Il était une fois Batman… et sa mort. Les derniers jours du Chevalier Noir se présente comme un récit en deux chapitres rendant hommage au héros sombre de Gotham. Écrit par le papa de Sandman et d’American Gods, on peut y voir une morale à la disparition du Chevalier Noir, ses motivations à vouloir faire respecter la justice quitte à se perdre dans sa propre identité. Bruce est-il Batman, ou Batman est-il Bruce ?
Disponible aux éditions Urban Comics dans la collection DC Deluxe ou sur Amazon au prix de 15,50 € | LIRE UN EXTRAIT ICI
Batman – Les derniers jours du Chevalier Noir est écrit par Neil Gaiman, auteur réputé dans la littérature pour Neverwhere (1996), American Gods (2001), ou encore L’Étrange vie de Nobody Owens (2008). Son implication dans les comics n’est pas une première puisqu’il est le créateur de Sandman (1989), oeuvre indé majeure du label Vertigo appartenant à DC Comics. En VO, Les derniers jours du Chevalier Noir est paru en 2009 et se place après les événements de Final Crisis, mini-série de 7 numéros écrite par Grant Morrison. Les derniers jours du Chevalier Noir est une sorte de lecture hommage à Batman, mort des mains de Darkseid.
Ici, le lecteur se retrouve invité à la veillée funèbre de Batman, où sont présents ses amis et ses ennemis. L’un après l’autre, nous allons les voir défiler et livrer quelques mots sur le justicier de Gotham et leur relation avec ce dernier. Gaiman va se concentrer sur Alfred Pennyworth, ami et majordome de Bruce, et sur Catwoman alias Selina Kyle l’éternelle femme chat et love interest du héros. À travers les yeux de chacun, Gaiman décide de montrer la morale qu’implique la disparition de Batman, sans que l’on ne se focalise sur les circonstances de sa mort. Un choix plutôt original qui permet à l’auteur de rendre hommage à ce héros qu’il aime tant. Le récit est montré comme un parallèle à Les derniers jours de Superman par Alan Moore (Swamp Thing, Tom Strong) et Curt Swan (Superman, Action Comics) , édité par Urban Comics en 2016. D’un point de vue philosophique et psychologique, Les deniers jours de Batman est plus comme la vision de chacun des personnages gravitant autour du Chevalier Noir. Du Joker au Pingouin, chacun d’eux possède sa propre idée sur le Batman qui les traque dans la nuit. C’est écrit de manière subtile est convaincante.
Dans la seconde partie du comics, Neil Gaiman décide de faire intervenir Batman comme caractère omniscient, comme un spectre rodant au-dessus de la tête de chacun. Il observe et commente la scène aux lecteurs. Bruce nous révèle alors les raisons de son combat et de son acharnement à voir la justice triompher. Dans cette ambiance sombre et particulière, l’auteure arrive à distiller des pointes d’humour bien senties. La partie graphique est assurée par Andy Kubert, que l’on a vu à l’oeuvre dans Batman : Dark Knight III, X-Men ou Catpain America. De manière significative et intentionnelle, l’artiste reprend le style de plusieurs dessinateurs qui ont mis en page Batman. On retrouve le Batman de Dave McKean dans Arkham Asylum, le Batman de Brian Bolland dans Killing Joke, celui de David Mazzuchelli (Year One), etc. La colorisation d’Alex Sinclair (52, Green Lantern) s’incorpore bien au dessin typé année 2000. L’ensemble fonctionne et est lisible. L’édition d’Urban Comics propose une galerie de couvertures, une interview de Gaiman, un carnet de croquis, et une version crayonnée du récit élevant le style de Kubert à un niveau nettement supérieur qu’avec la couleur. Ainsi, nous avons une meilleure idée du travail fourni par les deux hommes.
En conclusion, Les derniers jours du Chavalier Noir est un comics rendant un bel hommage à l’un des personnages les plus emblématiques des super-héros. Les fans y trouveront leur compte, tandis que les nouveaux auront plus de mal à aborder cette lecture. Toutefois, la présence d’une très large partie des personnages de l’univers de Batman (mais pas que) fera que le lecteur aura envie d’en découvrir davantage.
Batman mort ??? Mais on ne me dit jamais rien, à moi !
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