
En septembre 2020, les éditions Noeve se sont lancées dans la publication de mangas. Et entre la qualité de manga en tant qu’objet et la diversité parmi les titres proposés, on est déjà en chemin pour marquer le lectorat. De la location de petite amie à un très jeune couple avec une relation étrange, la danse de salon envoutant un lycéen et un monde post-apocalyptique, vous y trouverez de tout.

Merci à l’équipe de m’avoir donné une chance de découvrir ces titres

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Rent-a-Girlfriend est l’une de ces comédies romantiques qui remportent un franc succès au Japon, et peu à peu dans le reste du monde. Portée par une adaptation animée haute en couleur et en moments comiques, le titre de Reiji MIYAJIMA en est déjà à son 22ème tome au Japon. De plus, un spin-off centré sur l’un des personnages principaux a récemment fait son apparition dans les librairies nippones. En France, ce sont les éditions Noeve Grafx qui publient la série principale depuis le début de l’année. Dans ce récit se déroulant dans un cadre scolaire, nous suivons Kazuya Konoshita, un étudiant plutôt banal qui vient de se faire briser le cœur par sa petite amie, qui a décidé d’aller voir ailleurs. Effondré, se sentant seul et vraiment minable, le jeune homme décide d’installer et d’utiliser une application consistant à louer une nouvelle copine pour se sentir mieux. C’est ainsi qu’il tombe sur Chizuri Mizuhara, une jeune fille qui, à première vue, a tout pour lui plaire. Bon, comme les histoires d’amour dans les comédies romantiques n’ont rient de traditionnel, on sait pertinemment que Rent-a-Girlfriend ma faire appel à trois points centraux du genre, dans plus de la moitié des cas: du fan service, des quiproquos, et une tranche de vie à l’apparence classique. Dans ce récit, nous nous suivons des étudiants majeurs, ouvrant la possibilité d’installer des situations plus matures. C’est là où la »location d’une petite amie » Apparaît moins dérangeante que si cela c’était, par exemple, passé au lycée. Bon, moralement c’est toujours un peu glauque selon moi, mais si la »petite amie » en question est ok pour faire cela, alors c’est ok pour moi aussi. Kazuya est un héros de Shonen masculin classique avec une personnalité qui s’enflammer parfois un peu trop vite, et un certain manque de maturité par moments. Toutefois, il colle au genre, alors on peut faire abstraction du fait qu’il peut agacer. Assez vite même. En dehors, de cela les situations et le décalage entre les deux protagonistes fonctionnent, même si je ne me suis attachée à aucun d’eux. Pour le personnage masculin, cela s’explique par le fait que les vraies figures principales de l’histoire imaginée par MIYAJIMA, ce sont les femmes. Ces dernières ne sont pas forcément attachantes, ni sympathiques, ou même intéressantes, mais au moins elles s’affirment. Le côté fan service ou ecchi peut parfois déranger, tout comme l’humour qui a eu de la peine à me convaincre. Ce n’est pas mauvais, mais je pense être passée à côté. Bon, on ne peut pas être réceptif à tous, ok, mais j’en attendais un peu plus concernant Rent-a-Girlfriend. Est-ce que je le recommanderai quand même ? Oui, en assurant qu’il faut passer outre le concept du dating moralement particulier et du personnage masculin principal qui peut vite énerver. Le dessin de MIYAJIMA est précis, dynamique et typé Shonen. On voit que le mangaka a eu le temps de se trouver une pâte graphique grâce à sa précédente série fleuve, AKB49 – Renai Kinshi Jourei. Le travail d’édition et bon, tout comme la traduction de Rodolphe Gicquel (Shaman King, Gintama, Gleipnir, Cigarette and Cherry, Undead Unluck, etc). En conclusion, Rent-a-Girlfriend est une comédie romantique au concept intéressant et permettant d’inclure de bons moments de quiproquos et d’humour. Toutefois, je n’ai pas accroché. Est-ce que le titre est mauvais ? Non, mais ce n’est pas une série que je souhaite suivre, car je n’ai pas apprécié le personnage masculin, et le caractère de certaines des héroïnes m’a vite fatigué. Dans tous les cas, si vous êtes friands de ce genre de lecture, Rent-a-Girlfriend fait partie de ceux à suivre, au même titre que Love Hina.


