Et si pour vous punir de votre manque d’humanité, dieu décidait de vous faire réincarner dans le corps d’une petite orpheline en pleine guerre ? Et si arrivé dans le tas, vous découvriez que vous aviez des pouvoirs magiques, que feriez-vous ? La guerre ou bien la paix ?
Acheter le tome 1 de Tanya The Evil sur le site des éditions Delcourt-Tonkam ou sur Amazon
Merci à Solène et Mélanie pour cette découverte
À l’origine Tanya the Evil est un light novel sous le titre japonais de Youjo Senki. Le scénario est écrit par Carlo Zen, avec Shinobu Shinotsuku à la partie illustration. Actuellement le light novel compte huit tomes au Japon, et cela ne semble pas prêt de s’arrêter puisque le titre possède son petit succès. En effet, depuis le début de l’année une série animée Youjou Senki : Saga of Tanya the Evil a été diffusée ainsi qu’en simulcast sur Crunchyroll. Mais ce qui nous intéresse ici son adaptation manga, toujours écrit par Zen mais avec Chika Tojo au dessin, reprenant le charadesign de Shinotsuki. Après une première parution au Japon en 206, le titre nous arrive en cette fin d’année en France via l’éditeur Delcourt-Tonkam.
L’histoire est celle d’un homme d’affaires important et arrogant, qui après avoir été délibérément pousser sous un train par un employé qu’il venait de licencier, se retrouve devant Dieu. Possédant un esprit de scientifique rationnel, l’homme ne croit pas avoir en face de lui le Créateur, et décide de la baptiser « Entité X » Dépassé par une telle insolence, et dégoûté de la tendance pécheresse de l’Homme, le tout-puissant décide d’envoyer l’homme à nouveau sur Terre, mais cette fois-ci dans le corps de Tanya, orpheline, à une époque similaire à celle de la Première Guerre. La petite fille de neuf ans va très vite montrer la capacité de pouvoir utiliser la magie, ce qui va la propulser dans une Division spéciale de l’Empire, en tant que Mage volant.
Dès le départ, Tanya The Evil emprunte un ton mature, fort en action et pourvu d’une tranche d’humour cynique très divertissante. Le fait que Tanya soit en réalité un homme peu scrupuleux dans un corps de petite fille détonne totalement puisque ses souvenirs et facultés acquises dans sa vie d’avant sont intacts. En fin stratège, Tanya va vite déchanter quand il réalisera qu’il devra rendre gloire à dieu (ou Créateur) dans une formule magique à la Harry Potter afin d’utiliser sa magie. Eh oui, dieu lui-même est pourvu d’un certain humour qui ne plaît pas forcément à Tanya, bien évidemment. Le scénario proche de l’historique ne manque pas de faire des allusions à la Première Guerre Mondiale et à l’armée allemande. Toutefois, c’est avant tout le personnage de Tanya est ses déconvenues (qu’il attribuera automatiquement) qui sont vraiment mis en valeur.
Les situations délicates et cocasses ne manquent pas dans ce premier tome, prêtent réellement à sourire. Aux yeux des autres, Tanya est un personnage très froid, cynique qui ne souhaite que réussir à devenir meilleur que son voisin tout en restant en vie. Si le personnage arrive à gravir les échelons et à récolter de nombreuses récompenses, Tanya devra rapidement s’acquitter de nouvelles responsabilités. Le reste des protagonistes sont quasiment inexistants pour le moment, ou ne servent uniquement qu’à apporter des échanges avec Tanya. À voir si cela évolue dans la suite…
Au fil des échecs et des réussites de Tanya, Carlo Zen nous propose de suivre les coulisses de l’accomplissement d’une guerre avec ses moments pas très brillants. Un scénario qui semble simple au premier abord mais qui possèdes des touches ironiques concernant cette volonté de l’Homme de faire la guerre à son prochain. Le rythme est assez soutenu tout en incluant des passages plus calmes, voir un peu trop, au vu des actions et du contexte de l’histoire. Malgré ce petit défaut, Tanya The Evil se lit dans le plaisir et avec l’envie de savoir si oui ou non Tanya pourra récupérer sa vie d’avant et surtout son corps.
Le dessin de Chika Tojo respecte le charadesign initial de Shinobi Shinotsuki. Le trait est juste et précis au niveau des personnages, et le contraste entre la personnalité glaciale de Tanya et son visage de petite fille blonde colle à merveille avec le récit. Les décors sont honnêtes et retranscrivent parfaitement l’ambiance et la noirceur de la guerre. Tojo s’amuse également avec les différends gros plans sur le visage de Tanya qui laisse éclater sa colère ou son enthousiasme selon ses humeurs. On arrive même à imaginer ce que les planches donnent en série animée, c’est brillant.
Du côté de l’édition de Delcourt-Tonkam, rien à redire. Le livre est très bien présenté que ce soit au niveau de la qualité de l’impression, de la jaquette, la couverture et du choix de police dorée. La traduction est de bonne facture et on en profite pour saluer Patrick Alfonsi, également traducteur de Backstreet Girls, pour son gros travail au vu des nombreuses annotations et explications qui accompagnent le récit.
En conclusion, ce premier tome de Tanya the Evil présente un très bon scénario qui se veut sérieux, noir et amusant. Le cynisme et la caricature de certaines représentations divines sont très intéressants à observer. L’action et la stratégie qui vont de pair avec un récit se déroulant durant la guerre sont manié avec précision. L’apport de la magie et de la fantaisy apporte son petit charme et originalité au titre. Une série à suivre de par ses promesses de qualité, et visuellement impeccable.
Je l’avais repéré pour son histoire originale. Mais pas encore pu lire mon tome 1 ou voir l’anime. Merci pour ton retour 🙂
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Mais de rien. Je ne vais pas regarder l’anime parce que je ne veux pas me faire spoiler le manga ><. Si tu as l'occasion de le lire, vas-y.
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Il est dans ma PAL encore aujourd’hui nos regards se sont croisés et j’étais là toi faut que je t’essaye un jour XD ! Et là hop ton article 😉
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Bonjour. J’ai également bien aimé le dessin animé malgré une invasion de l’équivalent de la France encore plus rapide qu’en mai 1940.
Mais je signale un nombre manquant dans votre critique :
Après une première parution au Japon en 206
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