Critique manga #333 – Goodbye My Rose Garden tome 1

Début XXème siècle, dans le milieu de l’aristocratie évolue une jeune femme du nom d’Alice qui suffoque des attentes de son entourage et de la société à son égard. Prisonnière des carcans d’une vie qui n’est pas la sienne, elle noie sa propre identité pour faire bonne figure. Mais l’arrivée dans sa vie d’une jeune femme pourrait bien être sa salvation.

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Dr. Pepperco ou Pepako DOKUTA est un mangaka japonais ayant publié plusieurs oeuvres depuis 2013, mais qui est surtout connu pour son dessin sur Ano Natsu de Matteru (Waiting in the Summer) en 2012. En 2018, on le découvre un peu plus grâce à son scénario et dessin dans Goodbye, My Rose Garden (Sayonara Rose Garden en VO) dont la prépublication remonte à 2018. Composé de 3 tomes terminés, le récit a été publié aux éditions MAG Garden (Créatures Fantastiques, Ken’en – Comme chien et chat, L’Enfant et le Maudit, The Ancient Magus Bride) Récemment Dr. PEperco a participé à plusieurs anthologies regroupant des histoires courtes Yuri/Shojo-aï.

Goodbye, My Rose Garden prend place dans l’Angleterre de l’année 1900, où l’aristocratie se doit d’avoir une certaine éthique aux yeux de tous. Hanako, une jeune japonaise, décide de traverser l’océan pour rencontrer son écrivain favori, Victor Franks, pour lui faire lire son roman. Malheureusement, la maison d’édition en charge des publications de Franks refuse de lui donner la moindre information à son sujet. Désespérer et sans endroit où aller, elle est recueillie par Alice, jeune femme de bonne famille décide lui propose de devenir sa nouvelle femme de chambre. Naît alors une complicité aussi intrigante que belle entre les deux jeunes femmes…

Comment parler de Goodbye, My Rose Garden sans trop en dire, et ne rien oublier non plus ? Hanako est une jeune fille pleine de fraîcheur, intelligente, et qui a une véritable passion pour les livres qui lui ont souvent sauvé la vie dans les moments difficiles. Mademoiselle Alice est une lady qui subit la hiérarchie familiale avec obligation de devoir se marier avec un bon parti pour pouvoir faire perdurer le titre de noblesse de sa famille. Le mangaka aborde très bien tout ce pan de l’Angleterre du début du XXème siècle, que ce soit en explications brèves mais efficaces, que dans les dialogues. La littérature occupe une très grande place dans ce manga, avec des références à la mort d’Oscar Wilde. Le tabou autour de la sexualité homosexuelle de l’époque est très largement abordé que ce soit dans les échanges des personnages principaux et secondaires, mais aussi dans les pensées de nos deux héroïnes. Alice est une femme complexe et entourée de mystère. Elle dégage une mélancolie qui nous touche à la lecture, et qui ne manquera pas de captiver le regard de Hanako. Cette dernière n’est pas naïve, mais plutôt pleine de vie et surtout d’espoir. Sa manière de penser est réaliste, et elle prend le temps de peser le pour et le contre de chaque situation. Une en particulier retiendra son attention et la nôtre par la même occasion.  »Tue-moi », voilà les deux mots que prononce Alice face à sa nouvelle amie. Pourquoi ? C’est l’une des intrigues que nous propose de découvrir le manga de Dr. Pepperco. Il y aussi l’objectif d’Hanako souhaitant rencontrer Victor Franks, toujours présent en fond. Les émotions véhiculées par les personnages nous percutent et nous poussent à méditer sur certaines choses de la vie. Certains propos sont encore d’actualité, malheureusement, ce qui classe ce manga comme un tranche de vie intemporel. Le côté historique et mystérieux est d’une classe folle, et on voit que le mangaka a fait ses devoirs pour nous replonger dans le contexte de l’époque.

Le dessin est sublime. Il n’est presque pas nécessaire d’en dire plus, tant les planches sont parlantes. Le trait de Pepako DOKUTA est fluide, précis et plein de charme. Le design des personnages est élégant, un délice pour les yeux et d’une tendresse pour le cœur. Le détail apporté aux costumes de style victorien, aux regards et aux mains de nos héroïnes sont impressionnants. Le travail d’édition par KOMIKKU est sans défaut (images couleurs, impression, papier, etc). Aline Kukor (Otaku Otaku, Bloom Into You, Les Fleurs de la mer Égée) fait encore et toujours des merveilles à la traduction. La jaquette possède des éléments en vernis sélectif apportant une belle brillance.

En conclusion, ce premier tome de Goodbye, My Rose Garden a été un coup de coeur du début à la fin ! Hanako et Alice partagent un amour inconditionnel pour les livres, mais aussi l’une pour l’autre (elles ne le réalisent pas encore). Il y a de l’admiration partagée, et une véritable envie de se découvrir mutuellement. Ce titre est d’une douceur et d’une beauté sans nom, et pouvant être lu peu importe votre genre et votre affinité avec le Yuri ou Shojo-aï. À mes yeux on peut facilement le classer dans le haut du panier qu’occupe Bloom Into You et Kase-San. Alors, n’attendez plus et laissez-vous porter par l’ambiance type Emily Bronte et Jane Austen.

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