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Arrête de me chauffer, Nagataro est un Shonen de Kodansha scénarisé et dessiné par un mangaka avec le pseudonyme de 774 House. Le titre est prépublié dans le magazine Pocket depuis 2017. Une adaptation en anime a été lancée cette année, et il existe deux versions alternatives du manga à ce jour. En France, le titre compte deux tomes en cours aux éditions Noeve Grafx. L’histoire est celle de Nagataro, une lycéenne de première année qui va martyriser son Senpai au quotidien. Ce dernier est un garçon extrêmement timide et facilement effrayé par ce que peut lui dire ou faire la jeune fille. Toutefois, il finit par apprécier sa compagnie, et va même jusqu’à éprouver des sentiments amoureux envers elle, puisque c’est bien la seule à l’avoir remarqué. Bon autant le dire tout de suite, je n’ai pas aimé ma lecture. Pour moi, et cela n’engage que moi, nous suivons une brute au féminin s’en prendre à un garçon impopulaire et effacé dans la vie de tous les jours. Le fait de mettre en place une pseudo romance pour moi ça ne marche pas. Leur relation, si elle se concrétise, est construite sur un lien toxique commencé par Nagataro, qui toujours sans remords mène la vie dure à son Senpai. Personnellement, ce genre de titre me fatigue et m’agace s’il n’est pas amené avec une forte psychologie des deux personnages. Je souhaite une évolution concrète, et même si cela n’est qu’un premier tome, je ne pense pas que la relation va devenir saine au long terme. Je ne peux pas dire que c’est une mauvaise série, parce que le mangaka fait du bon boulot en termes d’écriture facile à suivre et (parfois) subtile. Mais ce n’est simplement pas pour moi. Concernant le dessin, il est bon. 774 House possède un trait affirmé avec une pointe de légèreté enfantine qui colle au comportement très gamin de Nagataro. Le design des personnages est tout aussi bon, même si j’ai du mal à voir les deux protagonistes en lycéens puisque pour moi ils font plus jeune. Le travail de Noeve Grafx est sans défaut. La traduction Rodolphe Gicquel colle à l’ambiance et au caractère des héros. En conclusion, Arrête de me chauffer Nagataro est un Shonen qui n’aura pas su me convaincre à cause de la relation entre les deux qui ne me met mal à l’aise. On en parle du syndrome de Stockholm ? Le garçon qui finit par éprouver des sentiments pour son bourreau ? Non, merci. Si on doit comparer à un titre avec du harcèlement on peut citer A Silent Voice chez Ki-oon qui a plus de pertinence et de résonance que Nagataro.


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Welcome to the Ballroom (Ballroom e Yôkoso en VO) est un Shonen en cours de parution avec 11 tomes depuis 2011. Le scénario et le dessin sont de Tomo TAKEUCHI, avec une prépubliction dans le Gekkan Shonen Magazine de Kodansha. Une adaptation animée est disponible sur Amazon Prime Video. L’histoire s’intéresse à Tatara Fujita, un jeune homme en fin de collège qui n’a pas la moindre idée de ce qu’il veut faire dans la vie. Son orientation est donc assez chaotique et dans le flou. Pas populaire pour un sou, Fujita subit même les moqueries et les coups de certains de ses camarades plus costauds. Mais cela va changer le jour où il fait la connaissance de Shizuku, une camarade dont il pense qu’elle est aussi prise à partie par des harceleurs. Il découvre alors que la jeune fille est en fait une danseuse de salon avec son partenaire de danse Sengoku. Curieux, Fujita va rapidement vouloir ressembler au jeune homme qui danse avec la belle, tant il respire la grâce et la force. C’est décidé, il se lance dans la danse ! Titre très apprécié au Japon, Welcome to the Ballroom a la particularité de s’intéresser à la danse de salon et de compétition. Un genre de manga très rarement proposé en France, sauf peut-être En Scène!. Au niveau du scénario la mangaka nous propose une base solide et intéressante. Que l’on soit connaisseur ou non de la danse, on ne peut pas nier que ce sport éveil l’intérêt à la lecture. C’est notamment dû à la manière rafraîchissante qu’a la mangaka de mettre en avant cette discipline. Le protagoniste masculin principal se révèle attachant au fur et à mesure, et on apprécie de le suivre dans la découverte de la danse. Fujita s’épanouit au fil des danses dont il tombe amoureux fou. Il va se donner à fond pour arriver là où il veut aller, ce qui en fait un héros de Shonen sportif tout désigné. Le trait de Tomo TAKEUCHI vient compléter le scénario dans un esthétisme grandiose. C’est virevoltant, soigné et rempli d’une légèreté presque irréelle. Les cases possèdent une énergie folle mais aussi une douceur propre à la danse. C’est sensuel, unique et respirant l’art. Côté édition il n’y a pas de défaut, encore une fois. La couverture à son petit effet au niveau du papier, un choix pertinent. La traduction est de Ryoko Akiyama (Arte, Le Bateau de Thésée, Hideout). En conclusion, ce premier tome de Welcome to the Ballroom a été une très belle surprise. Un shonen sportif, oui, mais brillamment exécuté par sa mangaka, que l’on sent passionnée par la danse. Un vrai récit de dépassement de soi, mais aussi une vraie introspection de la part du personnage principal. Un récit à découvrir si vous avez envie de sortir des sentiers battus, mais pas que !


