Critique #195 – Corbeaux de Patricia Briggs, Le Voleur de dragon et L’Empreinte du démon par Patricia Briggs

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Patricia Briggs est une auteure très prolifique dans la Fantasy et la Bit-Lit. Vous la connaissez peut-être à travers ses sagas Mercy Thompson et Alpha & Omega qui se classent dans la catégorique Bit-Lit. Si le surnaturel y est présent, dans ses autres romans elle préfère décrire l’univers de la Fantasy pure. C’est le cas avec l’intégrale de sa dulogie Corbeaux, et sa série Sianim en 4 tomes. Ici, nous parlerons des tomes 3 et 4 qui sont indépendants des deux premiers mais qui se passent dans le même univers. Femmes fortes sont au programme comme toujours avec Briggs.


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Corbeaux est une duologie paru initialement en 2004 en VO puis en 2009 aux éditions Milady. Elle est à présent disponible en une intégrale avec une toute nouvelle illustration de couverture. Il était une fois un peuple né des cendres de Colossaë, les Voyageurs. Leur destin est de parcourir le monde pour détruire l’Ombre et protéger l’humanité. Chaque nouveau-né des Voyageurs possède des pouvoirs différents qui les place dans un certain ordre. Séraphe appartient à l’ordre magicien, celui du Corbeau. Sa rencontre avec Tiër, ancien soldat, va lui être bénéfique. On peut même dire qu’il va lui sauver la vie. S’ensuit une nouvelle vie faite de simplicité loin du danger, mais le destin de Séraphe ne va pas tarder à la rattraper… L’action arrive très vite ce qui permet au lecteur de rentrer assez facilement dans l’histoire. Les événement s’enchaînent à une cadence naturelle et réglée de telle manière que l’on ne s’ennuie pas. Les personnages sont agréablement attachants, Séraphe et Tiër ne prennent jamais l’ascendant sur l’autre du point de vue de la narration. L’auteure s’applique à leur donner de la consistance. Leur complicité est instinctive sans paraître surjouée ou fausse. L’univers est bien développé et les personnages servent de vecteur pour nous fournir des explications nettes et claires. Nous avons aussi d’autres personnages, notamment les enfants, qui avec Séraphe et Tiër offrent un bel esprit de famille. Ici, nous sommes en présence d’un récit de Fantasy très prenant qui nous fait visiter un univers vraiment bien construit. En conclusion, une très bonne duologie complète en un seul tome qui permettra aux nouveaux de découvrir cette auteure sans se ruiner. Le rythme est soutenu tout en prenant son temps pour notre plus grand plaisir. 

– Pourquoi souris-tu? lui demanda Tiër après avoir achevé son récit. Ce pauvre gardien de chèvres fut contraint de vivre avec la fille d’un homme riche pour le restant de ses jours. Peux-tu imaginer un sort plus terrible?
– Oui: voyager avec un homme qui parle tout le temps, répondit-elle, s’essayant à son tour de le taquiner.

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La saga Sianim se compose de 4 romans. Le Voleur de dragon est le troisième tome mais peut être lu indépendamment des autres, puisque seuls les tomes 1 et 2 se suivent. L’histoire racontée par Patricia Briggs est celle de Rialla, une ancienne esclave qui a fui depuis des années son maître abject pour trouver refuge à Sianim. Là-bas elle exerce le métier de dresseuse de chevaux aidé par son don d’empathie lui permettant de ressentir les émotions de ceux qui l’entoure. Un jour se présente à elle l’opportunité de retourner à Darran de se venger en protégeant un seigneur étant pour l’abolition de l’esclavage. L’univers est typé médiéval fantasy, et Patricia Briggs sait comment faire fleurir l’imagerie des lieux dans notre esprit. Le contexte politique et les enjeux sont bien expliqués mais ne sont pas rébarbatifs. L’auteure capte le lecteur grâce à ses personnages qu’elle décrit au fil des pages. Rialla est une jeune femme brillante et tenace, et son parcours difficile lui a permis de réaliser que rien n’est jamais uniforme et beau. L’autre personnage phare est celui de Tris, un guérisseur appartenant aux Sylvains, race proche des elfes. Briggs lui donne volontiers la parole même si la majeure partie du roman se concentre sur Rialla. Les échanges entre les deux sont très bons et on se laisse facilement porter par ce qui se passe entre eux. Pourtant la romance n’est pas du tout au centre du récit, puisque Rialla est une femme qui ne se laisse pas charmer par le premier venu. L’action est présente mais met du temps à se mettre en place. Ce n’est pas un mauvais point, au contraire. L’auteure prend le temps de poser doucement son histoire pour faire avancer le tout de manière cohérente et non précipitée. La plume de Patricia Briggs est toujours aussi fluide. En conclusion, une aventure de Fantasy drôlement bien menée avec des personnages attachants et qui arrivent à se différencier de la ribambelle d’autres héros dans ce genre. Une bonne lecture !

