Critique manga #365 – Héroïne malgré moi tome 1 et 2

Un shojo manga avec un héros masculin qui ne joue pas un double jeu mais qui est simplement victime de quiproquos ? Une héroïne qui peut vous déboiter une épaule si vous manquez de respect à quelqu’un sous ses yeux ? Héroïne malgré moi c’est la rencontre entre deux adolescents qui sont un peu victime de leur statut et des rumeurs qui se disent sur eux. Ensemble ils vont apprendre à se découvrir, s’accepter, s’aimer, tisser une belle amitié, et forcéement plus, non ?

Disponible aux éditions KANA dans la collection Shojo ou sur Amazon au prix de 6.85 € || Également disponible au format numérique || LIRE UN EXTRAIT ICI

kanadargaudsuisse

Un grand merci à Anne-Catherine de Dargaud Suisse pour cette lecture bienveillante


Fuyu AMAKURA est une dessinatrice et mangaka japonaise ayant débuté sa carrière avec un récit en un tome Hiro-kun ga Sensei pour l’éditeur Kodansha en 2016. C’est toujours chez ce même éditeur et dans le magazine de prépublication Dessert qu’elle publiera l’année suivante Ojou-San to Yobanaide, un Shojo terminé en deux tomes. En 2018, elle signe sa plus longue série à ce jour, en 4 tomes, avec Héroïne malgré moi (Hiroin Hajimemashita) toujours chez Kodansha. Le titre est actuellement disponible aux éditions Kana dans leur collection Shojo.

Héroïne malgré moi raconte l’histoire de Shûko, une lycéenne qui a passé toute son enfance à faire du judo. Depuis, elle n’a de cesse d’avoir une réputation de jeune fille peu féminine ce qui, en entrant au lycée, la pèse énormément. Car au fond, elle aimerait connaître la banalité d’une adolescente de son âge, se sentir féminine et plaire aux garçons. Car ces derniers la voient plus comme la bonne amie douée en sport et rien d’autre. Dans son lycée, il y a Serizawa, celui qui est considéré comme le beau-gosse et qui a pour réputation de voler les copines des autres. Il est donc souvent poursuivi par les petits amis jaloux qui veulent s’en prendre à lui. Remarquant ses aptitudes et sa force, Serizawa décide de passer un pacte avec Shûko. Si elle accepte de devenir son garde du corps, il l’aidera à réaliser son vœu le plus cher : faire d’elle une adolescente comme les autres.  

Ce nouveau shojo des éditions Kana s’inscrit dans un titre qui n’a, certes rien de nouveau à offrir, mais qui a le mérite de faire les choses correctement. Nous avons un scénario basique divertissant avec deux héros bien écrits, avec une bonne évolution, et surtout une relation amicale et plus si affinités crédibles. Le gros plus de ce titre réside dans ses deux personnages. Shûko est une jeune fille intelligente qui a tendance à oublier de s’affirmer et qui se retrouver harceler par les élèves qui tentent de l’avoir dans leur club d’après cours. Mais elle qui depuis toute petite jusqu’à dernière année de son collège s’est donné à fond dans le judo n’aspire plus à ça. Rapidement on sent qu’elle souffre de cette force qu’elle ne contrôle pas tout le temps. Ses mouvements sont impressionnants, et elle impose le respect à tout ce qu’elle doit remettre à sa place au fil des deux tomes. C’est amusant à regarder, et très bien mise en page par la mangaka. Serizawa de son côté est victime de son image de beau gosse, puisqu’elle réalité il n’est pas un Don Juan. Non, il est tout simplement quelqu’un qui n’aime pas dire et qui aime faire plaisir, quitte à se faire passer pour le méchant par la suite. C’est ainsi que des rumeurs se sont mises à courir sur lui, et que très souvent les petits amis jaloux veulent lui casser la figure. Serizawa n’est que douceur, et ne possède aucune fibre de toxicité ou de sournoiserie à la bad boy que l’on peut voir dans d’autres Shojo. Il est honnête et droit dans ses actions. La relation qui se noue entre les deux n’en est que plus intéressante car les deux vont se tirer vers le haut mutuellement. Shûko va veiller à ce que Serizawa ne se retrouve pas dans des situations compliquées, qu’il apprenne à dire non, et ce dernier va en faire de même pour elle et en plus de ça il va tout faire pour qu’elle se sente féminine comme toutes les autres adolescentes de son âge qu’elle envie secrètement. Les moments qu’ils passent ensemble sont adorables et très feel good. Le scénario ne possède pas de gros rebondissements, mais ce n’est pas ce que l’on attend de cette lecture. Toutefois, à travers certains propos tenus par Shûko concernant son passé on devine qu’elle a été victime de brimade, en particulier de la part d’un garçon…va-t-il faire son retour ?

Le trait de Fuyu AMAKURA est doux mais assuré. Le design des personnages est séduisant et réussit. Il n’y a pas grand chose à dire sur le dessin en général parce que l’on est vraiment sur un rendu classique dans le domaine du Shojo, mais du très bon. Ce qui est particulièrement impressionnant c’est la maîtrise dans les mouvements de judo exécutés par Shûko. C’est hyper fluide, dynamique et on sent toute la force qui émane de ce corps si féminin. Le contraste est saisissant. Niveau édition, Kana livre une bonne copie avec une traduction de qualité par Aline Kukor (Bloom into You, Otaku Otaku, Shy) que l’on ne présente plus.

En conclusion, ces deux premiers tomes d’Héroïne malgré moi ont été une lecture feel good qui a le mérite d’avoir des personnages très attachants et bienveillants. Ça fait plaisir de voir un héros de Shojo honnête dans ce qu’il fait et qui ne joue pas les mauvais garçons. Face à lui, nous avons une héroïne forte physiquement qui pense se trouver dans la banalité d’être comme les autres adolescentes. Un Shojo plaisant dont on devine la fin mais qui a des petits moments tendres, mais aussi intrigants comme en fin de tome 2…

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