Pas facile d’exister dans un univers où le grand public est entouré de héros fictifs issus de Marvel dans la majeure partie des cas. Pourtant, il existe bien d’autres éditeurs et d’autres héros qui ont les mêmes valeurs, qualités, forces et faiblesses que ceux imaginés par Stan Lee et compagnie. Les Tortues Ninja en sont l’exemple typique. Huit tomes à ce jour en VF, et toujours autant de plaisir à la lecture. Dynamique, émotionel, intelligent… bref, lisez cette série !
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Pendant que les super-héros Marvel et co. s’illustrent au cinéma, du côté des comics, nous pouvons aisément trouver des équivalents de qualité en nos charmantes, fun et percutantes Tortues Ninja. Ce tome 7, intitulé L’attaque sur le Technodrome, continue de prouver que les comics plus indé sont tout aussi bons que les mainstream, voire parfois meilleurs qu’eux. Ici, le rythme est très soutenu et ne laisse aucun répit ni à nos héros à carapaces ni au lecteur. Krang enclenche la seconde avec la concrétisation de son plan qui vise à anéantir la planète et la rebâtir à son image, tandis que les esprits s’échauffent entre maître Splinter et Shredder. Quatre épisodes d’une grande intensité qui voit Donatello et ses frères devoir faire des sacrifices pour arrêter tout ça. Pour y parvenir, l’un d’eux va tenter une alliance aux répercussions imprévisibles… Pour bien mettre le lecteur dans le contexte et donner du relief à la situation, les scénaristes Kevin Eastman, Bobby Curnow et Tom Waltz vont mettre en avant les motivations de Krang. Ce choix permet de mettre fin à ce très fatigant adage qui dit qu’un méchant fait de vilaines choses simplement parce que c’est un méchant. On passe alors par la figure du père et les problèmes que cela engendre parfois sur une psyché et dans la vie d’une personne, qu’elle soit bonne ou mauvaise. Ainsi, Krang est perçu comme plus authentique et fort, le rendant moins lisse. Aussi étonnant que cela puisse paraître, les sentiments des personnages sont le cœur même de ce récit, souvent bien plus que les simples scènes de combat. Du côté des Tortues, c’est réellement Donatello qui occupe le devant, et cela n’est pas pour déplaire. Les affrontements sont nombreux mais assez bien dispatchés ici et là durant la lecture pour ne pas rendre la lecture monotone, voire pâlichonne. La partie graphique est confiée à Cory Smith avec un travail soigné et dynamique. Le découpage est bon et laisse très bien parler les situations portées sur l’action. La colorisation de Ronda Pattison est, comme toujours, à son top. En conclusion, ce tome 7 possède toutes les qualités que la série ne cesse de vouloir mettre en avant depuis le début. Ceux qui suivent la série depuis le tome 1 pourront témoigner de la très grande évolution de cette série que certains pourraient facilement snober simplement parce que pour eux les Tortues Ninja sont une création du passé. Alors, ne tombez pas dans ces fausses impressions et découvrez-les sans attendre, vous allez adorer !
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Heureusement pour moi, le tome 8 des Tortues Ninja m’attendait sagement sur l’étagère, car je ne sais pas si j’aurais réussi à tenir après le cliffhanger de fin tome 7. Sobrement intitulé Vengeance (première partie), ce nouveau tome est du très bon ! Après avoir réussi à déjouer le plan du général Krang, les Tortues reviennent en ville malgré la fatigue et les coups. Mais le calme devra attendre, puisqu’une tragédie leur tombe dessus sans leur laisser le temps de relever la tête. Les rues de New York sont prises d’assaut par le gang des Dragons Pourpres, et le Clan Foot réclame vengeance… Les émotions sont au rendez-vous dès les premières pages, nous plongeant fatalement dans un grand questionnement concernant le futur de nos héros d’écailles. Mais très vite le scénario prend un virage très intéressant pour la suite ! Sans trop en dire, on va dire que l’âme et l’esprit d’un des héros vont avoir le droit à nouveau corps…. et pas forcément fait de chair et de sang. Cette idée est une trouvaille qui peut ouvrir la voie vers une dizaine de possibilités, et on ne va pas bouder son plaisir. Il est aussi question de la perception de soi sur la nouvelle condition physique, mais aussi sur le regard que les autres nous portent, surtout ceux de la famille. Eastman, Curnow et Waltz arrivent très bien à gérer la multitude d’émotions différentes que chacun des personnages possède en lui face à l’incertitude concernant le futur. Il y a aussi une certaine forme de deuil à faire à présent, et pas sure que cela soit des plus simples… Le tout est touchant sans jamais être surjoué et pathétique. Les conséquences de l’affrontement avec Krang ne sont pas oubliées, pas plus que l’action. Le dessin est ici assuré par Mateus Santolouco que l’on ne devrait même plus avoir à présenter tant son style est impeccable, puissant et gracieux. La mise en valeur de la diversification de la population de New York alors que la violence se déchaîne est simplement grandiose et représente toute la force et la beauté de ce que sont les humains. La colorisation est toujours assurée par Pattison, et encore une fois il n’y a rien à redire. Décidément elle arrive à s’adapter à tous les dessinateurs… chapeau ! Mention aussi aux autres artistes qui aident, Charles Paul Wilson III, Sophie Campbell, Cory Smith et Duncan. En conclusion, un tome 8 qui rassure sur le fait que malgré une fin de cycle dans le tome précédent, la suite semble avoir autant d’ambition. Les personnages évoluent au rythme de ce qu’ils vivent et ressentent, donnant ainsi une vraie profondeur au titre.