Critique comics #061 – Injustice Année Quatre et Cinq, Le Monde de Flashpoint tome 1, Batman Beyond tome 3, Batman White Knight : Harley Quinn, Catwoman à Rome

Dans l’article qui suit on fait le plein de chroniques concernant l’univers Batman en grande partie. Parce que la Chauve-Souris de Gotham est un peu partout. De la grande saga Injustice regroupant une multitude de héros de l’univers DC, au voyage italien de Catwoman à Rome, on ne peut y échapper.

Merci à Anne-Catherine de Dargaud Suisse pour la confiance ainsi qu’à toute l’équipe d’Urban Comics


Injustice intégrale Année cinq - Urban Comics

DISPONIBLE AU ÉDITIONS URBAN COMICS DANS LA COLLECTION URBAN GAMES || LIRE MON AVIS SUR LES TOMES PRÉCÉDENTS

Depuis son premier numéro publié originalement en, la saga Injustice a su faire ses preuves aussi bien au niveau de son écriture que de ses retournements de situation. Comme dit précédemment dans la chronique des trois premiers tomes (qui équivaut à trois années), Tom Taylor sait comment surprendre et apporter une vision terrifiante d’un Superman dictateur après la mort de Lois Lane. Dans cette quatrième et cinquième année (la dernière), l’équipe de la rébellion dirigée par Batman semble vaciller après la perte d’autant d’alliés. Mais la persévérance qui les unie est indéfectible et les poussent à résister. Ce qu’il y a de plus sympa et originale dans la composition de ce clan, est le fait qu’il soit composé de femmes en dehors de Batman. Nous avons une divine Catwoman, une Batwoman aussi forte que son mentor, une Renée Montoya toujours aussi dédiée à la justice, Batgirl, la magicienne Zatanna, et l’insaisissable Harley Quinn. Bien entendu chaque mort pèse sur la conscience de chacun des membres, comme Montoya qui sombre dans une dépression à coup d’alcool après le décès de Huntress. Batman, lui, semble aussi atteindre ses limites, et nous le voyons habité par une rage qui est prête à exploser. Les débats fusent, les mots blessent mais font réfléchir. L’action passe à un niveau supérieur et continue à nous happer, même s’il est vrai que les premiers tomes ne seront jamais réellement égalé. Pourtant cela ne veut pas dire que la suite ne vaut pas le coup. Il est simplement compliqué pour un auteur de réussir à toujours convaincre sur la durée. Du côté de l’équipe de Superman, ce n’est pas mieux.

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DC COMICS/ Urban Comics

Le moment le plus saisissant reste l’interaction de Clark avec ses parents terriens, les Kent. La folie et la peur s’affrontent, et on sent toute la détresse que peuvent ressentir ses parents face à ce fils qu’ils ont élevé pour aider le monde. Pourtant, on sent que que le Fils de Krypton possède encore un peu d’humanité en lui… mais est-il encore possible de le ramener à la raison ? La cinquième est dernière année représente la dernière pièce du puzzle qui donne naissance au jeu vidéo du même nom. Le scénario arrive à sa conclusion (ou presque…) et c’est franchement réussi je trouve. Visuellement, le dessin se tient de manière cohérente malgré les différents artistes œuvrant ici. Niveau édition, rien à redire, Urban Comics a fait du bon travail. En conclusion, Injustice a été une lecture captivante dans son ensemble, malgré quelques moments moins bon. Pour moi, cette série propose de bonnes idées dans la construction de ses personnages et dans son écriture. Il y a de l’action, de l’émotion et de l’introspection avec des débats autour des choix de chaque héros et vilains.

