Critique manga #266 – Talli, Fille de la Lune tome 1 et 2

Copie de titre manga

Le manga made in France ou global-manga souffre parfois des préjugés de certains qui disent que si c’est fait en Europe, ce n’est pas un vrai manga. Talli – Fille de la Lune est un manga français avec un connaisseur du genre mais aussi de la BD, SOURYA. Avec des personnages forts tels que Talli, Nina ou Lélo, le mangaka offre un récit qui nous happe petit à petit, avec pour cadre la Fantasy, la nature et des légendes. 

 

Disponible aux éditions Ankama ou sur Amazon au prix de 5€ le tome 1, et 9.95€ le tome 2

Attention l’offre de 5€ pour le tome 1 est certainement limitée dans le temps

presse

Merci à Anne-Catherine de Dargaud Suisse pour la confiance et la lecture. PS à toi de le lire à présent 😉


Talli Fille de la Lune est ce que l’on appel un global manga, c’est-à-dire qu’il a été fait par un ou plusieurs auteurs hors Japon. Le scénario et le dessin sont signés SOURYA, que vous connaissez peut-être pour la partie graphique des comics Doggybags, Freak’s Squeele Rouge (spin-off de Freak’s Squeel) et Midnight Tales. Né en 1986, SOURYA est diplômé de l’institut Supérieur des Arts Appliqués de Paris, et de l’École des Métiers du Cinema d’Animation Angoulême. C’est d’ailleurs dans cette ville qu’il a élu résidence. En 2009, il reçoit le prix du public au concours Canal J dans la catégorie Espoirs de l’Animation pour La Leçon de Piano. Talli – Fille de la Lune marque ses débuts en solo sur scénario et dessin.

L’histoire se passe au temps médiévaux, où le château de Lord Borïn est attaqué. Sa fille, Talli s’enfuit avec le chevalier chargé de sa protection, Alan. Poursuivie par Lord Ulric et ses hommes, elle finit par trouver de l’aide auprès de deux marchands, Pavel et Lélo. Poussé par une retombée pécuniaire, Pavel décide de les aider à échapper aux hommes de Lord Ulric. Pourquoi les hommes de Lord Ulrich cherchent-ils à mettre la main sur Talli ? Une histoire autour d’une légende, peut-être…

Le tome 1 débute avec la fuite de Talli et d’Alan, ce qui met tout de suite le lecteur dans le bain. Le scénario est construit de manière classique avec une petite tension en fond qui se fait discrètement sentir après seulement quelques pages. L’intérêt que l’on porte au récit monte au fur et à mesure que l’on apprend à connaître chacun des personnages. La dynamique entre eux se fait de manière naturelle et sans précipitation. SOURYA arrive à garder un bon rythme tout en nous donnant des informations entrecoupées par de l’action et des moments plus intimes. Les pouvoirs de Talli sont originaux et plairont aussi bien aux lecteurs de Fantasy qu’à ceux qui débutent. C’est simple d’accès tout en sachant rester riche dans son concept. Nous avons aussi droit à quelques petits flashbacks permettant de compléter certaines informations sur les personnages que l’on nous donne au moment présent. L’univers bestiaire se dessine peu à peu avec des créatures qui représentent aussi bien le côté légendaire des Invocatrices (vous comprendrez en lisant) et la nature qui entoure ce titre. Car oui, la nature a toute son importance dans ce manga.

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Le mangaka apporte un véritable soin à son esthétique aussi bien visuellement qu’au niveau de l’écrit. Par exemple, Talli n’ayant jamais vécu hors de son château – pour la protéger du danger – s’émerveille devant toute la beauté que ce monde à offrir. Talli est une jeune fille dont le rang de royauté pourrait exaspérer si elle n’était pas aussi bienveillante. Alan, lui est dévoué corps et âme sans que l’on ne sache vraiment pourquoi dans un premier temps. Il faudra attendre le tome 2 pour comprendre comment il est arrivé à devenir son chevalier et protecteur, alors qu’il est parfois maladroit. Mais son cœur, lui, est vaillant, ce qui en fait un combattant redoutable sur le terrain. Lélo est un jeune homme plutôt discret qui ne peut se résoudre à dormir la nuit. Là encore, nous connaîtrons la cause dans le tome 2. Talli et lui n’hésitent pas à s’envoyer de petites piques, mais rien de bien méchant puisque l’on voit très bien que chacun est respectueux de l’autre. Pavel est un peu le papy que l’on adore et qui ressemble au Père Noël. L’attachement que l’on éprouve pour chacun d’eux arrive progressivement, rendant cela plus réel à nos yeux.

