Critique manga #315 – Anonyme! tome 1

titre manga (7)

Quand une oeuvre dénonce les travers de la société, nous avons le droit de craindre le pire et d’espérer le meilleur. Avec Anonyme! on rentre dans l’abject de certains actes et propos pour déboucher sur une certaine forme d’héroïsme. Ici, celui qui porte la cape de sauveur n’est autre qu’un enfant de 13 ans qui se retrouver emporter par la violence des crimes de certains adultes. À découvrir

 

Disponible aux éditions SOLEIL MANGA dans la collection Seinen ou sur Amazon au prix de 7.99 €  | LIRE UN EXTRAIT EN CLIQUANT ICI

Un grand merci à Solène pour cette lecture coup de coeur !


Après le très bon premier tome de Sayonara Miniskirt [MON AVIS ICI] et ses thèmes forts et d’actualités, les éditions SOLEIL MANGA rempile avec Anonyme! (Boku no Namae wa « Shounen A ») qui possède autant de qualités. Au Japon, le titre a été prépublié entre 2017 et 2019 dans le Gangan Online de l’éditeur Square Enix. Le scénario est signé Chikara KIMIZUKA, avec Yen HIOKA au dessin. Les deux mangakas n’en sont pas à leur premier titres, même si pour KIMIZUKA il s’agit d’une première publication francophone. De son côté, Yen HIOKA a vu sa série Artelier Collection publiée en 2010 aux éditions KI-OON.

Takashi, 13 ans, est un collégien qui semble être de plus en plus heureux. En effet, après avoir été sélectionné pour intégrer l’équipe de baseball, il a enfin réussi à inviter la fille qu’il aime, Sasaki, depuis des années. Mais un jour, alors que le comportement de Sasaki a changé, il va découvrir le terrible secret qu’elle cache. Depuis des semaines, la jeune fille se fait violer par son professeur. Son sang ne faisant qu’un tour, Takashi le tue à coups de batte. Jugé, condamné, il se retrouve quelques années plus tard dans une nouvelle vie sous un nouveau nom. Alors qu’il retrouve peu à peu un semblant d’existence normale, son passé revient le hanter. Un mystérieux informateur décide de mettre tout le monde au courant…

Annonce manga - Anonyme !

Comme pour Sayonara Miniskirt, ce nouveau titre des éditions SOLEIL MANGA est un coup de coeur. Fort dans ses thèmes très divers et ancrés dans la réalité, le scénario imaginé par KIMIZUKA ne peut laisser personne indifférent. Il est important de signaler que cette oeuvre n’est pas à mettre entre les mains des plus sensibles, comme le signal l’éditeur sur la jaquette. Le récit nous est raconté du point de vue de Takashi des années après les évènements. Viennent ensuite les flashbacks qui nous ramènent au collège puis au lycée. Au début on fait la connaissance d’un Takashi joyeux, timide et qui a pour meilleur ami, Ken. Après le drame, il n’est plus le même. Hanté par ce qu’il a vécu et surtout vu, Takashi s’est enfermé dans une culpabilité et une honte. Il faut dire qu’après avoir abattu son professeur, les médias, le voisinages et les pseudos justiciers du web ont brisé ce qui restait de sa famille. 

Durant la lecture, pas mal de questions s’imposent à nous. Pourquoi n’a-t-il simplement pas parler du viol de Sasaki ? Et pourquoi cette dernière s’est-elle enfermée dans ce mutisme qui a conduit Takashi sur un chemin de croix devenu impossible à contourner ? L’amitié, l’amour, nous viennent à l’esprit mais il y a aussi une certaine forme de respect de l’intimité et l’intégrité de l’autre. Aurait-elle supporté de toujours être perçue comme une victime d’abus ? Aurait-elle été prête à surmonter son traumatisme en ayant le regard des autres sur elle ? Vu comment Takashi a été traité après son acte, il est possible que même en tant que victime l’adolescente aurait eu à subir des remarques cruelles. Le rôle que joue les médias et les réseaux sociaux sont pointés du doigt. Le premier a beau servir comme un service d’information au public il est aussi venimeux que Facebook et autres réseaux. Les événements s’enchaînent rapidement, ce qui crée un rythme de lecture très immersif.

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Le dessin de Yen HIOKA est similaire au Shonen basique mais travaillé, avec tout de même une maturité dans le trait et la mise en scène que l’on retrouve dans les Seinen. La violence de certaines actions vient briser l’innocence volée de Takashi et Sasaki, avec un impact estomaquant sur le lecteur. Le travail de traduction est bon, pas de coquille, et l’objet en lui-même est de qualité.

En conclusion, comme dit plus haut, ce tome 1 de Anonyme! est un coup de cœur. On rentre très rapidement dans l’histoire et on ne voit pas les pages défiler tant on est emporté par le scénario dramatique qui se joue sous nos yeux. Après la lecture de ce premier tome, on peut se dire que cette mini-série possède toutes les qualités pour devenir un titre socialement important et marquant. À lire sans plus attendre !18cdcinfos manga (8)

3 réflexions sur “Critique manga #315 – Anonyme! tome 1

  1. « F O N C E ». Eh bien je comprends pourquoi ! Je vais tenter de me faire mon propre avis dessus dès que j’aurai mis la main dessus :).
    Merci pour l’article ça confirme tes dires !

    Aimé par 1 personne

    • Je te remercie. C’est jamais simple de décrire ce genre de lecture vu les thèmes. Mais si tu as aimé Miniskirt il n’y a vraiment aucune raison que tu n’aimes pas. Et même si tu n’aimes pas, dans un cas ou l’autre, j’espère avoir ton retour ici ou en privé. Merci encore de ta visite 💜

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