Dracula est le vampire le plus populaire et mythique dans le genre de l’horreur. à la fois fascinant et fasciné, ce personnage a connu de nombreuses adaptations. Ici, c’est Roy Thomas et Mike Mignola qui s’y collent en se basant sur le film de Francis Ford Coppola sortir dans les années 90. Véritable oeuvre gothique, qui met en lumière le talent de ces auteurs de comics. Puis, on retrouve Mignola dans une anthologie de récits collant à son style particulier qui peut, ou pas, plaire à tout le monde.
Disponible aux éditions Delcourt dans la collection Contrebande/comics ou sur Amazon au prix de 15.95€ | Également disponible au format numérique sur izneo
Il y a plus ou moins un an, les éditions Delcourt publiaient une édition en noir et blanc de Dracula par Roy Thomas (Conan the Barbarian, Avengers) au scénario, Mike Mignola (Hellboy, X-Men, Batman) au dessin et Mark Chiarello (Detective Comics, Solo) à la colorisation. Cette adaptation n’est pas directement celle du roman de Bram Stocker mais celle du film de Francis Ford Copolla sorti en 1992. Cette nouvelle version est donc en couleurs, mais aussi remastérisée avec des bonus sur la création et les recherche pour l’ouvrage. Le récit a pour cadre la Transylvanie, 1462. Vlad Drakul laisse la belle Elisabeta pour partir en guerre contre l’envahisseur turc. En revenant victorieux du combat, il va déchanter en découvrant que sa belle s’est suicidée à la fausse nouvelle de sa mort qui avait été colporté. Anéanti par la douleur, il tourne le dos à l’église et en appelle aux puissances du sang pour venger et retrouver Elisabeta à l’aide de pouvoirs obscurs. C’est ainsi qu’il devient vampire et se fait appeler Dracula. Adapter Dracula à l’écran n’est pas une mince à faire, et encore moins en comics. La principale question qui se pose lors de cet exercice est, quelles scènes doit-on couper ? Ici, Roy Thomas s’en sort haut la main puisqu’il a su garder une cohérence dans le déroulé du récit. Les moments manquants ne sont pas choquants et ne laissent pas cette sensation de non-respect de l’oeuvre originale. Surtout que Francis Ford Coppola n’est pas n’importe qui dans l’histoire du cinéma, ou de l’art en général. Que l’on soit familier avec la légende de Dracula, Vlad Tépès ou Vlad l’Empaleur, ce comics est une très belle lecture. L’ambiance est sombre et angoissante mais bercée d’un charme presque hypnotisant. Cela est encore plus mis en avant avec le trait reconnaissable de tous de Mignola, papa de Hellboy, et donc habitué à illustrer des mondes chargés de ténèbres. Gothique, élégant, horrifique et dans l’esprit victorien de l’époque, on comprend vite que le style de Mignola ce n’est pas rien. Après on aime ou on aime pas, mais il faut vraiment lire un des récits qu’il a illustré (au moins) pour comprendre pourquoi il est l’artiste parfait pour ce genre d’univers. La colorisation de Chiarello donne une nouvelle dimension à publication en noir et blanc. En le feuilletant simplement, on peut avoir l’impression que le travail du coloriste a été minime, mais ce n’est pas le cas. Il faut vraiment prendre le temps d’apprécier, car réussit à compléter de manière égale le trait de Mignola ce n’est pas rien. En conclusion, Dracula de Mignola, Thomas et Chiarello est une oeuvre qui rend à la fois justice au film de Coppola et au roman de Bram Stoker. Une belle première expérience pour quiconque souhaiterait découvrir le mythe de cette figure vampirique avant de se lancer dans la lecture du roman, que je ne peux que vous conseiller.
Disponible aux éditions Delcourt dans la collection Contrebande/comics ou sur Amazon au prix de 14.95€ | Également disponible au format numérique sur izneo
L’Homme à la Tête de vis (et autres histoires déjantées) est intégralement écrit et dessiné par Mike Mignola. Seul le travail de la mise en couleurs a été confié à Dave Stewart (). Dans cet ouvrage paru une première fois en 2008 pour la VF, nous avons le droit à 6 petites histoires imaginées par Mignola, l’un des auteurs et dessinateurs les plus doués de sa génération. Comme pour ses autres œuvres, on aime ou on aime pas. On est rarement entre les deux, mais ce n’est pas inhabituel. Ici, l’auteur rend hommage à tout un folklore comprenant vampires, savants fous, goules, malédictions ancestrales, etc. Au fil des histoires on découvre que les monstres ne sont pas toujours ceux aux physiques inhabituels, et que les héros peuvent revêtir des facettes différentes. L’Homme à la Tête de vis est l’un d’eux. Recruté par le Président Lincoln pour sauver la Terre d’un Empereur Zombie, il peut compter sur ses fidèles serviteurs Mr.Groin et Mr.Dog pour l’accompagner dans cette mission très surprenante. En dehors du scénario loufoque, sombre et légèrement teinté d’une lumière en fond, c’est toute l’approche de l’auteur qui interpelle. Science-Fiction, horreur, humour, Mignola ne cesse de se faire plaisir. On sent qu’il ne s’est donné aucune limite, et c’est tant mieux. Personnages excentriques, gothiques et burlesques, on se laisse porter par cet univers proche d’un parc d’attractions à la Tim Burton, les couleurs criardes en moins. Le style graphique est le même que dans ses autres comics, donc si vous le connaissez et l’aimez, vous aller logiquement adorer. Gros travail sur les ombres, les couleurs de Stewart qui se colle tout naturellement au trait. En conclusion, L’Homme à la Tête de Vis est une anthologie pour les amoureux de l’horreur gothique avec un humour bien rétro. Étant une assez bonne représentation de ce que sait faire l’auteur, les lecteurs désireux de se lancer pourront tenter l’expérience.