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DISPONIBLE AUX ÉDITIONS URBAN COMICS DANS LA COLLECTION DC CLASSIQUES AU PRIX DE 23 €

Le Monde de Flashpoint est une série composé de plusieurs récits en quelques numéros qui sert de prequel à l’événement Flashpoint. Ce dernier a été publié en 2011 par Geoff Johns afin de relancer l’univers DC en proposant par la suite les New 52. Pour faire simple, il s’agit d’une feuille blanche permettant de réécrire des personnages avec des origines parfois un peu différente, des ligne de vie différentes et même intégrer de nouveaux personnages. Du point de vue commercial, c’est tout simplement un moyen de recruter de nouveaux lecteurs. Marvel fait pareil et de manière beaucoup plus régulière créant parfois des confusions dans l’ordre de lectures (Voilà pourquoi je ne lis plus du Marvel, hum). Dans Flashpoint nous découvrions Barry Allen/The Flash remonter le temps avec sa super-vitesse pour pouvoir empêcher la mort de sa mère. Mais cela eu pour conséquence de changer l’univers dans lequel il évoluait, et par ricochet les super-héros et méchants. Le Monde De Flashpoint explore la ‘’nouvelle’’ vie des héros DC de toujours. Dans le premier tome, nous suivons le Batman de Flashpoint. Ici, plus de Bruce Wayne sous le masque du justicier de Gotham, mais plutôt son père, Thomas Wayne qui dans la timeline que nous connaissons a été assassiné avec sa femme lors d’un vol. Il est intéressant de voir un aperçu de ce personnage qui est le plus souvent perçu comme un fantôme de la vie de Batman, et un grand homme de Gotham. Dans ce récit, sans trop en dire pour ne pas gâcher la lecture, Bruce reste tout de même un point central du récit mais sans porter la cape. Comment ? Sa présence, on va dire cela comme ça, a eu des conséquences sur le chemin de vie de son père, et de sa mère Marta. Le lien de couple entre ces deux parents existent encore, mais beaucoup plus sombre et torturée. Il est même ce qu’il y a de plus fascinant dans cette histoire. Brian Azzarello et Eduardo Risso offrent un récit portée sur la psyché des parents qui ferraient les joie d’un psychiatre. Le Batman incarné par Thomas est plus dur que Bruce, plus imposant et plus torturé que ne l’est son fils dans l’histoire que l’on connaît depuis toujours. On pourrait y trouver des ressemblances avec Dark Knight de Frank Miller. Le Joker est présent, bien entendu.

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DC COMICS/ Urban Comics

Et que ce soit dans la timeline actuelle ou alternative, la relation entre les deux est toujours aussi compliquée et indissociable. L’un ne peut exister sans l’autre, même si ici on se trouve sur quelque chose de plus intimiste. Dans le reste du tome, nous avons aussi d’autres récits. Celui consacré à la famille Grayson, par exemple. Le dessin de Mikel Janin apporte une dimension plus grande aux personnages que le lecteur prend plaisir à voir évoluer. Nous avons un Dick Grayson tout juste adolescent nous parlant de sa famille d’équilibristes avec une émotion réaliste. Comme dans le récit précédent, on retrouve des moments de réflexions de vie notamment autour de la mort, de la confiance et le rapport à l’autre. Les deux dernières histoires suivent Deathstroke dans un univers de piraterie qui ravira les fans du capitaine Jack Sparrow, et Shade The Changing Man, un personnage peu connu du grand public. Dans ce scénario on explore la magie et la limite avec le monde réel. Niveau dessin, nous avons le droit à de beaux noms comme George Perez, Fernando Blanco, Eduardo Risso et j’en passe. C’est bien encré, mis en couleur et en accord avec chaque ambiance imposé par le scénario. En conclusion, quatre histoires qui mettent en lumière des héros et leurs némésis évoluant avec une psyché différente mais aussi un tout autre monde. C’est prenant, bien écrit, et un très bon complément à Flashpoint.

