Critique manga #344 – Corps solitaires tome 1

L’amour, le désir et la passion sont trois émotions dans un couple qui sont aussi capitaux que n’importe lesquelles, et parfois elles sont encore plus déterminantes à la longévité de celui-ci. Corps solitaires explore un couple couple qui ne couche plus ensemble puisque l’un des deux ne veut plus du tout toucher l’autre… un tabou qui devrait être plus mis en avant car il concerne beaucoup plus de monde qu’on ne le pense.

Disponible aux éditions KANA dans la collection Big Kana – LIFE ou sur Amazon au prix de 7.45 € | Également disponible au format numérique | LIRE LE CHAPITRE UN GRATUITEMENT

kanadargaudsuisse

Haru HARUNO est une mangaka japonaise dont la première série a été publiée en 2016 dans les pages du magazine Shounen Edge de Kodansha et rassemblé en deux tomes reliés. L’année suivante, elle se retrouve chez l’éditeur Futabasha avec le manga Corps solitaires (Anata ga shite kurenakute mo), toujours en cours avec 5 tomes. Ce titre vient d’intégrer la très intéressante collection LIFE de l’éditeur KANA, dans Big Kana.

L’histoire suit Michi, 32 ans, mariée à Yochan. Amoureuse, son couple se porte plutôt bien, à l’exception d’un point: il n’y a plus de relation sexuelle entre eux depuis un moment. Un très long moment même, puisque cela fait deux ans que son mari ne lui fait plus l’amour. La jeune femme en souffre énormément et ne sait plus comment aborder le sujet avec son mari. Un soir, à cause d’un verre en trop, elle parle de son problème avec un collègue de travail, 36 ans, marié lui aussi. À sa grande surprise, ce dernier lui avoue que la situation est la même au sein de son couple. Mais lui comme ils ne veulent pas aller voir ailleurs. Alors, comment faire pour raviver la flamme dans leur couple respectif ? Comment dépasser ce stade de solitude et de détresse ?

En voilà un sujet bien connu, mais tabou, et parfois sujet à rebondissement comique dans des one man show par exemple. Pourtant c’est bien plus courant qu’on ne le croit, mais la honte était tellement pesante dans ce genre de passage, que les personnage le vivant personne se taire et ne pas en parler autour d’elle. Michi est une jeune femme aussi belle qu’intelligente. On ne peut pas dire que ce soit un de ces points qui puisse être un  »repoussoir » aux yeux de son mari. Son époux, Yochan, est plutôt mignon, et sa femme l’aime et le désir. Au fil des chapitres, elle va tenter de chercher à savoir ce qui ne va pas, mais aussi à se mettre plus en avant au niveau du maquillage et de la tenue, mais rien n’y fera. En tant que lecteur on se demande vraiment s’il n’a tout simplement pas une maîtresse, par exemple ? Eh bien non, on ne le dirait pas puisqu’un à moment la mangaka nous montre son point de vue sur la situation. Et il semblerait que lui-même ne comprenne pas ce qui ne va pas. Pourtant au début de leur relation et de leur mariage, le désir et l’attirance venant de sa part étaient bien là ! Alors, que c’est-il passé ? C’est ce que la mangaka va essayer de nous montrer au fil des chapitres, et c’est pour ça que d’avoir le point de vu du mari est une une des plus intelligente puisque cela permet au lecteur de ne pas détester le personnage. En parallèle, nous découvrons aussi le personnage de Nina, le collègue masculin qui vit la même situation avec sa femme qui ne le désir plus. On le découvre attentionné et à l’écoute de Michi, mais pas que. On le sent prêt à aider aussi bien ceux qui l’entourent mais aussi les inconnus. On a presque envie que ces deux là finissent ensemble ! Mais chacun aiment leurs époux… en tout cas Michi aime Yochan ! Et Nina ? Pour le moment on peut le croire…. mais à force d’être rejeté et incompris ? Est-ce que les cœurs finiront par se briser ? Une ligne narrative intéressante se pose. Nous avons aussi en fond un personnage féminin, une collègue, qui elle ne se gène pas pour avoir plusieurs copains à la fois et qui clairement profite d’eux sans vergogne. D’ailleurs, elle ferait bien de Nina son 4 heures… Les émotions de chaque personnages sont bien exploités, les tourments et les pensées le sont tout en autant. On s’investit dans ce qu’ils vivent et on a réellement envie de les soutenir au fil des pages.

