
Retour des articles sur le blog ! Je m’attaque ici à deux Seinen des éditions Kana, à savoir Time Shadows qui a récemment tiré sa révérence, et le pas si anodin The Kingdoms of Ruin. Deux titres qui méritent qu’on se penche dessus, surtout que le premier bénéficie déjà d’une adaptation animée.

Merci à Anne-Catherine de Dargaud Suisse pour son éternel confiance

DISPONIBLE AUX ÉDITIONS KANA DANS LA COLLECTION DARK KANA AU PRIX DE 7,55€ || LIRE MON AVIS SUR LES TOMES 1 ET 2 || VOIR LA BANDE-ANNONCE ICI || LIRE UN EXTRAIT DU TOME 1 ICI
Si les deux premiers tomes s’étaient révélés être une bonne lecture, et mise en bouche, je dois avouer avoir déchanté avec le troisième tome. La raison principale réside dans cette présence incessante du côté fan service ecchi. Alors, ok, c’est moins hardcore qu’un récit purement ecchi, mais dans ce tome 3, j’ai trouvé ça bien lourd. Le personnage féminin de Hizuru en est la victime et le sujet. Avec une poitrine opulente, l’auteur n’a de cesse de la mettre en avant. Visuellement et scénaristiquement. Hizaru, ancienne habitante de l’île revient à ses origines. Elle a déjà eu affaire aux ombres, alors elle est toute légitime dans sa venue. C’est une femme intelligente et qui ne démord pas face aux obstacles. Pour moi, la mettre autant en avant à cause de son physique pose problème. En tout cas, ça m’a sorti de ma lecture à de très nombreuses reprises. Beaucoup d’infos sur les ombres, mais parfois indigestes tant elles s’enchaînent. Le mangaka gagnerait à mieux distiller tout ça au fil des chapitres. Par la suite, la lecture des tomes suivants a été plaisante la majeure partie du temps. Le scénario est toujours aussi ambitieux, et Yasuki TANAKA a de la suite dans les idées. Le rythme est bon, et bénéficie aussi bien des moments de dialogues que des moments d’action. La violence n’est pas gratuite et sert très bien le récit. Ça reste un titre à ne pas mettre entre la main des plus sensibles. Les relations entre les différents personnages, notamment celles avec notre protagoniste masculin principal Shinpei. Il continue d’être attachant et on prend plaisir à le suivre dans ce thriller SF. Il n’en reste pas moins qu’il faut quand même s’accrocher à la lecture tant les mystères sont de plus en plus nombreux. Pour un petit élément de réponse – ou début -, le mangaka pose encore plus de questions. Le lecteur ne peut s’empêcher d’être happé et curieux de comprendre ce qui se trame avec ces ombres dangereuses. Il serait compliqué de vous en dire plus sur l’avancée du scénario sans révéler des éléments importants de l’intrigue. Je vous invite à lire mon avis sur les deux premiers tomes. Ainsi vous pourrez avoir tous les points-clés de début de récit, mais aussi une présentation des personnages. Dans le tome 5, de nombreux flashbacks viennent alimenter l’histoire. L’ensemble est homogène et bien mené. Il y a assez peu d’action dans ce cinquième tome. Il se concentre sur les personnages, notamment sur Ushio. Les ombres sont plus que des antagonistes. À plusieurs reprises ce sont eux qui ont le dessus sur notre trio de héros, Shinpei, Ushio et Sô. L’île n’est pas qu’un décor et un lieu d’action. Elle est plutôt un autre personnage principal. Par la suite, la série ne cesse de grandir dans son côté thriller slash surnaturel. Visuellement, le trait du mangaka est très bon. Il y a un jeu entre ombre et lumière qui n’est pas à mettre de côté. La traduction est toujours assurée par Sophie Lucas (100 Bucket list of the Dead, Adabana, Just Not Married) En conclusion, Time Shadows possède ses hauts et ses bas, mais surtout des hauts. Malgré un fan service parfois trop présent (selon moi), la série garde le cap et avance très bien. Les personnages se dévoilent tout en se drapant de mystère. Un titre à lire !


DISPONIBLE AUX ÉDITIONS KANA DANS LA COLLECTION DARK KANA AU PRIX DE 7,55€ || ÉGALEMENT DISPONIBLE AU FORMAT NUMÉRIQUE || LIRE UN EXTRAIT DU CHAPITRE 1 ICI The Kingdom of Ruin est un Seinen d’action écrit par YORUHASHI depuis 2019 dans les pages du Comic Blade de l’éditeur MAG Garden (The Ancient Magus Bride, Aria, L’Enfant et le Maudit). Au Japon, le titre compte 7 tomes en cours et mêle combat, magie et sorcellerie dans un monde de Fantasy. Dans cette histoire, les humains ont décidé de s’affranchir des sorcières qui étaient leur guide. Afin d’y parvenir, ils développent une technologie particulière, et en lançant une terrible chasse aux sorcières. Chloé, l’une d’elles, meurt pendant cette purge. Ayant assisté à ce drame, l’humain Adonis ne peut contenir sa douleur et jure de venger la mort de Chloé. Débute alors une quête sans fin sur fond de haine et de peur de la différence… Le premier tome de The Kingdom of Ruin se classe dans un récit sombre qui aborde des aspects du comportement humains très pertinents. On ne peut pas passer à côté des cases qui montrent clairement la pendaison des sorcières. C’est violent, mais une réalité qui a existé dans la notre même si le contexte n’est pas exactement le même. Qu’est-ce qui pousse des personnes se retourner contre son voisin ou quelqu’un de sa famille ? Des raisons obscures mais encore ressenti par beaucoup : la peur de l’autre et de la différence. Rien ne semble avoir changé ou presque. Adonis incarne l’amoureux fou de chagrin qui pendant son incarcération ne va cesser de ruminer sa douleur qui va peu à peu se transformer en haine. Il ne s’en cache pas une fois dehors et n’a aucun mal à tuer ceux qui étaient présent le jour de l’exécution et ceux qui n’étaient pas encore nés. Sur son chemin il va rencontrer une jeune femme exploitée sexuellement (entre autres) qui va apporter son lot de rebondissements au récit. Après une introduction réussie sur l’univers de la série, le mangaka explore aussi bien sa construction (le développement des différentes technologies) que le côté psychologique et émotionnel à travers les protagonistes. L’histoire continue de nous impacter visuellement mais aussi dans ses mots et ses dialogues. Il est difficile de prédire ce qui va advenir aux héros, ceux qui vont périr, trahir et bien plus encore. Adonis est un héros pas comme les autres car ses motivations ne sont ni nobles ni toutes condamnables. Le lecteur se ferra sa propre opinion, mais il est compliqué de ne pas le trouver intéressant voire attachant. Des déchirements, des batailles, des moments d’émotion et de violence. Il y a vraiment de quoi s’accrocher au récit. Le dessin de YORUHASHI ne fait pas dans la dentelle. Les têtes sont coupées, ça gicle, sa choque et pourtant cela n’est absolument pas gratuit ou pour happer le lecteur. C’est simplement inscrit dans une logique de récit abordant un pan sombre de l’humanité tout en le cachant derrière un monde de Fantasy. La traduction est de Rodolphe Gicquel a qui l’on doit de nombreux titres marquants comme Yu Yu Hakusho, Gintama, Shaman King ou encore les récents Cigarette and Cherry, et Undead Unluck. En conclusion, je n’attendais rien de The Kingdom of Ruin, et finalement je me suis laissée emporter dans un monde imprévisible, qui tranche et qui n’hésite pas à pointer du doigt. C’est rythmé, pertinent et plein d’action.