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DISPONIBLE AUX ÉDITIONS URBAN COMMICS DANS LA COLLECTION DC BEYOND AU PRIX DE 29 €

Avant ce troisième tome de Batman Beyond, il y a bien entendu eu le tome 1 et 2. La publication du premier par Urban remonte à mai 2015, et se passait dans le futur en 2054. Le scénario de Adam Beechen voyait un jeune homme enfiler la cape de Batman, 20 ans après Bruce Wayne. Il s’agissait de Terry McGinnis. Ce personnage a été créé en 1999 par Paul Dini et Bruce Timm pour la série animée Batman la relève. Pour rappel, ce duo est à l’origine de la série Batman de 1992 et de la création du personnage de Harley Quinn dans cette dernière. Ginnis était un jeune délinquant né en 2023. Durant son adolescence, il existait un gang appelé les Jokerz rendant hommage au nemesis décédé de Batman. Et c’est sous la supervision de Wayne que Ginnis reprendra le flambeau du justicier de Gotham. Les deux premiers tomes de Batman Beyond se passe à l’ère New 52. Ce nouveau tome reprend les 40 numéros de la série Batman Beyond 2.0 de 2013. Kyle Higgins (Nightwing) au scénario est rejoint par Alec Siegel (Adrian’s Wall) à partir du 25ème. Le dessin est assurée en grande partie par Tony Silas (Venom). Dans cette nouvelle série, ce n’est plus Bruce le mentor mais Nightwing/Dick Grayson, et Ginnis essaye de jongler entre sa vie d’étudiant à l’université et son rôle de Batman. Pour ceux qui n’auraient jamais entendu parlé du personnage, c’est un bon point d’entrée.

Exclusive Preview: Batman Beyond 2.0 #9 | Batman News
DC COMICS/ Urban Comics

Et pour les connaisseurs c’est tout aussi sympa. L’univers est bien installé et est intéressant à suivre puisque l’on se trouve dans un Gotham futuriste. Le nouveau Batman se retrouve avec un nouveau costume (au revoir la cape) et des gadgets bien utiles. Ayant regardé la série animée étant plus jeune, je suis toujours contente de retrouver cette ambiance. Au contraire de Bruce, Ginnis n’est pas issu d’une riche famille. Il a eu pas mal de problèmes avec la justice, et ne cache pas le fait qu’il n’est pas un enfant de cœur. L’action est présente et réussie, et les différents personnages sont agréables à suivre. Nous avons Batgirl/Barbara Gordon, Man-Bat, et bien d’autres. Du côté du dessin, nous avons du bon. Le trait est angulaire mais garde un côté frais flirtant très légèrement avec le cartoon. On est pas dans de la parodie, attention. C’est fin et cool. L’édition est bien faite. En conclusion, un troisième tome servant de point d’entrée aux novices et une bonne lecture avec de l’idée pour les plus familiers.

15 sur 20

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DISPONIBLE AU ÉDITIONS URBAN COMICS DANS LA COLLECTION BLACK LABEL AU PRIX DE 18 € || LIRE MON AVIS SUR WHITE KNIGHT TOME 1 ET 2 || LIRE UN EXTRAIT

En 2017, Sean Murphy dévoilait sa revisite de l’univers Batman avec son White Knight. Un Joker guérit de sa folie qui veut faire le bien et redresser la ville de Gotham, et un Batman en perdition que personne ne voit plus comme le justicier. S’en ait suivi un deuxième tome, un peu moins bien que le premier, mais qui continuait de développer un monde alternatif fort intéressant et pertinent sur bien des points. Aux côtés de Jack Napier (Joker) il y a Harley Quinn dont les deux premiers tomes montraient une femme que l’on avait envie de suivre un peu plus. L’écriture de Murphy respectait le cœur du personnage crée par Dini et Timm, tout en lui donnant un relief encore plus humain que dans précédents itérations. Torturée mais forte, Harley peut enfin être sous les feux des projecteurs dans cette histoire complémentaire à l’univers White Knight. Les six numéros ont été publié entre 2020 et 2021 et est coécrite avec Katana Collins. Les dessins sont de Matteo Scalera. L’histoire prend place deux ans après le deuxième tome de White Knight. Sans trop en dire, Harley occupe un rôle qu’on ne lui connaissait pas jusqu’à présent. Nous l’avons connu psychiatre, torturée, malade, sociopathe, femme battue, femme indépendante mais pas…. maman. Eh oui, voilà que notre blonde est devenue maman. Pas d’origin story ici, non, mais plutôt une sorte de questionnement intérieur sur ses actions.