Le dessin de Haru HARUNO est très bon. C’est fin mais prononcé. Elle a un trait maîtrisé, avec un charadesign plein de charme et d’une simplicité rafraîchissante. Les décors ne sont pas nombreux mais cela ne dérange pas réellement à la lecture. On se concentre plus sur ce que traversent les protagonistes. Le travail d’édition est classique et la traduction de Pascale Simon est réussie.

En conclusion, ce premier tome de Corps solitaires a été une très belle lecture riche en émotions. On ne s’ennuie pas un seul instant, et arrivé en fin de tome on a qu’une envie, avoir déjà la suite entre les mains. Le thème abordé est très pertinent et devrait parler à pas mal de monde qu’on le vive ou non car cela soulève des questions de société concernant ce qui est tabou ou non, mais aussi sur la longévité d’un couple. Une lecture qui s’inscrit complètement dans la très bonne collection LIFE de l’éditeur KANA, à découvrir !

17/20

6 réflexions sur “Critique manga #344 – Corps solitaires tome 1

  1. Ce manga a l’air super, les personnages principaux ont l’air super attachants. Je pense que je vais me lancer dans cette série. Merci pour la découverte ! Décidément la collection regorge de belles surprises.

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    • Merci de ta lecture et de ton commentaire. J’ai trouvé le titre vraiment très intéressant et je ne me suis pas ennuyée. Je ne suis pas en couple mais le sujet m’a intéressé d’un point de vue psychologique et émotionnel. Les personnages sont attachants. Michi en premier lieu suivi de Nina, le collègue de travail. Le fait que la mangaka décide de ne pas faire que Michi se lance dans l’adultère est une bonne chose pour le moment, pcq sa aurait été contre productif. Son mari on a envie de le gifler, mais quand le point de vue de l’histoire se place sur lui on se demande vraiment ce qui ne va pas… physiquement ça a l’air de fonctionner d’après ce qu’il en dit. Alors pourquoi il n’est plus attiré par sa femme ? La lassitude ? Surtout qu’elle fait des efforts monstres la pauvre ? Au final j’ai vraiment de la peine pour elle, et si à la longue la situation perdure je vais vouloir qu’elle finisse avec quelqu’un qui l’a traité comme il faut. XD son mari fuit la conversation à ce sujet et quand ils en parlent il lui dit que c’est peut-être elle qui a une trop grande libido… xD

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      • C’est vraiment triste pour Michi, ça doit être tellement perturbant de ne plus être en phase avec sa moitié. Peut-être qu’elle ira vers quelqu’un qu’il l’aime pleinement et que son mari se rendra compte de sa valeur. Qui sait plus tard on aura peut-être un tome avec point de vue du mari un peu comme dans le 6ème tome de Orange.

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  2. Je ne pense pas avoir déjà lu un livre abordant cette perte du désir dans le couple ou, du moins, pas en thème principal. Ta chronique m’intrigue donc d’autant que le manga a l’air d’évoquer ce thème de manière plutôt fine…

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    • Ah oui c’est vraiment très bien traité. Ce n’est pas comme si « bon tu ne me touche plus? Alors je vais aller voir ailleurs! » non, elle désir vraiment son mari et l’aime, alors elle essaye de comprendre mais elle est blessée par son attitude à ne jamais vouloir en parler, et quand ils en parlent ils dit « tu as peut-être un trop grande libido ». Sincèrement le gars tu as envie de le tarter. Après quand le récit se met de son point de vue tu te demandes mais t’es pas méchant alors qu’est-ce qui cloche ? Il se demande si c’est un problème anatomique, mais apparemment non. Alors pour le moment c’est un mystère.

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