Critique manga #355 – Gannibal tome 1 et 2

Appétit cannibale, le plus méchant des animals… » chantait Don Choa, rappeur français issu du groupe Fonky Family quand il se lança en solo en 2002 sur son album  »Vapeur Toxique ». Alors, souvent, quand je lis ou entend le mot cannibale j’ai la chanson Dr. Hannibal qui me me vient en tête. C’est un peu comme le réflexe de Pavlov, le conditionnement, etc vous savez. Bref. Et si on fouille un peu dans les paroles de cette chanson on retrouve un peu la définition du cannibalisme humain, même si c’est écrit de manière moderne pour coller au début des années 2000. Comme vous l’aurez compris dans Gannibal, on parle cannibalisme et de manière très subtile et très bien tournée. Je vous invite à déguster ce thriller qui aiguisera votre appétit sans jamais vous provoquer un haut-le-coeur.

Disponible aux éditions MEIAN dans la collection Daitan au prix de 6.95 € || Disponible à la vente sur anime-store.fr || LIRE UN EXTRAIT GRATUITEMENT

Un grand merci à Valérie pour cette lecture et sa confiance


Depuis le lancement de Kingdom en 2018, on peut dire que les éditions Meian ont su se faire une place et se démarquer rapidement, en sachant proposer des titres variés et attirer l’attention. Après avoir campé sur des titres d’action de guerre comme Baltzar et Egregor (avec un peu de Fantasy), nous avons eu le droit à la surprenante comédie un peu rétro Tombée du ciel et Konosuba. À présent, il est temps de plonger dans quelque chose de plus sombre, glauque et mystérieux, mais ô combien fascinant. Il s’agit de Gannibal, la première série de Masaaki NINOMIYA, toujours en cours depuis 2018 avec 8 tomes au Japon, prépublié dans les pages du Shuukan Manga Goraku de l’éditeur Nihon Bungeisha (Gift +-, L’île infernale, Hana l’inaccessible).

Daigo Agawa vient d’emménager dans un petit village de campagne montagneuse avec sa femme et sa petite fille. Il y a été affecté en tant que nouvel agent de police, et si le calme ambiant et le paysage apaisant ne sont pas habituels pour lui, il accueille ce changement avec bonne humeur. Les habitants sont chaleureux, mais leur comportement est étrange. Et Agawa a bien du mal à leur faire confiance, notamment quand il repense aux rumeurs qui courent sur son prédécesseur et sa supposée disparition et le fait qu’il était persuadé que les habitants de Kuge étaient cannibales…

L’histoire prend gentiment le temps de se mettre en place, créant un faux sentiment de quiétude qui est parfois ébranlé par la réaction d’un des habitants. Une phrase, un regard, une action, les habitants semblent dissimuler leur vraie nature. Et si on le titre semble indiquer ce qu’ils sont, on attend de le voir par nous-même pour ne plus avoir l’ombre d’un doute. Car ce qui est efficace ici, c’est le fait que Masaaki NINOMIYA sait manier le suspens et avancer l’action là où il le souhaite sans jamais précipiter l’ensemble. Le lecteur est très vite pris dans ce se trame, ne sachant ce qui l’attend la page d’après. C’est prenant, et en même temps étrangement effrayant. Dans le premier tome, nous prenons le temps de faire connaissance avec Agawa et sa famille, mais aussi avec les habitants de la ville. Nous découvrons aussi certaines de leurs coutumes, comme lorsque l’une des leurs a été tuée par un ours dans les montagnes. Mais est-elle réellement morte ainsi ?

Dans le tome 2, nous continuons sur la même lancée, mais avec encore plus de questions et le mystère autour de la famille Gôto s’épaissit encore plus. Le village lui-même est un personnage actif de l’histoire. Agawa le redoute, et nous aussi. À lecture de ce deuxième tome, il est impossible de déceler la moindre faute dans la construction narrative. Le mangaka a pensé à chacune de ses actions, chaque indice, même le plus insignifiant peut nous mener à comprendre ce qui se trame dans ces montagnes sombres. La femme de Agawa, elle, on peut dire qu’elle l’aime son mari parce que malgré ce qui se trame elle reste auprès de lui. Leur fille, eh bien, elle ne parle plus… mais quand on sait à quelle tragédie elle a dû assister, on peut que que comprendre. Les répercussions psychologiques de tout ce qui se passe dans ce village sont énormes aussi bien pour notre policier que pour ses proches, et sincèrement moi j’aurais déjà pris mes cliques et mes claques dès le deuxième chapitre dans le tome 1. En outre, dans ce deuxième tome, le mangaka nous plonge dans le passé du village pour mieux nous conter le présent. Le rythme est soutenu et on n’en perd pas une miette.

Visuellement, le trait de NINOMIYA sert le récit à merveille. L’ensemble est plein de nuance, le noir est travaillé jusqu’au moindre de détail. Les expressions des personnages intensifient leurs émotions. La peur de Agawa et ses proches, la colère des villageois, le danger qui émanent d’eux, la froideur dans les yeux de certains mais aussi dans leurs actions pleines de violence. L’ambiance est sombre, trouble et on peut échapper à cette sensation de malaise qui nous accompagne tout au long de la lecture. C’est dynamique du début à la fin. Le travail d’édition est très bon, l’impression est de qualité, et la traduction de Vincent Marcantognini (Pinsaro Sniper, Les 7 Ninjas d’Efu, Brisée par ton amour…) est efficace.

En conclusion, ces deux premiers tomes de Gannibal ont été une très bonne lecture qui remplit son rôle de thriller haletant avec succès. L’ambiance est inquiétante, et on est très vite investi dans notre lecture. On a envie de découvrir le mystère de ce village où les habitants sont aussi bienveillants que menaçants. Masaaki NINOMIYA offre un scénario sans fausse note avec des personnages qui font fortes impressions. Hâte de lire la suite !

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