Batman: White Knight Presents: Harley Quinn #1, la preview | DC Planet
DC COMICS/ Urban Comics

Est-elle celle qui a finalement fait de Napier le Joker ? En dehors de ça, nous avons aussi une série de meurtres sur d’anciennes stars de cinéma. L’ambiance est très polar et humaine. Pas de méchants avec des super pouvoirs ou je ne sais quoi. Etudier Harley et sa psyché est un point fondamentale pour la comprendre et surtout qu’elle puisse se reconstruire. Matteo Scalera arrive à adopter l’univers de Murphy en y apportant sa vision esthétique des personnages. C’est superbe ! En conclusion, un récit complémentaire et nécessaire pour donner une nouvelle dimension à la saga de Sean Murphy. Harley est un personnage qui a toute sa place dans l’univers DC, et il est intelligent de la présenter sous toutes ses facettes, mêmes les inédites jusqu’ici. Je pense même que le récit n’aurait pas été aussi réussi si seul Murphy avait été aux commances. À lire !

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DISPONIBLE AUX ÉDITIONS URBAN COMICS DANS LA COLLECTION DC BLACK LABEL AU PRIX DE 16 € || LIRE UN EXTRAIT ICI

Catwoman à Rome n’est pas un récit inédit en français, puisqu’il a précédemment été édité par Panini Comics en 2005. Mais avec le film The Batman arrivant sur les écrans en mars prochain, Urban Comics se devait de présenter les différents récits (liste complète ici) ayant inspirée le film réalisé par Matt Reeves. Le scénario est écrit par Jeph Loeb (Un Long Halloween, Amère Victoire, Spider-Man : Blue) et le dessin par le talentueux Jim Sale (Un Long Halloween, Amère Victoire). Pour le placer dans la timeline DC Comics, il faut savoir que les événements racontés se déroulent en parallèle à Amère Victoire (également dispo chez Urban). Selina Kyle s’envole pour Rome avec The Riddler afin de rencontrer le parrain de la mafia Don Verinni. Son but est de pouvoir l0interroger sur l’ancien chef de la pègre De Gotham, Carmine Falcone. Mais rapidement, la jeune femme est accusée de la mort de Verinni et se retrouve avec la mafia italienne à ses trousses. Mini-série de 6 numéros, Catwoman à Rome possède un charme fou dans sa narration et dans son visuel. C’est très polar rétro dans sa forme sans pour autant être démodé. Selina est aussi indépendante que tête brûler.

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DC COMICS/ Urban Comics

Elle n’hésite pas à tenir tête verbalement à ceux qui s’attaquent à elle. Ses répliques sont amusantes et pleine de punch. L’intrigue devient assez vite personnelle puisque l’on en apprend plus sur l’enfance de Selina, et surtout ses liens parentaux. C’est un récit sobre mais très intelligent dans sa narration. Tim Sale livre un travail d’exception comme à son habitude. Son trait est reconnaissable, le look de Selina oscille entre séduisant, dangereux et plein de grâce. La colorisation est propre aux histoires des années 30. Batman est présent oui, et sa relation avec la femme fatale est toujours aussi compliquée. Mais sincèrement, ce qui capte l’attention ici c’est Catwoman elle-même. Autant dire que c’est un bon complément ou point de départ si on veut se lancer dans la découverte du personnage. En conclusion, à lire si on veut comprendre l’intrigue du film é venir, mais aussi parce que c’est roman graphique qui régale.

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