Critique manga #030 – Color Recipe tome 1

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Chez le coiffeur, êtes-vous de ceux qui aiment parler de leur vie avec la personne tenant les ciseaux, ou bien êtes-vous plutôt du genre discret ? Dans Color Recipe on passe de l’autre côté du miroir pour explorer la noirceur de certaines âmes. Alors, la prochaine fois que vous bavarderez avec votre coiffeur, demandez-vous si vous n’en dîtes pas un peu trop…

 

Achetez le tome 1 de Color Recipe sur le site de Taifu Comics ou sur Amazon.

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Merci à Guillaume pour cette nouvelle série bien angoissante…


Harada est une mangaka exerçant dans le yaoi, également connue sous la plume de Paraiso. Elle débute dans le milieu avec le one-shot Nii-chan, inédit en France. Mais c’est avec la publication de Yata-momo en trois tomes, en 2014, qu’elle se fait vraiment remarquer du public japonais. En 2015, elle remporte même le Chil-Chil BL Awards grâce à cette trilogie. Par la suite elle sort le one-shot The Song of Yoru & Asa. Ces deux titres sont disponibles chez Boy’s Love. Color Recipe est donc son plus récent projet, toujours en cours de parution au Japon depuis 2015, avec encore qu’un seul tome.

L’histoire débute avec Shôkichi alias Shô pour les intimes, coiffeur très impliqué dans son métier, mais qui souffre de son manque de courtoisie et d’ouverture aux autres. Lors d’une distribution de prospectus dans la rue pour le coiffeur chez qui il exerce, Shô fait la rencontre de Fukusuke qui n’hésitera pas à écraser dans sa main le prospectus en question sous les yeux de Shô, tout en insultant le patron de ce dernier au passage. Ne supportant pas que l’on manque de respect à M. Mikado, Shô lui colle une droite. Oui, il a un peu le sang chaud comme on dit. Encore en colère par cet incident, imaginez sa surprise quand en revenant au salon il tombe sur Fukusuke – le visage tuméfié – en train de se faire soigner par l’assistante, Riku. Il apprend alors que ce dernier est le nouveau coiffeur du salon.

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Comme on va s’y attendre l’annonce de l’arrivée de cette nouvelle recrue, d’un an plus jeune que Shô, va provoquer en lui un sentiment de vulnérabilité. Oui, car Shô est quelqu’un qui doute énormément de lui et de sa capacité à être un bon coiffeur. Amusé, Fukusuke va alors prendre un malin plaisir à le provoquer à la moindre occasion. Dans toute cette cohue, on apprend quelques évènements passés sur nos personnages. Par exemple, si aujourd’hui Shô est un jeune homme de 25 ans très renfermé, avant il ne l’était pas. Dans ces moments où l’on découvre ses blessures, on apprend à mieux le cerner et à comprendre qu’il ne cherche qu’à se faire une place dans un milieu qui lui témoignera respect et amour. Il possède également une gentillesse qui va lui jouer des tours à de nombreuses reprises. Dès les premières pages, l’attitude insolente de Fukusuke provoquera des moments vraiment gênants, frustrant jusqu’à ce qu’il n’en devienne détestable. Au fil des pages et d’un rapprochement inattendu, les prises de bec entre les deux hommes vont être moins violentes, jusqu’à ce que Fukusuke ne tire Shô d’un sérieux mauvais pas… Je ne vous en dirai pas plus concernant l’intrigue, parce que si l’arrivée d’un troisième homme fait penser à la naissance d’un triangle amoureux, il n’en est rien. Pour être totalement honnête, je n’ai pas vu le twist dans l’histoire, même si l’idée m’avait effleurée. Cela a donc a été une surprise pour moi, qui n’a fait que renforcer mon sentiment de malaise à la lecture de ce titre.

Le scénario de Harada est très intéressant et pose de bonnes bases pour une série pouvant s’inscrire sur la durée. Dans ce premier tome, les personnages ne sont pas ce qu’ils paraîssent être. Alors que l’on découvre un Fukusuke hautain, méprisant et moqueur, on apprendra bien rapidement que ce dernier est bien plus que ça. Ce yaoi mêle à la fois romance, apprentissage de soi, et les ingrédients d’un thriller voir d’un titre porté sur l’horreur. Attention, ici pas de monstres et autres, non, l’horreur passe par la construction psychologique des personnages. D’ailleurs, les personnages secondaires ne sont pas encore assez bien mis en avant, à mon humble avis. Riku est celui qui se détache le plus, et qui pourrait apporter énormément de complications dans la suite. M. Mikado est trop en retrait et ne prend pas de rôle déterminant dans le récit. Il faut mentionner que ce tome 1 possède des scènes érotiques, mais vraiment minimes, mais qui servent surtout à alimenter le côté angoissant de l’histoire. 

La patte graphique de Harada est très efficace et belle sans être complexe. Dans ce type de récit, le style s’y prête très bien. Le charadesign est simple mais charmant. Chaque personnage est facilement identifiable et dégage une certaine élégance dans leurs  démarches et postures. L’édition de Taifu Comics est comme le reste du catalogue, soignée et respecte l’œuvre d’origine.

En conclusion, Color Recipe est loin d’être un simple yaoi, puisque la romance prend une tournure inattendue et laisse présager une intrigue riche en rebondissements. L’ambiance est complexe et presque oppressante offrant les qualités d’un thriller psychologique. Un premier tome qui semblait partie sur des bases assez classiques pour finalement faire un virage à 180° se avancer sur une route qui s’annonce imprévisible.

hjzggInfos BD (35)

 

 

5 réflexions sur “Critique manga #030 – Color Recipe tome 1

  1. Les dessins ont l’air chouettes! Et le contenu à l’air top (surtt tout le côté psycho, j’adore ça!)
    Je pensais me le prendre mais la c’est sur !
    Ps: je deteste parler chez le coiffeur déjà que ca me gonfle d’y aller lol

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    • Oui, ils sont sympathique et le récit n’a pas besoin de plus « travaillé » en fait. Ah bah je dois avouer que je m’attendais pas du tout à ce que le récit parte vers cette direction xD. Si tu aimes le psycho tu seras servi ^^
      Ps. Je te comprends je suis pareille. Limite je fais du blabla drôle à la Chandler mais je partage pas ma vie. Enfin, quand j’y allais. Je suis une traumatisée du coiffeur vu que la dernière fois la madame s’est loupée mais d’une force…affreux. Je me les coupes moi-même depuis 2007!

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