– Mes honoraires dépendant de mon degré d’exaspération pour chaque cas. Les vôtres viennent de doubler.

15 sur 20

 

 

Disponible aux éditions Bragelonne dans la collection Fantasy ou sur Amazon au prix de 7,10€ | Également disponible au format numérique | LIRE MON AVIS SUR LES TOMES 1 ET 2 

L’Empreinte du démon s’inscrit dans l’univers de Sianim que l’on a découvert avec les tomes 1 et 2 qui sont liés l’un à l’autre [mon avis ici]. Dans cette nouvelle histoire, Patricia Briggs fait à nouveau le choix de nous raconter une histoire indépendante de son récit initial, tout comme elle l’avait fait pour Le Voleur de dragon. Les nouveaux personnages nous embarquent dans un récit tout aussi bon que les précédents, avec une touche plus proche de celle du Voleur de dragon. C’est un ressenti différent que j’ai eu avec ces deux romans quand on les met face à Masques et L’Épreuve du loup. Le temps est passé depuis la précédente aventure, mais les batailles restent encore d’actualités. Ici, c’est celle du Bois du Sud avec un assassin qui s’en prend à sa noblesse. Afin de mettre un terme à cela, le lord Kerim fait appel à une voleuse slash sorcière dont la renommée est sans appel. Il s’agit de Shamera qui va devoir se faire passer pour sa maîtresse et ainsi infiltrer le château. Mais son adversaire est malin et redoutable, Sham va devoir veiller au grain. La situation avec Sham qui se fait passer pour une Lady donne lieux à des passages vraiment drôles, et qui dévoile qu’elle possède non seulement du charme mais aussi un talent inné pour la comédie. Elle a du caractère, de la répartie et aussi un cerveau qu’elle sait mettre à profit. Le reste des personnages sont aussi attachants qu’elle notamment Selkie. Kerim n’est pas banal non plus. L’auteure réussi à le faire sortir du lot des autres mâles trop stéréotypés. Il possède beaucoup de défauts mais est charismatique de par sa personnalité et ses travers. L’alchimie entre eux fonctionne et surtout on y croit !  Néanmoins, elle met un peu de temps à arriver, voir peut-être trop selon les goûts. L’intrigue en elle-même est développé sans réellement rentrer dans quelque chose de trop compliqué. L’ambiance fait penser aux romans historiques avec la cour, les cérémonies et le protocole. Les amateurs de ce genre pourront vraiment tenter l’aventure même si la Fantasy n’est pas leur dada. Le danger est présent et on s’investit vraiment dans l’enquête de Sham. En conclusion, L’Empreinte du démon est certainement le meilleur de la saga Sianim à mes yeux. C’est rythmé juste ce qu’il faut, les personnages ne sont pas parfaits ce qui le rends plus proche de nous. Une lecture à découvrir que l’on soit fan de l’univers ou non.

Shamera ne prit pas la peine de frapper à la porte du bailli. Elle l’ouvrit à toute volée, si violemment qu’elle alla cogner contre la muraille avec fracas.
– Mon chéri ! s’écria-t-elle en cybellien, avec un fort accent, j’ai appris que tu étais malade, je n’en reviens pas ! Dis moi, est-ce pour cela que tu as rompu avec moi ?
Après être demeurée quelques secondes devant la porte dans une pose théâtrale, elle se précipita vers lui dans un sillage de parfum capiteux, en affectant d’ignorer les expressions sidérées de l’homme et de la femme assis dans leurs fauteuils auprès de Kerim.

17/20

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