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Nozomu TAMAKI est un mangaka d’origine japonaise avec plus de dix ans de carrière dans le milieu. En France, sa première publication a été la série Dance in the Vampire Bund paru en 2010 aux éditions Tonkam. Deux ans plus tard, c’est au tour de Angel Para Bellum abandonné au bout de 2 tomes. C’est donc les éditions Noeve Grafx qui propose de le découvrir dans Sould Liquid Chambers, une courte série en 3 tomes datant de 2016. Au Japon, le titre a été prépublié dans le magazine Young King Ours GH de Shonen Gahosha (Sun-Ken Rock, Anus Beauté, Winged Mermaids, Dédale). L’histoire a pour décors un monde en ruines du XXIIIème siècle, où les villes sont détruites. La cause de cet état est celui de l’apparition des zombies, poussant les survivants à lutter pour rester en vie. Parmi eux se trouve, Emile, un guide de terrain qui a pour nouvelle cliente une petite fille aussi adorable que riche. Mais les apparences ne sont-elles pas un peu trompeuses ? Bon, le début du récit va très vite ce qui déboussole un peu d’entrée de jeu. Beaucoup d’informations arrivent en même temps, donnant une sensation de rapidité maladroite voire un scénario brouillon. Mais cela s’estompe par la suite, fort heureusement. Toutefois il faut aimer les univers post-apocalyptiques où les morts-vivants sont partout. Personnellement, les zombies ne me parlent pas, alors ma lecture a été un peu ennuyeuse. Non pas parce que le scénario ne tient pas la route, mais simplement parce que je n’ai pas d’affinité avec ce genre de monstre dans les récits. Je les trouves simplement dénué d’intérêt. L’originalité du récit réside dans son ambiance très films d’horreur de série B qui part dans tout le sens. Humour particulier mais drôle tout de même. Le personnage de la petite fille est intéressant dans sa psyché. Je préfère ne pas trop en dire la concernant puisque c’est elle qui donne le côté pêchu et décalé à l’histoire. Néanmoins, certains passages m’ont un peu fait grincer des dents… cela passe par l’utilisation à outrance des plans sur la gamine. Est-ce que ça choque ? Oui… et non. Enfin,, tout dépendra de votre seuil de tolérance et d’acceptation du délire du mangaka. Le dessin est bon, même très bon. Le design est maîtrisé et bénéficie d’un trait électrique et assumé. Le découpage est simple mais dynamique. Niveau édition, je ne vais pas me répéter parce que vous l’aurez compris, Noeve Grafx sait ce qu’elle propose aux lecteurs. Un travail de qualité, avec le souci de rendre l’objet unique en lui-même malgré le fait que cela reste un manga. La traduction d’Anaïs Fourny (SpeOpe également chez Noeve Grafx) est en adéquation avec l’ambiance. En conclusion, ce premier tome de Soul Liquid Chambers est un peu mi-figue mi-raisin. Néanmoins, le scénario arrive à trouver un bon rythme après l’introduction poussive passée. Une courte série qui, si bien traitée par la suite, pourrait se révéler satisfaisante.
