioritures inutiles. Encore un très bon Karine Lambert à découvrir !

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