Critique manga #326 – Shine tome 1

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 »Walk, walk, fashion, baby Work it, move that… », si Shine devait avoir une bande sonore on pourrait facilement y intégrer Bad Romance de Lady Gaga. Non par parce que cela nous parle d’une romance entre deux individus (en tout cas pas pour le moment), mais d’une romance entre une personne et la passion qui l’anime. La mode fait rêver et vendre depuis des dizaines d’années, et ce n’est pas demain la veille que cela va s’arrêter. Dans Shine, on retrouve une héroïne qui veut embrasser les défilés, et un héro masculin qui veut habiller le monde. 
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Kotoba INOYA est une mangaka d’origine japonaise ayant débuté sa carrière en 2016 avec le manga one-shot Hoshi ni Negei wo publié chez l’éditeur Kodansha. Shine ou Runway de Waratte a été lancé en 2017 dans le magazine de prépublication Shuukan Shounen Magazine de Kodansha, et compte actuellement 16 tomes en cours. En France, les éditions NOBI NOBI le publie depuis avril 2019 avec 7 tomes en cours. Une adaptation en anime est disponible sur la plateforme Wakanim. Pour terminer, il existe aussi le roman Runway de Waratte – 158cm Model, Parikore he ! au Japon.

Chiyuki est la fille d’un grand patron d’une entreprise de mannequinat, Mille Neige, et nourrit le rêve de défiler pour les plus grands de la mode à Paris. Mais quelques années plus tard, au lycée, elle constate qu’elle ne peut rivaliser avec les plus grandes… en taille. En effet, la jeune fille est bloquée à 1m58, et voit son rêve lui échapper de plus en plus. Pourtant, elle y croit encore et persiste en se présentant aux castings de l’agence de son père, mais échoue encore et toujours. Mais sa rencontre avec un garçon de sa classe, Ikuto, va venir bousculer les choses. Ce dernier a pour rêve de devenir styliste professionnel, mais n’a pas les moyens financiers pour y arriver. C’est donc, contre vents et marrés que les deux adolescents vont se battre pour parvenir à vivre le rêve de leur vie.

La mode est un sujet qui ne me passionne pas du tout. Je remarque les tendances dans les magasins et sur les podiums, oui, mais cela ne me touche pas réellement. Toutefois j’admets que certains vêtements (pas forcément les marques de luxe) sont réellement jolis. Après pouvoir les porter, et surtout bien les porter, est une histoire différente. Dans les lectures, le sujet est abordé à quelques reprises comme dans Le Diable s’habille en Prada, Love in Lingerie de Alessandra Torre pour la romance, et vaguement dans le comics The Beauty. Dans le manga, de mémoire, cela est un peu plus fréquent avec Paradise Kiss et Nana de Ai Yazawa, et Princess Jellyfish, par exemple. Shine est construit comme un Shonen, et en possède tous les codes. On retrouve deux adolescents qui vont persévérer et évoluer pour atteindre leur but final. L’amitié et l’entraide entre Chiyuki et Ikuto seront primordiales. Toutefois, cette version du shone possède une petite fraîcheur qui fait du bien au genre. Dans ce premier tome, l’introduction à cet univers fait de tissus et de désillusions est bien faite. Kotoba INOYA arrive à présenter le plus important tout en évoquant certains détails de  »derrière le rideau » qui ne manqueront pas de prendre plus d’ampleur dans la suite. Les deux adolescents se ressemblent sans vraiment se ressembler. La jeune fille possède une personnalité assez forte marquée par une détermination sans failles, qui parfois, vacillera à la suite de défection. Ikuto, lui, est plus introverti, timide et manque clairement de confiance en lui. Pourtant, les deux personnages vont se compléter merveilleusement bien, et surtout être mis sur le même pied d’égalité. En effet, la mangaka arrive à donner autant d’importance à l’un qu’à l’autre. Cela donne une approche intéressante et écrite de manière intelligente. Malgré le caractère difficile de Chiyuki, qui parfois va être un peu trop directe dans ses propos, nous avons une jeune fille à qui on s’attache de manière très lente. Avec Iuko c’est tout le contraire. On s’attache tout de suite à lui tant il a le coeur sur la main. La famille est également un thème que la mangaka semble vouloir mettre en avant. La première figure passe par le père de la jeune fille qui aime sa fille mais qui n’est pas forcément toujours présent. Le cocon familial du garçon est plus chaleureux, notamment entre ses soeurs et lui. La communication est facile entre eux, et l’adolescent adore coudre pour elles.

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Niveau dessin, nous avons un trait sublime. Le visage des personnages communique bien les émotions, et nous fait vivre les choses avec eux. Mais le gros point fort réside dans le fait que INOYA arrive à faire du vêtement un membre du récit, presque au même titre que nos deux héros. Certes, c’est encore un peu moins présent que dans un Paradise Kiss, par exemple, mais l’intention est là. Les tenues confectionnées par Ikuto sont un régal pour les yeux. C’est classe, moderne, avec un coup de crayon maîtrisé. Le travail d’édition par les équipes de NOBI NOBI est excellent. La couverture typée comme celle d’un vrai magazine de mode à certainement fait des grincheux, mais pour moi, elle est une belle idée. C’est rafraîchissant. Le choix d’écriture aussi bien pour le titre que pour les faux titres d’articles sont bien trouvés. Le papier est bon, ainsi que l’impression, et la traduction de Nathalie Lejeune respecte l’ambiance de l’oeuvre.

En conclusion, ce premier tome de Shine a été un petit coup de cœur surprise. Adepte de mode ou non, la lecture est plus que plaisante. Un manga sur la mode façon shonen, avec deux adolescents qui vont en voir des vertes et des pas mûres avant de pouvoir (peut-être) réaliser leur rêve. Une écriture de qualité qui inspire à la persévérance malgré la dure réalité de la vie. À découvrir, et méditer.

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7 réflexions sur “Critique manga #326 – Shine tome 1

  1. Je l’avais emprunté sans avoir eu le temps de le lire, mais j’aime beaucoup la couverture et cette idée de retranscrire la première page d’un magazine. Comme toi, la mode ne me parle pas, mais ce manga semble avoir de beaux atouts d’autant qu’il est assez rare que dans une histoire, les protagonistes aient la même importance…

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    • Effectivement c’est rare que l’on est deux personnages principaux traités de la même manière. Normalement il y en a toujours un qui sert de sidekick. La mode ne me parle pas du tout je te rassure, mais ici la manière dont la mangaka a écrit le tout fait que ça passe vraiment très bien je trouve. Merci de ta visite et de ton commentaire ^^

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  2. J’avais lu ce premier tome il y a quelques temps lors d’une offre sur izneo et j’avais aussi été conquis mais je n’ai toujours pas continué la série alors que d’après les retours, la qualité semble constante. Il serait temps que je me penche dessus…

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    • ça arrive, surtout quand on a de nombreuses séries en cours, difficile de suivre^^’
      J’espère sincèrement que la suite est au pire aussi bonne que ce premier tome. Mais je n’ai entendu que de bonnes choses, à part peut-être un ou deux retours plus mitigés. Merci de ta visite et de ton commentaire 😀

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