
Le furyô est un genre qui a eu le droit de se faire connaître ici et là dans le paysage français, mais finalement il aura fallu attendre Tokyo Revengers (Glénat Manga), entres autres pour que ce style bien précis revienne sur le devant avec ses codes. Nyankees s’en est suivi juste après, à la différence qu’ici on est dans l’amusement, et c’est tout aussi fun que le premier, mais simplement différent ! Je vous explique le tout dans la suite.
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Atsushi OKADA est un mangaka ayant fait ses débuts avec le one-shot Benny no Kobushi dans le magazine Comic Valkyrie de l’éditeur KTC Comics, en 2006. Il faudra attendre 10 ans pour le voir sur une série longue, Nyankees, terminée en 6 tomes aux éditions Kodakawa Shoten. Et c’est avec ce titre au genre furyô orienté comédie que le lectorat français le découvre grâce à l’éditeur Doki-Doki qui le propose dans sa collection Shonen.
L’histoire est celle de chats des rues qui se livrent à des affrontements de territoire entre bandes. Rien de particulier jusqu’ici, sauf que ce qui fait la richesse de ce titre se trouve être dans la représentation des matous qui sont dessinés comme des furyô, donc des êtres humains ! Alors, oui nous les voyons en chats, mais également leurs traits de racailles sur pieds. C’est original et très bien exécuté.
Parlons déjà de l’humour qui tient une place toute particulière dans le récit. C’est décalé sans être omniprésent. La lecture reste fluide et n’en est pas alourdie. Le mangaka trouve un juste milieu, en donnant un caractère bien distinct à chaque personnage. C’est ainsi que l’on se retrouve avec des phrases cinglantes, des moments complètement fous, mais jamais trop exagéré pour ne pas nous sortir de l’histoire et nous perdre. Le comportement félin des matous a été gardé, c’est un ajout qui apporte un plus qui met bien en avant tout le concept que le mangaka a su penser en amont. Chaque petite chose à son importance malgré le ton léger qu’offre le manga. Mais il ne faut pas non plus oublier le comportement humain qui est également inclus dans l’ensemble, et ça met de l’ambiance ! Le scénario dans son déroulé reste classique si on connaît le concept des histoires de furyô qui se prennent le chou dans les rues. Ce n’est pas dénué d’intérêt mais disons que ce n’est pas là tout l’intérêt du titre. Les personnages sont bons, travaillés, et on appréciables. Dans ces trois premiers tomes, nous avons le droit à de nombreux personnages qui se croisent pour narrer une vraie vie de bandes. Il y a de la zizanie, et c’est très animé ! Le mangaka nous montre les rouages du genre furyô entre qui domine, etc. et c’est très pertinent si on veut se lancer dans le genre et commencer par un titre plus simple d’accès.
Au niveau du dessin, Atsushi OKADA offre un trait épais mais dynamique. Le design des personnages répond aux codes furyôs classiques avec des héros plutôt imposants dans l’ensemble. Leur version féline en impose également tout en gardant une certaine grâce dans leur mouvement, même légère. Les combats sont lisibles et visuellement efficaces. Côté édition, Doki-Doki fait du très bon travail, avec une traduction soignée de Julien Pouly (Ken’en – Comme chien et singe, The Empire Corpse, Félin pour l’autre).
En conclusion, Nyankees est un pur divertissement furyô et félin qui nous fait passer un bon moment de lecture. Il n’a pas pour ambition de révolution le Shonen d’action, mais apporte une certaine fraîcheur par son concept d’alternance entre le visuel chat et humain qui est amusant sur papier, et bien écrit par Atsushi OKADA. Ce dernier comprend les codes des deux genres, et s’en amuse allègrement.
