Critique manga #318 – Asadora! tome 1 et 2

titre manga (5)

Naoki Urasawa revient dans nos librairies francophones pour notre plus grand plaisir. Asadora! raconte l’histoire d’une petite fille, Asa, qui va voir sa vie changer du jour au lendemain à la suite du passage d’un typhon. Sur sa route vont se dresser pas mal d’obstacles qu’elle va affronter avec force, panache et humanisme. 

 

Disponible aux éditions KANA dans la collection Big Kana ou sur Amazon au prix de 7.45 € | LIRE LE CHAPITRE 1 GRATUITEMENT ICI

kanadargaudsuisse

Merci à Anne-Catherine pour cette lecture trépidante


Naoki URASAWA est un des maîtres japonais du manga qui depuis ses premiers pas en 1983 a toujours sut captiver le lecteur friand de scénario bien ficelé avec une pointe de philosophie de la vie au jour le jour.  En cette année 2020, le créateur de Monster, Billy Bat, 20th Century Boy, ou encore de Pluto se retrouve à l’honneur du catalogue Seinen des éditions KANA. En effet, outre Asadora! cette année verra la publication de la série Yawara!, ainsi que la parution de son recueil d’histoires courtes Atchoum!.

Asadora! a débuté en 2018 dans le magazine Big Comic Spirit de l’éditeur Shogakukan, avec trois tomes parus à ce jour. L’histoire se passe dans la ville de Tokyo à la veille des Jeux Olympiques de 2020 où apparaît un monstre cornu dévastant tout sur son passage. Deux pages après on retourne en 1959 sur le port de Nagoya où un typhon se prépare. Asa Asada, 12 ans, court chercher le médecin pour l’amener auprès de sa mère qui est sur le point d’accoucher de son onzième enfant. Sur le chemin elle est rejointe par son ami, Shôta, qui s’entraîne pour participer aux JO d’ici quelques années. Puis, lors d’un croisement voilà que la fillette disparaît. Elle a été kidnappée par un vieil homme surpris par la jeune fille entrain de voler.

Pour le synopsis il vaut mieux s’arrêter là, et si vous pensez lire un thriller ou polar sachez que ce n’est pas du tout le cas. Asadora! est un ovni plein de réalisme que seul Naoki URASAWA sait écrire. C’est un récit de vie qui va se retrouver chamboulés par le passage du typhon, dont son coeur reste un mystère. Chaque chapitre transpire le talent de URASAWA. Les dialogues sont empreints du quotidien banal des personnages et de leurs peurs, leurs rêves et espoirs deviennent rapidement entraînant. Le lecteur est happé par le récit en seulement quelques pages, et dont l’enthousiasme de la lecture ne va aller qu’en crescendo. Quand il parle de Asadora!, le mangaka explique qu’il a eu envie de coucher sur papier l’équivalent d’un feuilleton télé. Pour information, même le titre du manga fait référence à un feuilleton des années 60, toujours en cours de diffusion, de la chaîne NHK. Les personnages sont tous attachants, y compris le vieil homme, Kusaga, dont son parcours de vie en tant que Chevalier du Ciel a de quoi nous faire revivre ces moments où la mort guettait les soldats engagés sur le champ de bataille. Il se dégage énormément d’humanité de lui, mais également du personnage de Kinuyo, la tenancière du bar connu des anciens combattants. Asa est une petite fille déterminée, courageuse, et qui a bien compris que la vie n’est pas toujours juste. Elle est issue d’une famille tellement nombreuse, qu’elle semble ne pas y avoir sa place. Sa bouille, son caractère et ses mots nous séduisent dès les premières pages. Impossible de ne pas la soutenir dans ce qu’elle doit affronter. Sa relation avec Kasuga fait directement penser à celle d’un grand-père et sa petite-fille, mais aussi à celle d’un mentor avec son élève. Cet aspect prendra toute son importance dans le tome 2, mais je ne vous en dirais pas plus.

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D’ailleurs, comment évoquer le deuxième tome sans rien spoiler ? Peut-être en disant que les ingrédients qui ont fait du tome 1 une réussite sont exploités à merveille dans la suite. Les personnages sont encore plus travaillés, le scénario s’épaissit, certains nouveaux éléments apparaissent. Comme par exemple, les premières pages couleurs qui nous montrent une sorte de quête exploratrice dans une contrée à une date inconnue. Asa reste le pilier central du récit, elle le porte avec élégance, toujours accompagnée par ses compagnons d’infortune. Le trait d’URASAWA est reconnaissable entre mille. Étant son œuvre la plus récente, nous percevons l’évolution dans son style, le perfectionnisme qu’il n’a de cesse de vouloir atteindre qu’il s’en rende compte ou non. Les visages qu’il arrive à donner à ses personnages sont de véritables pépites d’émotions. Il est tellement simple de déceler la détermination dans le regard d’Asa, par exemple, ou encore la nostalgie et tristesse dans les yeux de Kasuga.

En conclusion, Asadora! s’est révélé être un coup de coeur, dont le tome 2 n’a fait que ressentir toute la richesse du scénario de Naoki URASAWA. C’est intense, humain jusqu’à la moindre lettre de dialogue, et porté par une héroïne simple mais tellement pertinente qu’elle force l’admiration. Les possibilités sont immenses, et on a bien hâte de voir jusqu’où le mangaka va emmener son nouveau bébé. En tout cas, l’attente jusqu’au tome 3 va être longue…

Thanksgiving (1)

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5 réflexions sur “Critique manga #318 – Asadora! tome 1 et 2

  1. Je comprends totalement ton coup de coeur, moi aussi j’ai adoré et été touchée par ce duo ! Urasawa est vraiment un conteur né. Son histoire est mystérieuse de partout et pourtant elle nous touche aussi par le réalisme de son quotidien, c’est fort !

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  2. Pingback: Asadora, tome 1 – Les.lectures.de.Caro

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