Critique #242 – Un sort si noir et éternel de Brigid Kemmerer

Il était une fois… vous connaissez la rengaine à ce stade. Et pour ceux qui ne l’auraient pas compris, Un sort si noir et éternel est une des nombreuses écritures du conte La Belle et la Bête. Un univers féérique mais aussi sombre. et dont les héros nous paraissent inépuisables.

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Brigid Kemmerer est une autrice américaine spécialisée dans le Young Adult. Après avoir travaillé longtemps dans le monde de la finance, elle décide de se consacrer entièrement à l’écriture. C’est en 2012 que sort son premier roman, Storm, lançant la saga Elemental comprenant plusieurs suites. En 2019, elle publie le premier volet de la série Cursebreaker, intitulé Un sort si noir et éternel (A Curse So Dark and Lonely en VO). Très vite le roman intègre les meilleures ventes du célèbre New York Times. Depuis, elle a écrit deux suites à la série. En France, l’autrice c’est fait connaître avec l’un de ces précédents récits P.S. Tu me manques.

L’histoire d’Un sort si noir et éternel est une adaptation du très célèbre conte (abrégé et repris) de Jeanne-Marie Leprince de Beaumont, La Belle et la Bête, dont l’adaptation de Disney a fait entrer le récit original dans la pop culture. Harper, 17 ans, est témoin d’une tentative d’enlèvement. En tentant s’interposer, la jeune fille est elle-même enlevée et propulsée dans un autre monde. Emberfall est un lieu bien singulier puisqu’il a toutes les caractéristiques de celui d’un conte de fées. Oui, vraiment. Un château, un prince aussi séduisant que maudit répondant au nom de Rhen, et un homme de main/garde du corps, Grey. Comme dans le conte que l’on connaît tous, le prince est sous l’emprise d’un sort l’ayant transformé en monstre. Pour briser le malédiction, une jeune fille doit tomber amoureuse de lui et lui d’elle. C’est ici que Grey joue un rôle important, puisque c’est lui qui est chargé d’enlever une jeune fille à chaque début de saison. C’est dans ces circonstances que Harper se retrouve dans cette situation. Parlons des personnages, puisque c’est en eux que le récit puise toute sa puissance. Harper est une héroïne qui se différencie de la Belle du conte puisqu’elle nous apparaît comme imparfaite. Elle est téméraire et courageuse, oui, mais son esprit est encore plus tranché que celui de sa version précédente. Elle possède un fort caractère, et on s’identifie assez vite à elle, ou du moins on l’apprécie réellement. Il est aussi important de dire qu’elle possède un handicap, mais dont je préfère ne pas en révéler la nature. Le prince Rhen, de son côté, dégage une froideur cassante et singulière, mais dont ce n’est qu’une façade. Au fil de la lecture nous découvrons un jeune homme dont le masque commence à se fissurer gentiment. Il se révèle être très attachant au final. Le garde du corps, Grey, voue une fidélité sans limites au prince. Mais même s’il obéi aux désires de ce dernier, il n’en reste pas moins indépendant et sachant garder un esprit rationnel. Nous avons aussi la sorcière qui a maudit Rhen, mais je ne m’attarderai pas trop sur elle simplement parce que je n’ai pas d’avis tranché sur elle. Le rythme de l’histoire est très bon. J’ai aimé le fait que l’autrice ne précipite pas les choses. On prend vraiment son temps, même concernant la romance. Les différences entre le monde imaginaire et féerique de Rhen s’entrechoque avec celui de Harper qui est à l’image du notre. Le moderne et le magique se mélange pour donner une réécriture intelligente qui comblera facilement les amoureux de la fantasy et/ou ceux des histoires contemporaines. La plume de KEMMERER est hyper fluide, agréable, et on se laisse porter de manière toute naturelle par ses mots. Le travail d’édition de la part de Rageot est magnifique. La couverture originale est gardée mais retravaillée pour adopter son titre en français.

En conclusion, Un sort si noir et éternel marque le début d’une trilogie qui place déjà la barre très haute. Le lecteur rentre facilement dans le récit, et l’ambiance fantasy ne peut être qu’un plus. Brigid KEMMERER offre une récriture de La Belle et la Bête remplie d’émotion avec à sa tête une héroïne badass qui sait en découdre, si besoin. À découvrir, et vivement la suite en français !

2 réflexions sur “Critique #242 – Un sort si noir et éternel de Brigid Kemmerer

  1. Personnellement, je n’ai pas tant apprécié que cela cette réécriture que j’ai trouvé bien trop prévisible et redondante dans sa construction. Heureusement que celui peut se suffire à lui même car je ne pense pas continuer cette saga 😉

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