Dans le tome 2, l’action est beaucoup plus présente avec les hommes de Lord Ulrich qui mettent la mains sur Talli et ses compagnons. Les scènes de combats sont dynamiques et bien réussies dans l’ensemble. Des créatures issues des folklores racontées par les habitants interviennent, épaississant encore plus le récit. Des questions trouvent leurs réponses, mais d’autres apparaissent. La curiosité et notre envie de voir comment cela va se terminer nous fait avancer dans la lecture en un rien de temps. Les ennemis humains sont peu présents, sauf une qui pour le coup est plus dans une zone grise, la rendant bien plus intéressante que si elle n’avait été que méchante, par exemple. 

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Le dessin est typé old school comme diraient certains, mais n’est en rien un défaut. Au contraire, le trait de SOURYA rend justice au titre qui est un hommage aussi bien au manga qu’à la bande dessinée franco-belge. Le charadesign est charmant, avec une touche de mimique parodique lors de situations faites d’humour. Le mangaka s’applique dans sa trame avec un vrai travail sur le noir et les zones plus grises. Le décor est une véritable réussite. Paysages enneigés, forêts verdoyantes sans couleurs, montagnes à perte de vue, etc. L’éditions de Ankam est de très belle facture. On est dans du semi-grand format avec une couverture gaufrée solide, des rabats intérieurs, et une impression de très grande qualité.

En conclusion, voici un petit coup de cœur qui s’est fait sans que je m’en aperçoive. La complicité naissante entre les protagonistes, les personnalités de chacun, le mystère qui entoure le pouvoir de Talli et les origines des Invocatrices nous garde dans notre lecture. Talli Fille de la lune est une série prometteuse et bien contée par un SOURYA qui, on le voit, à penser à son récit avec sérieux et plaisir. Une lecture qui plaira aussi bien aux lecteurs de BD qu’aux lecteurs de manga.16cc

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3 réflexions sur “Critique manga #266 – Talli, Fille de la Lune tome 1 et 2

  1. Hellow ! Oh je l’attendais avec impatience ton article sur Talli 😀 Et ce que tu écris là me motive vraiment de commencer la série ! J’avais peur que l’on fonce dans le cliché et il semblerait bien que non ! Ayant eu quelques mésaventures avec des manfra (genre Tinta Run ou encore plus récemment Lil’Berry) je restais prudent même si on a des pépites (Green Mechanic pour la Suisse tiens 😉 ou encore Outlaw Players de SHONEN). Après le dessin « old school » me motive encore plus, on en a plus des comme ça namého ! La planche où l’oiseau-éclair (appelons le comme ça hein) que tu as mis en aperçu est magnifique. Et si chaque personnage à un background à travailler c’juste impeccable :D.

    Merci pour ton article ma chère, je suis motivé pour que cette série soit mienne !

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  2. La coïncidence fait que je parle moi aussi de Talli sur mon blog aujourd’hui et je me retrouve totalement dans ton avis.
    Je fais partie de ceux qui trouvent que le manga, c’est japonais ou sinon ça s’appelle autrement parce que ce n’est pas pareil, à tel point que sans mentir je peux assez facilement dire si c’est réalisé par un Japonais ou pas en général. Et pourtant, ici, l’auteur réalise la gageure de faire une oeuvre qui se confond à s’y méprendre avec celles-ci. C’est bluffant ! Et très prometteur 🙂

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